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Génération rentiers : qui sont ces trentenaires qui investissent dans l’immobilier ?

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Catherine
Publié le 05 sept. 2023
Génération rentiers : qui sont ces trentenaires qui investissent dans l’immobilier ?

Ils sont jeunes, issus de la classe moyenne et sont déjà multi-propriétaires. Alors que des milliers de Français rêvent d’acheter leur résidence principale sans toujours réussir à sauter le pas, le profil de ces investisseurs immobiliers en herbe a de quoi détonner. Pretto a cherché à en savoir plus sur leurs motivations et leur parcours, dans un moment où devenir rentier grâce à la pierre a des airs de nouvel eldorado sur les réseaux sociaux. Spoiler alerte : beaucoup de fantasmes et une bonne dose d’inspiration à la clé.

Tout est parti d’une petite phrase : “Tu sais que Julie et Vincent ont acheté deux nouveaux appartements ?”. Ce à quoi on s’est entendu répondre : “Quoi, encore ?!”. Il faut dire que si, à la trentaine passée, le nombre de propriétaires dans son entourage tend à augmenter (51,6 % des 30 - 39 ans possèdent un patrimoine immobilier, selon une étude de l’Insee parue en mai 2022), plus rares sont les connaissances à s’être lancées dans l’investissement locatif. Une bonne raison pour se pencher sur la question.
Ah, les charmes de la pierre. Une récente étude conduite par Masteos (on reparlera d’eux plus loin) en collaboration avec Harris Interactive et Toluna place l’investissement immobilier en seconde place sur le podium des placements préférés des Français, derrière le Livret A. Toujours selon la même étude, 18 % d'entre eux ont d’ores et déjà sauté le pas.

L’investissement locatif chevillé au corps

Acheter pour louer, c’est le choix fait par Julie il y a déjà quelques années. Cette opticienne de 34 ans a songé très tôt à se lancer dans l’investissement locatif. “L’envie d’investir est arrivée quand je suis devenue salariée”. À l’époque, elle est locataire à Paris, célibataire, gagne entre 2 000 et 2 500 € nets mensuels et détient 15 000 € d’économies sur un PEL. C’est seule qu’elle va acheter son premier bien à Granville, en Normandie, région dont elle est originaire. “À la base, je voulais louer cet appartement de septembre à juin et faire du locatif balnéaire durant l’été. J’ai contacté 4 agences du coin, en leur disant ‘Voilà, j’ai ce projet’”.
Fin 2019, elle devient propriétaire d’un bien à 85 000 € avec frais de notaire. Son grand-père l’aide pour sa première “saison” de location sur Airbnb. Dès le départ, Julie fait le choix de tout gérer solo, de l’achat à la gestion du bien. “Ma meilleure amie fait de la gestion locative. Elle m’a fourni des baux gratuitement et m’a appris à faire les visites”. Elle prend également soin de s’assurer de la rentabilité de son opération. “L’objectif, c’est que le loyer couvre mon crédit, mes intérêts, mes charges, avec un delta de 50 euros en plus, en cas de dépense imprévue.”

Quelque temps plus tard, Julie se met en couple avec Vincent, déjà propriétaire d’un appartement en banlieue parisienne, où il réside avec ses deux enfants. Alors que la famille s’agrandit et qu’ils accueillent leur premier enfant, la situation professionnelle de Vincent connaît un tournant. “Il allait perdre son travail et signer une rupture conventionnelle”, explique Julie. “C’est là que je lui ai dit : ‘Fais-moi confiance, c’est le moment, on a trois mois pour acheter !’”.

Une réflexion qui a de quoi surprendre, révélatrice d’un état d’esprit pas comme les autres… “Le lendemain, je me suis renseignée sur notre capacité d’emprunt. Elle s’élevait à 200 000 euros.”

Et vous, connaissez-vous votre capacité d’emprunt ? Si ce n’est pas le cas, on vous invite à faire le test !
Ni une ni deux, Julie se met en quête de biens, avec en ligne de mire des villes de province facilement accessibles. D’après le dernier classement SeLoger des villes où investir en locatif, ce sont elles qui tirent leur épingle du jeu, à commencer par Rennes, Le Mans et Angers.
Rouen, une ville où l'investissement locatif est très rentable
Rouen, l’une des villes où l’investissement locatif est le plus rentable en France.

L’attention de Julie s’arrête sur Le Mans et Rouen, toutes deux situées à 2 heures de Paris. Le jour même, elle décroche son téléphone. “Quand je veux un truc, je le veux tout de suite”, confesse-t-elle en riant. Elle part visiter des biens et achète, la même année, un appartement pour 75 000 € à Rouen et 62 000 € au Mans (hors frais de notaire). À chaque fois, elle met la main à la pâte côté travaux et aménagement, pour proposer des meublés tout équipés et très cosy.

