Rendement locatif : comment le calculer ?


Sommaire
Vous envisagez d’acheter un bien pour le mettre en location ? Avant de vous lancer dans cet investissement locatif, prenez une minute pour estimer son rendement : c’est le premier repère qui vous dira si l’investissement vaut le coup. On vous donne toutes les clés pour comprendre comment calculer votre rentabilité locative et choisir le bon bien pour votre projet.
Qu'est-ce que le rendement locatif ?
Le rendement locatif permet de mesurer la performance de votre investissement immobilier et reprend les critères de la valeur locative, ou de la valeur locative cadastrale.
En bref, c’est le rapport entre les revenus générés par la location et le montant investi (achat + frais). Exprimé en pourcentage, il permet de comparer rapidement plusieurs biens entre eux.
Comment calculer le rendement locatif ?
Il existe trois types de rendement qui offrent une vision plus ou moins fine de votre rentabilité :
Brut : une première estimation rapide.
Net : plus réaliste, car il tient compte des charges.
Net-net : le calcul le plus complet, intégrant la fiscalité.
Rendement locatif brut
Pour avoir une première idée de la rentabilité du logement sur lequel vous avez des vues, vous pouvez calculer le rendement locatif brut. Ici, on prend uniquement en compte le prix d’achat et le loyer perçu en divisant le loyer annuel par le prix du logement et le multiplier par 100.
Pour avoir une estimation la plus précise possible, n’oubliez pas d’intégrer le montant des frais d’acquisition afférents à votre achat.
Exemple : - Vous achetez un logement à 100 000 € loué 450 € par mois.
- La rentabilité brute sera de (450 X 12)/100 000 X 100 = 5,4 %
Rendement locatif net
Le rendement net affine votre calcul en intégrant les frais et taxes liés à la location. Pour le calculer, déduisez du loyer annuel brut :
la taxe foncière ;
les charges non récupérables sur le locataire ;
les frais de gestion (si vous passez par une agence) ;
les assurances (PNO, garantie loyers impayés, etc.) ;
les éventuels frais d’entretien ou de copropriété non refacturables.
Si vous avez recours à un agent immobilier pour gérer la mise en location de votre bien, il faudra inclure les frais de gestion locative pour affiner votre estimation.
Afin de calculer le rendement locatif net, il faudra retrancher au loyer annuel le montant des taxes et des charges avant de diviser par le prix du logement et de multiplier le résultat obtenu par 100.
Exemple :
Reprenons le cas du logement mentionné précédemment en estimant que la taxe foncière est de 500 € et que les charges non récupérables représentent 350 € chaque année. Enfin, les frais de gestion sont de 10 %.
Le loyer annuel de votre logement moins les taxes et charges annuelles s’élève ainsi à : 4 496 €.
On procède comme suit : 5 400 - 350 - 500 - 54 = 4 496
Le rendement est obtenu ainsi : 4 646/100 000 X 100 = 4,4 %
Pour simplifier vos calculs concernant le rendement locatif net, vous pouvez utiliser la méthode Larcher.
On considère en effet que les charges et les taxes représentent environ 25 % du loyer annuel, soit trois mois de loyer.
Il suffit ainsi de reprendre la rentabilité brute en effectuant le calcul sur 9 mois et non sur 12.
(450 X 9)/100 000 X 100 = 4,05 %
Le rendement “net-net” (après fiscalité)
Ce calcul intègre les avantages fiscaux liés à votre statut ou au dispositif choisi.
Les déductions peuvent inclure :
les intérêts d’emprunt ;
les travaux déductibles ;
les réductions ou abattements fiscaux selon le dispositif choisi.
Rendement locatif et fiscalité
Le Gouvernement a mis en place différents dispositifs avantageux au niveau des impôts afin de favoriser l’achat de bien dans une perspective de mise en location.
Les principaux dispositifs fiscaux en 2025
Dispositif | Type de bien concerné | Avantage fiscal | Rendement moyen |
---|---|---|---|
LMNP (Loueur Meublé Non Professionnel) | Location meublée | Amortissement du bien et déduction des charges | 4 à 6 % |
Censi-Bouvard (en fin de dispositif, prolongé jusqu’en 2025) | Résidences étudiantes, seniors ou médicalisées | Réduction d’impôt de 11 % sur 9 ans | 3 à 5 % |
Loi Cosse (“Louer abordable”) | Location à loyers modérés | Abattement de 30 à 70 % sur les revenus locatifs | 2 à 3 % |
Déficit foncier | Biens anciens avec travaux | Déduction jusqu’à 10 700 € par an | Variable selon projet |
- Censi-Bouvard
Si vous êtes intéressé par la possibilité d’acheter un logement en résidence de service comme un appartement médicalisé ou pour étudiants, la rentabilité locative brute sera comprise en 3 et 6 %.
