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Logement à Paris : que disent vraiment les chiffres du mandat d’Anne Hidalgo ?

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Nelly
Rédigé le 5 septembre 2025
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En deux mandats successifs, Anne Hidalgo a fait du logement parisien son cheval de bataille. Mais au-delà des discours, qu’a-t-on vraiment vu sur le terrain ? Plus de logements sociaux, des loyers mieux encadrés, des prix à l’achat qui s’envolent, des milliards dépensés… À l’approche des prochaines élections municipales, on vous décrypte son bilan et ses effets sur la vie des parisiens !

La flambée des logements sociaux

C’est probablement le dossier dont la maire sortante est la plus fière : la progression du logement social. D’après l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), Paris comptait 271 906 logements sociaux au 1ᵉʳ janvier 2024, soit 23,1 % des résidences principales à Paris. Et si l’on ajoute les logements déjà financés ou en chantier, on frôle les 25,6 %. Sur 10 ans, cela représente 57 437 logements sociaux supplémentaires, un gain significatif pour la capitale.

Autrement dit, Paris a quasiment atteint le quota légal de 25 % de logements sociaux imposé par la loi Solidarité et renouvellement urbain (SUR), censée garantir plus de mixité sociale.

La maire sortante ne compte pas en rester là : l’objectif est de porter la part de logements sociaux à 30 % d’ici 2035, voire 40 % si l’on inclut les logements intermédiaires. Côté bilan chiffré, l’Apur recense 126 544 logements sociaux financés entre 2001 et 2024. La mairie, elle, met en avant 55 000 financés en dix ans, dont 38 000 livrés.

Comment Paris crée-t-elle des logements sociaux malgré le manque de terrain ?

Face à la pénurie et au coût élevé du foncier, la mairie a dû revoir sa copie. Plutôt que de bâtir du neuf, elle privilégie désormais le rachat d’immeubles existants pour les convertir en logements sociaux.

Une stratégie efficace pour étoffer le parc, mais qui pèse lourd sur les finances : 1,1 milliard d’euros ont été déboursés en 2023-2024 pour environ 2 000 logements créés, et la note devrait encore atteindre 1,4 milliard supplémentaires entre 2025 et 2027.

Le hic, c’est que malgré ces efforts financiers, la demande reste colossale : près de 300 000 ménages étaient en attente d’un logement social début 2024. Bref, Paris avance… mais les listes d’attente ne désemplissent pas. Voilà le chantier de taille qui attend le ou la futur.e maire de la ville des Lumières.

Loyers contenus, des économies pour les locataires

Côté locataires, l’ambiance est un peu plus favorable. Depuis le retour de l’encadrement des loyers en 2019, le dispositif a fait ses preuves. En 2022, il a permis de limiter la hausse des loyers à +2,5 % contre +4,2 % sans régulation, ce qui a permis à chaque ménage d’économiser environ 800 € sur l’année, selon les chiffres de l’Apur.

Et ce n’est pas tout : entre mi-2019 et mi-2024, l’Apur estime que le dispositif a freiné la hausse de plus de 5 %, soit environ 1 000 € d’économies par an. Plus récemment, entre mi-2023 et mi-2024, les gains ont bondi à 1 700 € par an en moyenne (selon le journal Le Monde) – l’équivalent d’un mois de loyer gratuit !

Bien sûr, tout n’est pas parfait. Environ 30 % des loyers dépassent encore le plafond, avec un écart moyen de 12 %, et un quart des annonces restaient non conformes début 2024. Malgré tout, le dispositif reste une bouffée d’air frais dans une ville où se loger coûte extrêmement cher…

Airbnb et les locations touristiques : la bataille permanente

Autre sujet brûlant du mandat d’Anne Hidalgo : la lutte contre les meublés touristiques. Face à l’explosion des locations type Airbnb, accusées de réduire le parc disponible pour les habitants, la mairie a durci les règles. La location d’une résidence principale est désormais limitée à 120 jours par an et doit être déclarée avec un numéro d’enregistrement. Pour les résidences secondaires, une autorisation de changement d’usage est obligatoire — une procédure lourde et souvent dissuasive.

Pour faire respecter ces règles, les contrôles se sont intensifiés, avec des amendes pouvant atteindre 50 000 €. Les fraudes les plus fréquentes concernent le dépassement du plafond de 120 jours ou la mise en location illégale de résidences secondaires. Selon la Ville, plusieurs milliers de logements ont ainsi été remis sur le marché classique, même si dans certains quartiers du centre, les habitants ont toujours l’impression de vivre dans un hôtel à ciel ouvert…

Immobilier : des prix qui grimpent encore

Le marché immobilier parisien reste un casse-tête pour les acheteurs, et la mairie n’a rien pu faire pour freiner la flambée des prix. En septembre 2025, le prix moyen atteint 9 751 € par mètre carré, selon Meilleurs Agents, soit une hausse de +20,1% en 10 ans.

Le décalage entre salaires et prix est criant. Selon les données de l’INSEE, en Île-de-France, le salaire net moyen s’établissait à 2 640 € par mois en 2023 — déjà supérieur à la moyenne nationale, mais loin des 7 000 € mensuels que l’ONG Oxfam estime nécessaires pour prétendre à l’achat d’un appartement “moyen” à Paris.

Face à ces prix inaccessibles, de nombreux ménages quittent la capitale… pour rejoindre la banlieue. En 2021, près de six sur dix sont restés en Île-de-France, selon l’Insee, et, parmi eux, 46 % s’installent en petite couronne, privilégiant des départements comme les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis ou le Val-de-Marne.
Des investissements massifs… mais aussi des critiques

Sur le plan budgétaire, la Ville de Paris n'a pas lésiné sur les moyens. Selon le Budget Primitif voté chaque année par le Conseil de Paris, depuis 2014 la collectivité consacre un effort annuel moyen d’environ 400 millions d’euros spécifiquement aux actions liées au logement. En 2023, ce montant a même grimpé à plus de 480 millions d’euros, marquant un investissement record dans les équipements sociaux et l’accompagnement des bailleurs.

Le rythme ne semble pas baisser : selon une enquête du Journal du Dimanche, entre 2023 et 2024, la Ville et ses bailleurs sociaux ont cumulativement investi 1,1 milliard d’euros dans l’acquisition de logements privés afin de les transformer en social ou abordable.

Cette stratégie témoigne d’une vraie volonté politique, mais elle divise : certains, comme Rachida Dati, dénoncent un endettement de la capitale qui s’alourdit et des rachats jugés trop coûteux, dont l’efficacité reste encore limitée face à la demande. Le logement à Paris reste un défi majeur, et le verdict des électeurs dira si cette approche était la bonne. Affaire à suivre (dans les urnes !)