Côté statut, elle trouve bien des avantages à celui de Loueur en meublé non professionnel (LMNP), à commencer par la déduction des frais et des charges, qui lui permet de ne pas payer d’impôts sur ses revenus locatifs. C’est ce statut-là qu’a également choisi Alexis pour ses investissements locatifs.

Acheter, rénover, louer

Ce maréchal-ferrant de 32 ans, à son compte depuis 10 ans, a toujours voulu devenir propriétaire. En 2020, il achète d’abord une maison, sa résidence principale, et sitôt le compromis signé, se met à regarder les annonces pour un investissement locatif. “Je me suis formé sur internet. Mon premier achat en locatif, c’était un T2 de 30 m2 à Chartres. Il y avait des travaux et j’ai tout fait moi-même. Le bien était à 63 000 € et au total, il y en a eu pour un peu moins de 100 000 €, tout compris.”

Au début, il opte pour des locations de courte durée sur Airbnb. “Ça a super bien marché, mais c’est du boulot à gérer et puis même si je n’ai jamais eu de dégradations, l’appartement était parfois rendu dans un sale état. J’ai depuis opté pour la location de longue durée en meublé.” Ce chef d’entreprise a d’ailleurs délégué la gestion de son bien. “Ça réduit la rentabilité mais ça t’offre une tranquillité d’esprit”.

Un an plus tard, Alexis réitère l’exercice et achète un appartement de 70 m2 avec travaux à Orléans, dans l’optique d’en faire une colocation. Cette fois, il délègue tout, de la recherche du bien aux travaux, à une entreprise spécialisée. La note est forcément plus salée : 105 000 € pour le bien “brut”, 180 000  € tout compris. Deux modes d’investissement qui se ressentent sur la rentabilité de ses biens.

“Chartres est très rentable, ma mensualité de crédit est de 360 euros (emprunt sur 25 ans) alors que je perçois 500 euros de loyer. À Orléans, le loyer couvre pile poil mes frais, et il faut parfois que je renfloue un peu de ma poche quand il y a des dépenses imprévues. Mais je compte sur la plus-value”.

Investir pour l’avenir

Quand on leur demande ce qui les a poussé à investir dans la pierre, Julie et Alexis avancent des arguments semblables. “Je suis ambitieuse, je ne le cache pas. Mon objectif, c’est de prévoir ma retraite et de pouvoir léguer un patrimoine à mes enfants.” Un besoin de réassurance doublé d’un goût pour l’immobilier. “J’aime investir, j’aime visiter”, souligne Julie. “Sur le moment, c’est sûr, j’angoisse, je me demande si je n’ai pas acheté trop cher.”

Une crainte qu’on retrouve chez Alexis, de son propre aveu pas vraiment un as de la négo quand il s’agit de l’achat ou des travaux. “Je fais facilement confiance”, sourit-il. S’il a choisi d’acheter pour louer, c’est d’abord pour s’offrir un parachute en cas de coup dur. “Je suis indépendant. Demain, si je me blesse ou si je tombe malade, je ne touche plus de revenus et ce du jour au lendemain. Et puis je veux préparer ma retraite et développer un patrimoine.”

L’image de l’investisseur immobilier qui consacre des heures à la gestion de ses biens, très peu pour lui. D’ailleurs, aujourd’hui il a fait le choix de diversifier ses investissements. Il place de l’argent en bourse ou sur des start-ups, via des fonds d’investissement. Il a aussi misé sur les crypto-monnaies. “J’ai la chance de pouvoir ne consacrer que 80% de mon temps pro à mon activité de maréchal-ferrant. Les 20 % du temps restants, je m’occupe de mes investissements”. Quand on évoque le travail, il cite l’exemple d’amis qu’il voit enchaîner les heures de boulot et galérer à payer leurs mensualités de crédit pour leur résidence principale. “J’aspire à autre chose”.

La promesse de devenir rentier, le nouvel eldorado sur le Net

C’est cette envie de construire un modèle un peu différent qui pousse sans doute des centaines de Français à s’intéresser à l’investissement immobilier. Preuve en est les dizaines d’ouvrages disponibles en librairie consacrés au sujet et autres titres plutôt alléchants. Comment je me suis constitué un patrimoine de plusieurs millions d’euros avec un salaire de 1750 €, de Goulwenn Tristant, Devenir rentier immobilier en partant de rien de Christopher Wangen ou encore Tout le monde mérite d’être riche d’Olivier Seban, paru en 2012 et écoulé à des millions d’exemplaires.

