La durée des prêts n'a jamais été aussi longue : quel impact sur votre portefeuille ?

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Le marché du crédit immobilier connaît une transformation majeure : les Français empruntent sur des durées de plus en plus longues. Une tendance qui s'accélère et qui n'est pas sans conséquence sur le portefeuille des emprunteurs. Décryptage.
Des durées d'emprunt qui battent tous les records
C'est un nouveau record qui vient d'être établi : selon l'Observatoire Crédit Logement CSA, la durée moyenne des prêts immobiliers atteint désormais 253 mois, soit 21 ans et 1 mois. Du jamais vu. Cette tendance se confirme dans les chiffres : 68,2% des crédits accordés en février 2025 dépassent les 20 ans, contre 65,7% l'année précédente et seulement 48,1% en 2019, avant le cycle d’envolée des taux.
À l'inverse, les crédits courts, d'une durée inférieure ou égale à 15 ans, sont en chute libre. Ils ne représentent plus que 12,3% des prêts accordés en février 2025, alors qu'ils pesaient 20,2% du marché en 2019.
Pourquoi une telle évolution ?
Prenons un exemple concret : avec un salaire mensuel net avant impôt de 2 000 euros, voici ce qu'il est possible d'emprunter en mai 2025 :
- 101 505 euros sur 15 ans
- 125 085 euros sur 20 ans
- 145 210 euros sur 25 ans
La différence est significative : en passant de 15 à 25 ans, la capacité d'emprunt augmente de plus de 44 000 euros !
L'impact sur votre portefeuille
Mais il y a un hic. Car si l'allongement de la durée permet d'emprunter plus, il a un revers : l'augmentation considérable du coût total du crédit. Reprenons notre exemple :
Pour 101 505 euros sur 15 ans : 24 495 euros d'intérêts
Pour 125 650 euros sur 20 ans : 43 070 euros d'intérêts
Pour 146 000 euros sur 25 ans : 65 200 euros d'intérêts
L'écart est encore plus frappant quand on compare avec la situation d'il y a deux ans. Un couple gagnant 3 700 euros par mois qui emprunte 272 000 euros (soit le maximum de leur capacité d’emprunt, en tenant en compte leurs seuls revenus et sans le recours à des prêts aidés) aujourd'hui sur 25 ans devra rembourser 117 000 euros d'intérêts. En mars 2022, ils pouvaient emprunter la même somme sur 20 ans et n'auraient payé que 26 960 euros d'intérêts…
Une solution : la renégociation de crédit
Avec la baisse progressive des taux amorcée fin 2024, de plus en plus d'emprunteurs - on pense surtout à celles et ceux ayant signé leur offre en pleine flambée - peuvent optimiser leur prêt. Cette option est particulièrement intéressante pour :
Les crédits dont le taux est supérieur à 4%
Les emprunts d'un montant important (plus de 250 000 euros)
Les prêts contractés au plus fort de la hausse des taux
La renégociation permet non seulement de profiter d'un taux plus avantageux mais aussi de raccourcir la durée du prêt, réduisant ainsi significativement le coût total du crédit. Et on veut dégommer une idée reçue : non, il n’y a pas de durée minimale avant d’aller renégocier son prêt. Dès que l’écart entre le taux obtenu et celui du moment est significatif (en général, on conseille au moins 1 point, même si pour les gros prêts, cela peut être intéressant d’être 0,7 point d’écart), cela peut vous permettre de faire de belles économies. La preuve ci-dessous en vidéo.
En conclusion, si l'allongement de la durée des prêts permet de maintenir l'accès au crédit dans un contexte de taux élevés, il ne faut pas perdre de vue son impact sur le coût total de l'emprunt. Plus que jamais, il est essentiel de bien étudier toutes les options, y compris la renégociation, pour optimiser son crédit immobilier.