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Capacité d'emprunt

Pouvoir d’achat immobilier : combien de mètres carrés de plus peut-on s’offrir quand on est cadre ?

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Catherine
Rédigé le 18 juin 2025
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Selon le dernier rapport de l’Observatoire des inégalités, les cadres supérieurs gagnent en moyenne 2 600 euros de plus que les employés. Des écarts qui s’accentuent selon l’âge et qui ont forcément un impact sur le pouvoir d’achat immobilier des Français. Mais concrètement, ça fait quelle capacité d’emprunt en plus, d’être cadre ? Et combien de mètres carrés ? Par ici les calculs.

Les écarts de revenus se creusent avec l’âge

Ce n’est une surprise pour personne, les inégalités de revenus se creusent un peu plus chaque année. Le rapport de l’Observatoire des inégalités, publié le 3 juin dernier, le confirme : en France, un cadre supérieur gagne en moyenne 2 600 euros de plus qu’un employé. Et l’écart augmente encore avec l’âge.

  • Avant 30 ans, l’écart est de 1 186 €.

  • Entre 30 et 60 ans, il grimpe entre 2 600 et 3 500 €.

  • Après 60 ans, il dépasse les 3 941 €.

Et en salaire réel, ça donne quoi ? Pour cela, on se rapporte aux données de l’Insee selon lesquelles, en 2023, un employé gagnait en moyenne 1 960 euros nets mensuels avant impôts. Et cela correspond à un revenu moyen de 3 146 euros pour un cadre de moins de 30 ans, entre 3 146 et 4 530 entre 30 et 60 et 5 901 euros à partir de 60 ans.

À noter

Selon l’Observatoire des inégalités, on fait partie des riches lorsqu’on gagne 4 056 euros pour une personne seule (soit le double du revenu médian). Un club qui rassemble seulement 10% de la population, mais qui perçoit 24% des revenus.

Nous voilà loin du niveau de vie médian, qui se situe à 2 028 euros (là aussi, selon l’Insee). On sait, tout ça, ça fait beaucoup de chiffres - et ce n’est pas fini, on préfère vous prévenir.

Comme on aime nous-mêmes les calculs, on a voulu savoir ce que cela générait comme écart en termes de capacité d’emprunt. Car si vous êtes au fait de cette notion (essentielle lorsqu’on souhaite contracter un emprunt), vous savez que la source principale de revenus dont elle tient compte, c’est le salaire. Et pour ceux qui n’en ont jamais entendu parler, petite séance de rattrapage ici.

Capacité d’emprunt : jusqu’à +205 % pour les cadres

En reprenant les salaires cités plus haut et en mettant tout ça dans le simulateur d’emprunt Pretto, il est facile de se rendre compte du fossé qui se creuse entre employé et cadre supérieur, surtout avec l’âge.

StatutRevenus mensuels moyens (nets avant impôts)Mensualité maxCapacité d’empruntÉcart avec un employé
employé1 960 €686 €141 537 €/
cadre sup’ < 30 ans3 146 €1 101 €227 161 €+85 624 €
cadre sup’ 30-60 ans4 530 à 5 430 €1 586 à 1 900 €331 896 € à 397 606 €+190 359 € à +256 069 €
cadre sup’ > 60 ans5 901 €2 065 €432 135 €+290 598€

Remarque : ces chiffres ne tiennent compte que des revenus. Or en réalité, les cadres plus âgés sont souvent déjà propriétaires, et peuvent donc réinjecter un apport important via la revente de leur premier bien. Ce qui a pour effet de doper un peu plus leur pouvoir d’achat.

Même sans tenir compte de cette donnée, l’écart est saisissant. Ainsi, un cadre de moins de 30 ans peut emprunter 60% de plus qu’un employé. Entre 30 et 60 ans, sa capacité d’emprunt gonfle de +180%. Et après 60 ans, c’est +205%.

