5 conseils de pros pour négocier (au mieux) son taux immo

Sommaire
Si les taux continuent doucement mais sûrement de baisser (merci à la Banque Centrale Européenne), c’est sans doute le moment de saisir son combiné (#90’s) pour appeler sa banque - ou son courtier - afin d’obtenir le meilleur prêt. Si la négociation du taux d’intérêt est parfois intimidante, elle reste en réalité plutôt simple… Pour vous aider à mettre toutes les chances de votre côté, on a demandé à un de nos courtiers de vous livrer ses meilleurs conseils en la matière !
1. Soigner son profil emprunteur aux petits oignons
Sans surprise, le niveau de revenus demeure un critère déterminant dans l’obtention d’un bon taux, car il positionne immédiatement l’emprunteur sur une grille tarifaire avantageuse. Flavien Lefreche, courtier chez Pretto précise : « Pour deux dossiers comparables, un foyer percevant 100 000 euros annuels pourra bénéficier d’un taux inférieur à celui d’un foyer à 40 000 euros, sans autre justification. » Ainsi, un dossier solide et des revenus stables (CDI, fonction publique ou bilan rassurant pour les indépendants) restent la base : plus le risque est faible, plus la banque accorde facilement une décote (un taux moins élevé).
L’astuce en + : Quand ils analysent votre demande, les établissements exigent vos trois derniers relevés de compte. Mieux vaut donc anticiper et éviter, pendant plusieurs mois, dépenses irrégulières ou achats impulsifs. Votre mission : alimenter régulièrement votre épargne pour prouver votre sérieux, et mettre aussi en valeur votre capacité à gérer un budget. Un dossier soigné, sans découverts récents ni paiements refusés, rassure le banquier et facilite une négociation à votre avantage. Vous savez désormais quoi faire… (fermer les yeux dans les rues commerçantes par exemple !)
2. Une durée d’emprunt bien réfléchie
Mais il préfère mettre en garde contre une optimisation qui ne serait pas adaptée à la réalité des parcours immobiliers. « Ce n’est vraiment pertinent que si vous comptez aller au bout du crédit, ou au moins conserver le bien la moitié de la durée. Or, en France, la plupart des primo-accédants (ceux qui achètent pour la première fois) revendent leur bien au bout de huit ans en moyenne : optimiser la durée n’apporte alors qu’un gain limité sur le taux, souvent de l’ordre de 0,10 point, c’est-à-dire une dizaine d’euros de différence par mois sur un crédit familial classique. »
Autrement dit, mieux vaut choisir une mensualité confortable pour garder une capacité d’épargne ou investir dans d’autres projets, plutôt que de s’imposer une charge excessive : « Se mettre en difficulté dès le départ pour gagner quelques euros n’a pas forcément de sens, surtout si cela compromet la gestion du quotidien ou la possibilité d’investir dans du locatif à côté. » Enfin, sur le plan technique, il rappelle : « Pour la banque, sur les premières années, la mensualité se décompose quasiment à parts égales entre intérêt et capital. Que vous remboursiez sur 20 ou 25 ans, si vous revendez au bout de cinq ans, vous aurez finalement payé presque le même montant d’intérêts. »
3. Faites valoir votre apport personnel
Attention tout de même : « Au-delà de 20 ou 25 % d’apport, l’effet sur le taux s’essouffle : que vous mettiez 25 ou 70 %, vous restez dans la fourchette haute et la banque n’accordera pas forcément de vraie ristourne supplémentaire. Mais en-deçà – par exemple, entre 5 et 10 % –, chaque effort compte, surtout quand le dossier n’est pas parfait sur le reste. »
Attention, le cas des emprunts “sans apport” doit aussi être analysé avec discernement : « Aujourd’hui, certaines banques acceptent encore de financer sans apport, mais elles demandent alors à voir une épargne significative sur les comptes. Zéro apport et zéro épargne : ça ne passe jamais. Plus votre situation financière montre de la sécurité, plus vous pouvez espérer bénéficier d’une réduction du taux, ou au moins renforcer la solidité de votre dossier. »
4. Faites ami-ami avec votre banque
Dans le même esprit, montrer que vous avez de l’épargne – et accepter d’en transférer une partie à la banque – est un vrai atout. « Lorsqu’un client peut placer une épargne importante, cela donne plus de liberté au conseiller pour accorder un meilleur taux », insiste Flavien Lefevre. Les banques apprécient particulièrement ces clients, qu’elles considèrent comme de bons profils sur le long terme. Une stratégie gagnante en somme !
Revenus, durée, apport, relation bancaire et valorisation de l’épargne... Prendre le temps de travailler ces points en amont maximise les chances d’obtenir le meilleur taux. Et lorsque l’on manque de temps ou de réseau, le recours à un courtier peut être un atout pour mettre toutes les banques en concurrence. À vous de jouer !