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Co-emprunteur

Contrat‌ ‌de‌ ‌mariage‌ : régime de la communauté universelle‌ ‌et‌ ‌achat‌ ‌immobilier‌

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Hélène Sung
Mis à jour le 30 mai 2025
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Se marier, c’est aussi faire des choix pour l’avenir – y compris sur le plan patrimonial. Et si certains couples optent pour la séparation de biens, d’autres préfèrent tout mettre en commun, absolument tout. C’est là qu’entre en scène un régime matrimonial un peu à part : la communauté universelle.

Alors, qu’est-ce que ce régime implique concrètement quand on achète un bien immobilier à deux&nbsp? Quels sont les avantages, mais aussi les risques à connaître&nbsp? Et comment ça se passe si l’amour ne dure pas toute la vie (ou en cas de décès)&nbsp On vous explique tout.

Qu’est-ce que la communauté universelle ?

C’est un régime matrimonial qui pousse le curseur du partage au maximum. Concrètement, avec la communauté universelle, tous les biens des époux sont mis en commun : ceux d’avant le mariage, ceux acquis ensuite, ceux reçus par donation ou héritage… tout, ou presque.

Ce choix implique que chacun devient propriétaire de la moitié du patrimoine global du couple. On ne distingue plus les biens de l’un ou de l’autre des époux : le patrimoine devient un pot commun.

Mais attention, ce régime ne s’adopte pas par défaut. Il faut passer chez le notaire pour signer un contrat de mariage en communauté universelle. Et ce choix peut aussi se faire plus tard, dans le cadre d’un changement de régime matrimonial.

Exemple
En tant que chef d’entreprise, vous avez opté pour le régime de la séparation de biens au moment du mariage. En effet, en cas de faillite, vous souhaitiez protéger votre conjoint. À présent que vous êtes à la retraite, ce risque est nul : vous pouvez décider de changer de régime et d’opter pour la communauté universelle. Dans ce cas, les achats effectués pendant votre mariage sous le régime de la séparation de biens, tomberont de fait dans la communauté.
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Comment se répartit le patrimoine avec le régime de la communauté universelle ?

Tout ce que vous possédez devient commun

C’est la règle d’or de ce régime. Les biens achetés ensemble, les économies personnelles, les investissements réalisés avant même de se connaître… une fois le contrat signé, tout est considéré comme appartenant à 50 % à chacun. Et ce, même si l’un des conjoints a financé un bien à 100 %.

Cela veut aussi dire que la notion de «&nbspquotes-parts&nbsp» disparaît. Peu importe qui met quoi dans le financement, la propriété est toujours divisée en deux parts égales.

Quelques exceptions à connaître

Certains biens restent « personnels » par nature, selon l’article 1404 du Code civil. C’est le cas des vêtements, du linge personnel, ou encore des dommages-intérêts liés à un préjudice corporel. Ceux-là ne tombent pas dans la communauté.

Quels sont les avantages de l’achat immobilier sous le régime de la communauté universelle ?

Un achat à deux simplifié

Acheter un bien immobilier sous ce régime, c’est simple. Pas besoin de déterminer qui finance quoi ni d’inscrire des pourcentages de propriété dans l’acte de vente. Que vous empruntiez à deux ou qu’un seul mette l’apport, le résultat est le même : chacun est propriétaire de 50 %.

Une vraie protection pour le conjoint survivant

C’est l’un des gros avantages. En cas de décès, si le contrat de mariage inclut une clause d’attribution intégrale, le conjoint survivant récupère automatiquement la totalité des biens communs, sans passer par la case succession. Une manière d’éviter les partages compliqués ou les indivisions avec les enfants.

Un régime qui se choisit souvent dans la durée

Ce choix est souvent fait par des couples qui partagent une vision patrimoniale commune, ou par ceux qui se marient plus tard dans la vie. Il peut aussi être adopté en seconde intention, lors d’un changement de régime, notamment à la retraite, quand les risques financiers sont plus faibles.

Quels sont les inconvénients de l’achat immobilier sous le régime de la communauté universelle ?

Impossible d’acheter seul

Envie de réaliser un investissement immobilier personnel, avec vos propres économies ? Ce régime ne le permet pas. Même si vous achetez seul, le bien devient automatiquement commun. Ce manque de flexibilité peut être un frein, notamment pour ceux qui souhaitent garder un peu d’indépendance patrimoniale.

Une répartition à 50/50… même en cas d’inégalités de financement

Si l’un des conjoints finance une acquisition à 80 %, il n’aura pas plus de droits sur le bien. En cas de séparation, chacun récupère la moitié. Cela peut créer un sentiment d’injustice si les contributions étaient déséquilibrées.

Les enfants héritent plus tard

Avec la fameuse clause d’attribution intégrale, les enfants n’héritent qu’au décès du second parent. Contrairement aux autres régimes où l’héritage peut être transmis en deux temps (et donc bénéficier deux fois des abattements fiscaux), ici tout est repoussé, ce qui peut compliquer certaines stratégies de transmission.

Quelles sont les conséquences sur votre achat immobilier en cas de divorce ?