Rien d’étonnant à ce qu’on entende ici ou là cette petite musique selon laquelle il devient de plus en plus difficile de devenir propriétaire en France sans hériter au préalable (surtout dans des villes comme Paris), ou sans bénéficier du coup de pouce d’un généreux membre de la famille. Sans oublier que ceux qui ont un bon profil - hauts revenus, bonne capacité d’épargne, profil évolutif… - ont plus de chance d’obtenir des décotes et des taux avantageux, augmentant un peu plus leur capacité d’emprunt au passage.

Et concrètement, cela fait combien de mètres carrés en plus ?

Si on peut toujours acheter en ne comptant que sur soi et sur son épargne, on a forcément plus de marge de manœuvre lorsqu’on perçoit un salaire élevé. En particulier dans des coins de France où les prix ont beaucoup augmenté ces dernières années. Car le pouvoir d’achat immobilier ne peut se mesurer sans tenir compte du prix au mètre carré. C’est pourquoi on a cherché à rapprocher ces chiffres du cours du marché immo dans 10 villes de France (quand on vous dit qu’on aime les calculs).

VillePrix du m²M² en plus pour un cadre 30–60 ans (vs employé)
Biarritz7223 €+30 m²
Lyon4714 €+47 m²
Lille3395 €+65 m²
Rennes3811 €+58 m²
Aix5354 €+41 m²
Tours2898 €+76 m²
Rouen2473 €+90 m²
Nancy2411+92 m²
Marseille3459+64 m²
Orléans2622+84 m²

(Prix au mètre carré pour un appartement selon Meilleurs Agents en juin 2025)

Le gain en mètre carré est impressionnant. Mais attention, cela ne signifie pas forcément qu’un cadre achèterait plus grand. Avec sa capacité d’emprunt supérieure, il peut aussi viser un bien de meilleur standing, dans un quartier plus cossu, et mieux équipé (terrasse, ascenseur, finitions soignées, fraîchement rénové ou meilleur cachet…).

Reste un paramètre que le rapport de l’Observatoire des inégalités ne met pas trop en avant : les écarts géographiques. Car il est commun de trouver les salaires les plus élevés dans les grandes agglomérations, à commencer par Paris. Or, il faut tenir compte du niveau de vie nécessaire pour bien vivre et correctement s’y loger. Car on ne fait pas la même chose avec 4 000 euros de salaire à Neuilly-sur-Seine ou Besançon. C’est là que le reste à vivre apparaît comme la donnée clé à observer, pour encore mieux se rendre compte des disparités de niveau de vie en France.
Définition
Le reste à vivre, c’est la somme d'argent qu'il reste à un foyer chaque mois après avoir payé toutes ses charges fixes (comme le loyer, les crédits, les factures). C’est l’argent disponible pour les dépenses courantes : alimentation, transport, loisirs. Or, il peut sensiblement varier d’une ville à l’autre, en raison notamment du coût de l’immobilier.

Conclusion : des inégalités qui pèsent sur l’accession à la propriété

Ces données ne font qu’appuyer une vérité : nous ne sommes malheureusement pas tous égaux face à l’accès à la propriété - et plus largement, face au “bien logé”. Les inégalités de revenus vont toujours de paire avec les inégalités de patrimoine (c’est le serpent qui se mord la queue, on détient toujours plus de patrimoine quand on en a hérité au départ). Ainsi, les 10% les plus riches possèdent 47,1% de l’ensemble des patrimoines (selon l’Insee). Un chiffre en augmentation : il était de 41,3% il y a 15 ans.

S’il n’existe pas de baguette magique - ni de bonne fée là pour gonfler l’apport de salariés un moins bien loti - certains outils peuvent tout de même apporter un coup de pouce. C’est le cas des prêts aidés, notamment le PTZ, si vous souhaitez acheter dans le neuf. Assujetti à des plafonds de ressources, il permet d’emprunter une partie du montant de l’acquisition à taux zéro, ce qui booste à la fois la capacité d’emprunt tout en diminuant le coût de l’opération.

C’est moins efficace qu’être le petit-fils de Bernard Arnault, mais c’est toujours ça de pris.

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