Une réduction d’impôts est également pratiquée, vous permettant d’atteindre en moyenne 5,15 % de rendement locatif.
- Loi Cosse
La loi Cosse quant à elle offre aux propriétaires-bailleurs un abattement fiscal allant de 30 % à 70 % variant en fonction de la zone locative et du montant des loyers.
Plus les loyers sont faibles, plus l’abattement est important. Cependant, le rendement locatif de ce dispositif est assez faible puisqu’il oscille entre 2 et 3 %.
Ce dispositif concerne principalement les contribuables ayant une Tranche Marginale d’Imposition assez élevée.
Si vous préférez investir dans l’immobilier ancien, le rendement locatif de votre bien pourra osciller entre 3,5 % et 10 % selon la ville, voire le quartier dans lequel vous investissez ! C'est pourquoi il est important de bien d'estimer son rendement en fonction de la ville.
Qu’est-ce qu’un bon rendement locatif ?
Le bon rendement, c’est celui qui équilibre revenus, stabilité du locataire et potentiel de revente.
De manière générale, la rentabilité locative d’un logement varie de 2 à 7 %, selon :
la ville et le quartier ;
le type de bien (studio, T2, maison, colocation…) ;
la demande locative locale.
Attention toutefois au contexte :
Certes un studio dans une ville étudiante peut être rentable, mais une colocation dans une ville sans étudiants beaucoup moins !
De plus, même si un rendement sera globalement plus élevé en ville qu’en milieu rural, certains espaces déjà saturés, comme Paris, offrent des rendements assez bas - de l’ordre de 3 %, en raison des prix d’achat très élevés.
Par ailleurs, les petites surfaces type studio ou T1 présentent un rendement plus élevé que les logements plus grands, mais il faudra également anticiper la rotation plus fréquente des locataires et des éventuels travaux de remise en état à réaliser.
Prenez donc le temps de comparer les biens sur votre territoire pour avoir une vision globale du marché de la location.
Quelles sont les villes avec la meilleure rentabilité locative ?
Nous l'avons déjà dit, mais LE critère n°1 d’achat à privilégier est l’emplacement.
Un bon investissement locatif, passe d'abord par une bonne localisation du bien. Penchez-vous avec attention sur le marché locatif de la commune dans laquelle vous souhaitez acheter.
Le marché immobilier propose en effet des rapports locatifs bruts moyens totalement variables selon les villes et même en fonction des quartiers dans lesquels les biens sont implantés.
Paris et la région Ile-de-France souffrent aujourd’hui de leur attractivité, avec des prix d'achats nettement supérieurs à la moyenne française rendant très compliquée l'obtention d'une rentabilité élevée.
Si vous souhaitez miser sur des villes offrant une belle rentabilité locative, vous pouvez encore trouver des rendements à 10 %.
Renseignez-vous bien sur le montant des taxes foncières qui peuvent être extrêmement variables d'une ville à une autre. Un autre élément pouvant impacter nettement le rendement locatif net-net de votre investissement immobilier.
Selon les données 2025 (SeLoger, Capital, MeilleursAgents), voici les villes avec les meilleurs rendements locatifs bruts :
Ville | Prix moyen au m² | Loyer moyen au m² | Rendement brut moyen |
---|---|---|---|
Saint-Étienne | 1 340 € | 11 € | 9,8 % |
Mulhouse | 1 500 € | 12 € | 9,2 % |
Limoges | 1 700 € | 11 € | 7,8 % |
Le Mans | 1 800 € | 11 € | 7,3 % |
Perpignan | 1 950 € | 12 € | 7,4 % |
Metz | 2 200 € | 13 € | 7,1 % |
Nancy | 2 400 € | 14 € | 7,0 % |
Le Havre | 2 450 € | 13 € | 6,9 % |
Nîmes | 2 600 € | 13 € | 6,5 % |
Brest | 2 650 € | 12 € | 6,2 % |
Le rendement locatif se calcule selon trois niveaux : brut, net et net-net.
Toujours déduire les charges et impôts pour connaître la rentabilité réelle.
L’emplacement et le type de bien sont déterminants.
Les dispositifs fiscaux peuvent booster votre rendement si vous choisissez le bon montage.