Même sous le régime de la communauté universelle, un divorce reste un divorce. Et la règle est simple : le bien immobilier, commun par définition, devra être partagé.

Deux scénarios sont possibles :

  • Le bien est vendu et chacun récupère 50 % du prix, moins le remboursement du prêt si besoin.

  • L’un des conjoints souhaite garder le logement : il devra alors racheter la part de l’autre. C’est ce qu’on appelle un rachat de soulte.

Ce rachat implique généralement de souscrire un nouveau prêt immobilier, et donc de repasser par une étude de solvabilité. La banque vérifiera votre capacité à emprunter seul, surtout si vous avez d’autres charges comme une pension alimentaire.

Que se passe-t-il en cas de décès ?

La communauté universelle met en commun les biens durant le mariage. Mais en cas de décès d’un membre du couple, le survivant n’est propriétaire que de la moitié des biens communs… sauf en cas de disposition spécifique dans le contrat de mariage : la clause d’attribution intégrale.

La communauté universelle, avec cette clause, peut toutefois présenter des inconvénients pour les enfants du couple, notamment parce qu’ils perçoivent l’ensemble de l’héritage en une fois, au moment du décès du 2ᵉ conjoint.

En effet, avec les autres régimes matrimoniaux, les enfants recueillent généralement l’héritage de leurs parents en deux fois et bénéficient ainsi deux fois du barème progressif et des abattements parents/enfant.

Ce que cela signifie pour votre emprunt immobilier

La banque regarde toujours votre situation maritale, afin de vous octroyer ou non un prêt, de convenir des clauses et de calculer sa proposition de taux. L’établissement bancaire va notamment chercher à connaître le lien juridique avec le co-emprunteur (PACS, mariage, lien de parenté, etc.).

Cependant, elle ne va pas forcément regarder le type de contrat (communauté universelle, communauté réduite aux acquêts, participation aux acquêts ou séparation de biens). Un couple marié qui achète sa première résidence principale lui suffit. Elle ne cherchera pas à connaître la répartition du financement entre les deux membres du couple.
Son seul objectif est de savoir si cela rentre dans le taux d’endettement global, et de déterminer les critères de solvabilité.
Attention
Vous désirez acheter seul ? Le régime de la communauté universelle ne le permet pas. Un membre du couple peut acheter le bien avec ses propres économies, mais le bien appartiendra à parts égales aux deux membres du couple.

Cependant, la banque ne se soucie pas vraiment de savoir qui va rembourser quel montant. Elle va simplement s’assurer que les mensualités seront toutes versées, en temps et en heure. En cas de défaut de remboursement, quelle que soit la répartition réelle (70/30, 60/40, etc.), l’établissement prêteur va se tourner vers le co-emprunteur pour obtenir la mensualité complète. Pour plus de praticité, la banque va donc favoriser les comptes joints.

À retenir
  • Le régime de la communauté universelle est l’un des 4 régimes matrimoniaux possibles en France, aux côtés de la communauté réduite aux acquêts (le régime par défaut), la séparation de biens et la participation aux acquêts.
  • La majorité des biens, y compris les biens immobiliers sont mis en commun et appartiennent alors à parts égales aux deux membres du couple, peu importe l’auteur de leur achat ou leur part de contribution à cette acquisition.
  • La banque regarde juste si le couple est marié pour octroyer un prêt, mais elle n’a pas réellement besoin de savoir s’il s’agit d’un contrat de mariage en communauté universelle ou un autre type de contrat.
  • En cas de divorce, le bien commun peut être vendu ou faire l’objet d’un rachat de soulte.
  • En cas de décès, une clause d’attribution intégrale permet au conjoint survivant de récupérer l’ensemble des biens communs, ce qui retarde l’héritage des enfants, mais protège efficacement le conjoint restant.

Questions – Réponses

Qu’est-ce que le régime de la communauté universelle ?

C’est un régime matrimonial dans lequel la quasi-totalité des biens des époux est mise en commun : biens acquis avant ou après le mariage, héritages, donations… sauf clause contraire. Il nécessite un contrat de mariage signé chez le notaire et peut aussi être adopté après le mariage, lors d’un changement de régime.

Est-il possible d’acheter seul sous le régime de la communauté universelle ?

Non. Même si un seul conjoint finance ou emprunte, le bien devient automatiquement commun. Il n’est donc pas possible d’acheter un bien immobilier à titre personnel sous ce régime, sauf exceptions très encadrées (comme certains biens propres par nature).

Qui hérite en cas de communauté universelle avec clause d’attribution intégrale ?

Dans ce cas, le conjoint survivant récupère l’ensemble des biens communs. Les enfants n’héritent qu’au décès du second parent. Cela protège efficacement le conjoint, mais peut retarder la transmission pour les enfants, notamment en cas de famille recomposée.

Quels sont les avantages et inconvénients pour les enfants d’un premier mariage ?

Le principal avantage est la protection du conjoint survivant. Mais l’inconvénient, c’est que les enfants du premier lit doivent attendre le décès du second époux pour hériter. Cela peut créer des déséquilibres ou des tensions, surtout s’il n’y a pas d’aménagement prévu (testament, assurance-vie…).
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