Investissement locatif : la fin du taux d’endettement différentiel


Sommaire
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2022, la méthode du taux d’endettement différentiel n’est plus utilisée par les banques françaises. Nous conservons toutefois cet article, car de nombreux investisseurs recherchent encore cette information pour comprendre comment fonctionnait ce mode de calcul, et pourquoi il n’est plus d’actualité.
Dans le cadre d’un investissement locatif, certaines banques utilisaient auparavant le taux d’endettement différentiel, une méthode de calcul qui isolait l’investissement du reste de vos charges pour mieux mesurer sa rentabilité. Cette approche était jugée plus favorable aux investisseurs, car elle limitait l’impact sur le taux d’endettement global.
- Le taux d’endettement différentiel permettait de mieux prendre en compte les revenus locatifs pour augmenter votre capacité d’emprunt.
- Seules quelques banques appliquaient réellement cette méthode.
- Depuis le 1ᵉʳ janvier 2022, les établissements bancaires ne peuvent plus utiliser ce calcul. Le HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière) impose le calcul classique à toutes les banques françaises.
Qu’est-ce que le taux d’endettement différentiel ?
Le taux d’endettement différentiel était un mode de calcul spécifique aux projets d’investissement locatif. Contrairement au calcul classique, qui additionne toutes les charges et crédits puis les divise par les revenus, le différentiel isolait le projet immobilier locatif.
Pour l’investisseur, c’était une méthode avantageuse, car elle réduisait mécaniquement le taux d’endettement et ouvrait plus facilement la porte à un nouveau financement.
Quelle différence entre le taux d’endettement et le taux d’endettement différentiel ?
Afin d’éviter de bloquer certains projets locatifs, certaines banques utilisaient le taux d’endettement différentiel pour ce type de projets. On parle de « différentiel » car les loyers perçus attendus du bien loué vont venir compenser automatiquement les charges de l’emprunteur. Cette méthode de calcul est considérée comme étant plus avantageuse pour les investissements locatifs puisqu’elle permet de réduire le taux d’endettement grâce à une meilleure prise en compte de votre situation.
L’intérêt du taux différentiel est incontestable pour les investisseurs, mais aujourd’hui, les établissements bancaires ne peuvent plus utiliser la méthode du calcul différentiel pour déterminer le taux d’endettement d’un projet d’investissement immobilier. Ils doivent obligatoirement proposer le calcul classique du taux d’endettement à tous leurs emprunteurs, même ceux qui réalisent des investissements locatifs.
Aujourd’hui, les banques mettent l’accent sur le financement des résidences principales. Ceux qui n’ont pas encore remboursé l’emprunt de leur résidence principale ou secondaire rencontrent désormais plus de difficultés à investir.


Comment calculer son taux d’endettement différentiel ?
Même si cette méthode n’est plus appliquée depuis 2022, il peut être utile de savoir comment elle fonctionnait pour comprendre pourquoi elle était plébiscitée par les investisseurs.
La méthode suivait trois étapes principales :
Calculer le solde investisseur : revenus fonciers (pondérés à 70 %) – charges foncières.
Ajouter ou soustraire ce solde au revenu de l’emprunteur.
Diviser les mensualités de prêt par ce total pour obtenir le taux différentiel.
Résultat : ce calcul permettait d’afficher un taux d’endettement bien inférieur à celui obtenu par la méthode classique, ce qui donnait plus de marge de manœuvre pour financer de nouveaux projets.
Quelles sont les conséquences de la fin du taux d’endettement différentiel ?
La suppression du différentiel a changé la donne pour les investisseurs immobiliers :
Moins de flexibilité pour investir : les loyers ne compensent plus aussi favorablement les charges dans le calcul bancaire.
Un taux d’endettement plus élevé : beaucoup d’investisseurs atteignent plus vite le seuil des 35 % et voient leur capacité d’emprunt réduite.
Priorité aux résidences principales : les banques privilégient désormais le financement de la résidence principale au détriment des investissements locatifs.
Davantage de dossiers refusés : les secundo-investisseurs et les multi-propriétaires sont particulièrement touchés par ce durcissement.