Modification du DPE en 2026 : faut-il attendre pour vendre ?

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Le mode de calcul du diagnostic de performance énergétique (DPE) s’apprête à vivre un nouveau petit bouleversement. À partir du 1er janvier 2026, une nouvelle mesure entrera en vigueur, avec des conséquences qui pourraient bien changer la donne pour de nombreux propriétaires… et rebattre les cartes du marché immobilier.
Un nouveau DPE en 2026 : l’électricité cesse d’être pénalisée
Face à l’urgence climatique et à la nécessité de réduire notre dépendance aux énergies fossiles, le Gouvernement a décidé de revoir la copie du diagnostic de performance énergétique. Le Premier ministre a annoncé début juillet une évolution majeure : le coefficient de conversion de l’électricité (appelé CEP) passera de 2,3 à 1,9, conformément aux recommandations européennes.
Pour faire simple, ce coefficient permet de comparer toutes les énergies à leur forme brute, en prenant en compte l’énergie nécessaire pour les produire, les transporter et les distribuer, avant qu’elles n’arrivent chez vous.. Jusqu’ici, l’électricité était « pénalisée » par un coefficient élevé, ce qui plombait la note des logements qui l’utilisaient. Avec le nouveau calcul du DPE, son impact se rapprochera de celui des autres énergies comme le gaz, le fioul ou le bois (fixés à 1). Les logements chauffés à l’électricité s’en sortiront le mieux, et notamment les petites surfaces ou ceux qui combinent électricité et chauffage au bois/granulés en appoint.
Obligatoire depuis 2001, le DPE est devenu un repère incontournable pour tout projet immobilier. Il classe les logements de A (très performant) à G (passoire thermique), en tenant compte de la consommation énergétique et des émissions de gaz à effet de serre. Sa méthode de calcul évolue régulièrement. En 2024, un assouplissement avait déjà été accordé pour les petites surfaces (moins de 40 m²), avec des seuils plus adaptés.
"En réformant ce paramètre clé, le Gouvernement envoie un signal fort en faveur d’un DPE plus juste et plus cohérent avec nos objectifs énergétiques et de logements plus accessibles et durables pour tous"
Nouveau calcul du DPE en 2026 : quelles conséquences ?
Tout le monde ne partage pas l’enthousiasme du Gouvernement. L’UFC-Que Choisir souligne ainsi que “seuls les propriétaires y gagnent. Les acheteurs et locataires, eux, sont induits en erreur par des étiquettes subitement devenues très flatteuses mais masquant des factures de chauffage inchangées et bien souvent anormalement élevées”.
Pas besoin de repasser par la case diagnostic : un recalcul automatique sera appliqué à votre DPE en 2026.
Propriétaires : faut-il attendre la modification du DPE pour vendre ?
Tout dépend à quel point vous êtes pressé de vendre votre logement.Si votre logement est classé F ou G, attendre la mise à jour du DPE 2026 peut être avantageux. Pourquoi ? Aujourd’hui, un logement classé F ou G se vend en moyenne 15 % moins cher qu’un bien classé D, soit environ -452 € par m² selon SeLoger. Dans certains départements, cette décote grimpe même au-delà de 25 %, notamment dans les zones rurales ou peu tendues.
Alors si votre logement gagne deux classes grâce au nouveau DPE 2026, sa valeur pourrait mécaniquement augmenter. De plus, la sortie des classes F et G vous permettra de repousser les interdictions de mise en location. En revanche, si votre bien est déjà bien classé, il n’y a pas forcément d’intérêt à attendre.
Vous l’aurez compris, cette réforme offre aux propriétaires la possibilité de valoriser leur bien et de reprendre du souffle face aux contraintes. Quant à votre décision de vendre ou d’attendre, tout dépend de vos priorités.