C’est quoi le nombre de m2 dont on a besoin par personne ?

C’est l’un des critères incontournables quand on recherche un bien immobilier - et qui pèse lourd dans le budget : on parle bien sûr de la superficie. Mais concrètement, de combien d’espace a-t-on besoin ? Que disent la loi et les statistiques  ? Et surtout, combien ça compte pour vous ? Revue de détail.

Comme ça, c’est clair. Si vous êtes deux, votre logement doit mesurer au moins 28 m2, 42 m2 si vous avez un enfant etc. Bien sûr, il s’agit d’un principe de base qui, dans les faits, n’est pas toujours respecté, et on connaît bien des parents qui ont vécu à 4 dans 40 m2 (à chacun son Vietnam).

Et dans la réalité, quels sont les chiffres observés ? Souvent quand il s’agit de statistiques, on se tourne vers l’Insee. Dans son étude sur “Les conditions de logement en France” (édition 2017), l’institut indique qu’en France métropolitaine, la surface moyenne des logements était de 90,9 m2 (112,2 m2 dans les habitations individuelles, 63 m2 dans le collectif) en 2013.

Un logement compte en moyenne 4 pièces d’habitation, et en maison individuelle chaque membre d’un ménage dispose de 2 pièces, contre 1,5 pièce en appartement.

Allez, c’est le moment de sortir la calculette. Si le logement moyen en maison fait 112,2 m2 et compte 4 pièces, la surface habitable s’élève à 56,10 m2 par personne ((112,2/4) x 2). Côté appartement, elle n’est “que” de 23,6 m2 ((63/4) x 1,5). Bien sûr, il s’agit de moyennes, mais cela donne une petite idée. Et bien sûr, ces données sont soumises à une variable majeure en immobilier : la géographie.

Eh oui, il va sans dire que tous les mètres carrés ne se valent pas. Scoop : 50 m2 à Paris vs à Limoges, ce n’est pas la même chose. Selon les données de l’Observatoire des prix immobiliers, les logements les plus spacieux de l’Hexagone se situent à Besançon (dans le Doubs, Bourgogne-Franche-Comté). Dans la patrie du Mont-d’Or et de la saucisse de Morteau, la superficie moyenne affichée est de 92,3 m² dans l’ancien (90 1 m² dans le neuf). Des surfaces à mettre en parallèle avec les prix au m2 : 2 530 euros en moyenne pour une maison.

Les régions du nord et du nord-ouest affichent elles aussi des superficies importantes (supérieures à 90 m2). Et sans trop de surprise, c’est en Île-de-France ainsi qu’en région PACA que les logements sont les plus petits : 64,4 m2 et 65,3 m2 dans l’ancien, (72,7 et 75,6 m2 dans le neuf). On se doute bien que les habitants du 7e arrondissement n’ont pas biologiquement moins besoin d’espace que leurs compatriotes, mais que tarif oblige (14 687 € en moyenne le m2 en août 2023 pour un appartement dans cet arrondissement, selon Meilleurs Agents), ils doivent se contenter de ce qu’ils peuvent acheter/louer.

Estimer ses besoins en mètres carrés, c’est bien. Savoir à quelle pièce on veut les allouer, c’est mieux. En effet, vous avez beau aimer vous prélasser au lit le dimanche matin, pas sûr que vous ayez pour autant besoin d’une chambre de 20 m2. Surtout si cela empiète sur le reste.

Ainsi, selon une étude Qualitel parue en 2022, les Français préfèrent augmenter la taille de leur pièce à vivre au détriment des autres. Et c’est ainsi que depuis un siècle, les chambres ont vu leurs dimensions se réduire, de 14,5 m2 après guerre à 11,2 m2 aujourd’hui. A l’inverse, on fait tomber des murs et on installe des fenêtres dans les pièces à vivre pour gagner en espace et en luminosité. Le fameux aspect “loft” avec cuisine ouverte tant promu dans les magazines de déco et autres émissions télévisées.

Autre critère qui a le vent en poupe : l’espace extérieur. Un appartement sur 2 (54 %) est aujourd’hui équipé d’un balcon ou d’une terrasse. Une proportion multipliée par 3 en un siècle. C’est dire si cet aspect impacte le marché - jusqu’au secteur de la construction.

“On avait en tête une superficie minimum et un scénario idéal qui a bien sûr été rattrapé par la réalité financière.” Lors de ses recherches, débutées fin 2022, il a fallu qu’elle et son conjoint s’adaptent. “On a rogné sur des mètres carrés. On espérait 4 chambres et 2 salles de bain. On était un peu ambitieux (rires). On a acheté plus petit mais on a à peu près le minimum qu’on s’était fixé. Les critères impératifs sur lesquels on ne voulait pas négocier, c’était les 3 chambres et un bout de jardin, et c’est ce qu’on a réussi à trouver”.

Au-delà des histoires de budget, il y a une donnée moins rationnelle et plus personnelle qui entre en ligne de compte : le mode de vie. En effet, nous ne sommes pas tous égaux face au besoin d’espace. Certains se sentiront plus à l’aise dans un petit cocon bien aménagé, d’autres auront viscéralement besoin de plus de volume.

Si vous êtes du genre à enchaîner les pintes avec vos amis et à avoir une vie sociale bien remplie, la localisation du logement pourrait largement primer sur la surface habitable. Et forcément, la situation personnelle impacte beaucoup : on ne lorgne pas sur le même nombre de mètres carrés qu’on vive seul ou à 4.

Autre donnée qui impacte le rapport à l’espace : le télétravail. Depuis le Covid, nombreux sont les Français à l'avoir adopté au moins un jour par semaine. Or, travailler de chez soi nécessite des ajustements, à commencer par la présence d’un coin bureau voire d’une pièce dédiée. Quatre Français sur 10 n’en disposent pas, et 34 % estiment que leur logement n’est pas satisfaisant pour télétravailler.

Bilan des courses, le nombre de mètres carrés dont on a besoin est une notion, qui entre le rêve et la réalité, est conditionnée par le marché immobilier et son portefeuille. Plus qu’une simple question de superficie, il s’agit de répartition de l’espace (un F2 avec rangements et petit extérieur pouvant parfois être bien plus facile à vivre qu’un F3 mal pensé) et de mode de vie.

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