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Immobilier : jusqu’où vont les privilèges des politiques ?

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Nelly
Rédigé le 18 septembre 2025
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Alors que l'argent public est scruté plus que jamais, qu'en est-il des dépenses des responsables politiques ? Logements de fonction, bureaux d'anciens présidents, protections en tous genres… Les privilèges des ministres, même immobiliers, sont plus que jamais sur la sellette. On fait le tour de leurs avantages méconnus et on vous explique ce qui va (ou non) changer prochainement !

  • Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu annonce lundi 15 septembre la fin des avantages "à vie" pour les anciens Premiers ministres, à partir du 1er janvier 2026.

  • La voiture avec chauffeur disparaît ; la protection policière sera limitée dans le temps et reconductible seulement selon le risque réel.

  • Les secrétariats particuliers restent possibles, mais au maximum dix ans et jusqu'à 67 ans.

  • Au total, ces avantages représentent près de 4,5 millions d'euros par an, une goutte d'eau face aux 43,8 milliards d'économies visées dans le budget 2026.

Pourquoi maintenant ?

« On ne peut pas demander aux Français de faire des efforts si ceux qui sont à la tête de l'État n'en font pas » : cette récente annonce du nouveau Premier ministre n'a sûrement pas fait bondir de joie Alain Juppé, Jean-Marc Ayrault ou encore François Fillon. Mais comme tout le monde, ces anciens élus de la République vont devoir apprendre à se "serrer la ceinture"... Rigueur budgétaire oblige !

Sébastien Lecornu, nommé par François Bayrou à la suite de sa démission le 9 septembre dernier, a décidé de s'attaquer aux privilèges de ses prédécesseurs. Et pour cause : la France affiche un déficit public d'environ 5,6 % du PIB en 2025, et le gouvernement doit dégager plus de 40 milliards d'euros d'économies pour le budget 2026… Pourquoi ne pas commencer à réaliser quelques économies sur le train de vie des élus ?

Les privilèges qui disparaissent au 1er janvier 2026

Le premier coup de ciseau concerne la voiture avec chauffeur des anciens Premiers ministres, et ex-Présidents, conservée indéfiniment jusqu'ici. A partir du 1er janvier 2026, ils pourront se voir octroyer pendant 10 ans seulement, "sur leur demande, un véhicule de fonction et un conducteur automobile", à la charge de l'Etat. Ils peuvent aussi bénéficier d'un "agent pour leur secrétariat particulier" pendant dix ans à compter de la fin de leurs fonctions et au plus tard jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge de 67 ans.

Même logique pour leur protection policière, qui coûtait environ 2,8 millions d'euros en 2019 et sera désormais limitée dans le temps, reconduite uniquement si le risque le justifie.

Que les élus se rassurent tout de même : le secrétariat particulier reste possible, sur demande, pour une durée maximale de 10 ans et jusqu'à 67 ans. Mais ce dernier n'est pas cumulable avec un autre poste donnant déjà droit à un soutien administratif : Jean Castex, par exemple, n'y a pas eu droit après sa nomination à la RATP.

À noter
Les anciens Premiers ministres — comme l'ensemble des ministres — conservent le droit à une indemnité de trois mois après leur départ, sauf en cas de reprise d'une activité rémunérée.

Une mesure (avant tout) symbolique ?

Si la mesure peut sembler impressionnante au premier coup d'œil, son impact budgétaire reste modeste au regard des économies attendues. Ainsi, les avantages supprimés représentaient 1,58 millions d'euros en 2024, auxquels s'ajoutent 2,8 millions d'euros pour la protection policière. Soit moins de 4,5 millions d'euros d'économies par an. En somme, une (mini) goutte d'eau face aux 44 milliards d'euros que le gouvernement s'est engagé à réduire dans le budget 2026.

Les ministres les plus dépensiers en 2024
  • Dominique de Villepin : 207 072 €

  • Bernard Cazeneuve : 198 290 €

  • Jean-Pierre Raffarin : 158 208 €

  • Lionel Jospin : 157 657 €

  • Édith Cresson : 157 223 €

  • François Fillon : 149 089 €

(source : Euronews, Journal officiel de mai 2025)

Et côté immo, quels sont les privilèges des politiques ?

Durant leur mandat, les politiques peuvent jouir d'un logement de fonction. Attention tout de même, celui-ci n'est pas un passe-droit à vie, mais plutôt un outil de travail. Par ailleurs, la plupart sont des logements de l'État, souvent situés dans l'enceinte des ministères, et ils sont restitués rapidement à la fin des fonctions.

Dans le cas où il n'y aurait pas de logement public disponible, l'administration peut louer dans le privé. Dans ce cas, la prise en charge par l'État est plafonnée à 80 m², plus 20 m² par enfant ou ascendant à charge. Au-delà, le surplus est payé de sa poche par le ministre (rappelons que le salaire mensuel brut des ministres et ministres délégués est de 10 692 euros… pas de quoi chipoter pour une chambre en plus !).

Côté impôts, pour les ministres, la valeur locative du logement est déclarée comme avantage en nature. La taxe d'habitation ne s'applique plus si le logement est la résidence principale (depuis 2023) ; elle peut en revanche être due s'il est utilisé comme résidence secondaire. Quant à la TEOM — la taxe d'enlèvement des ordures ménagères — elle reste due selon les règles habituelles.

Enfin, pas de plafond national unique pour d'éventuelles pièces de « représentation » dans les logements de l'État : le mot d'ordre reste la sobriété ! À bon entendeur…

À noter
Attention à ne pas tout mélanger : les annonces du 15 septembre sur la fin des "avantages à vie" ne touchent pas aux logements de fonction. Les règles qui les encadrent restent inchangées.

Des réactions politiques mitigées…

Preuve que le sujet parle aux Français, les réactions des politiques de tout bord n'ont pas tardé. Selon Euronews, dans le camp présidentiel, le député Laurent Saint-Martin (Renaissance) salue une décision qui concrétise une promesse ancienne rarement appliquée.

À l'issue de son entretien avec le Premier ministre lundi 15 septembre, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a pour sa part estimé que la suppression de ces privilèges ne compensera pas, selon elle, les "arbitrages injustes" du projet de loi de finances,

Enfin, au Rassemblement national, Sébastien Chenu reconnaît que la mesure va "dans le bon sens", mais la qualifie de "gadget", accusant Lecornu de "faire de la com' plus que de la réforme" sur France Info.

Si les ministres doivent désormais ajuster leur train de vie, les acheteurs immobiliers n'ont pas moins de gymnastique à faire face à un marché en perpétuel mouvement. Chaque semaine, chez Pretto, on vous aide à décrypter l'évolution des taux et à mesurer leur impact réel sur vos projets.