Des “gourous” en investissement immobilier qui proposent généralement leur formation, en live ou en ligne, pour transmettre les clés à des aspirants rentiers en quête d’indépendance financière. “Riche, ça veut tout dire et ne rien dire”, explique Olivier Seban dans une vidéo partagée sur sa chaîne Youtube lors de la sortie de son livre. “Je pense que la première richesse, c’est surtout celle de pouvoir faire ce qu’on veut de sa vie et de ne pas être obligé de travailler pour de l’argent, mais plutôt que l’argent travaille pour nous.”

On le sait, si l’école et les études nous forment à un métier, nous ne sommes généralement pas préparés à la vie économique. Raison pour laquelle tant d’entre nous se retrouvent démunis lorsqu’il est question de gestion financière, d’épargne ou d’investissement (et se forment en lisant les articles Pretto consacrés au crédit immo - on ne peut que les en féliciter).

“Travailler mieux pour travailler moins et gagner plus”, telle est la promesse de beaucoup de ces conseillers, dont le nombre a explosé sur les réseaux sociaux. Abonnez-vous à un compte sur l’investissement locatif et vous verrez votre feed Instagram déborder de sollicitations pour apprendre comment “Devenir rentier grâce à l’immo” en un temps record (moyennant de coûteuses formations). On parle d’expérience, chez Pretto on croule sous les vidéos montrant des avant/après d’appartements et des taux de “cashflow”* quasi miraculeux. Sans oublier les conseillers stars de Youtube qui ont abandonné le salariat pour la gestion de leur patrimoine et la transmission de leur bonne parole (moyennant finances, of course).

Bien sûr, il y a des réussites et des hommes et des femmes qui se constituent un patrimoine qui devrait très largement leur garantir leurs vieux jours au soleil. Mais comme dans tout phénomène, il y a la part de fantasmes et la réalité.

C’est quoi le cash flow* ? Si vous vous intéressez un peu à l’investissement locatif, vous n’allez pas tarder à voir ce mot partout. Il s’agit du solde de trésorerie entre les loyers d'un côté et les mensualités de prêts et les charges en tout genre de l'autre ; soit le bénéfice d’un investissement locatif, pour le dire autrement.

Devenir rentier, un rêve accessible oui, mais sur le long terme

Car avant de pouvoir profiter de ses sous en sirotant des cocktails au soleil (quoi, vous avez deviné notre life goal ?), il faut passer par la case “endettement”. En effet, à moins de bénéficier déjà de solides économies, l’option crédit immobilier est incontournable. C’est d’ailleurs là que réside tout l’intérêt de l’investissement dans la pierre. Comme le résume bien Julie : “L’argent que j’investis, ce n’est pas mon argent, c’est celui de la banque. C’est ça qui est génial”.

En effet, contrairement à l’achat d’une résidence principale, où un apport est demandé, il est possible d’investir dans le locatif sans mettre de billes au départ. Bon enfin ça c’était encore vrai il y a peu. Avec la hausse des taux, le marché du crédit est devenu plus tendu et les conditions d’accès au prêt un peu moins souples. Ȧ l’époque de ses investissements, Julie avait pu bénéficier d’un crédit couvrant 110 % des frais, soit sans apport. Dès lors, à elle l’effet de levier !
Vous avez un trou de mémoire ou jamais entendu la formule ? Petit retour en arrière. L’effet de levier immobilier a pour origine un principe emprunté à la physique que l’on doit à ce bon vieil Archimède. Il consiste à décupler l’effet d’une force en amplifiant le mouvement grâce à un point de pivot. Avec un dessin, c’est plus clair.
L'effet de levier en image
L'effet de levier en image

Rapporté à l’immobilier, c’est le prêt qui va jouer ce rôle de pivot. Grâce à la banque, vous allez pouvoir investir et acheter plus gros. Exemple : Sacha a 50 000 euros d’épargne. Elle pourrait choisir de les investir cash dans l’achat d’un bien (en province, par exemple). Ou elle peut utiliser cet apport pour augmenter sa capacité d’investissement, grâce à un prêt. La banque va lui faire crédit de 250 000 euros. Dès lors, elle peut acheter un bien à 300 000 euros frais de notaire compris (côté maths, rien ne nous résiste). Le capital emprunté sera amorti et remboursé grâce aux loyers payés par les locataires. Une fois le crédit totalement remboursé, Sacha sera propriétaire d’un bien dont la valeur peut encore augmenter avec le temps, et dont elle tirera des revenus locatifs tant qu’il sera loué.

Bien sûr, la recette n’est pas magique. Sacha est endettée et doit pour se faire disposer d’une situation financière stable, sans dépasser le plafond d’endettement fixé à 35 %.

Sans compter que la possession d’un unique appartement pourra difficilement la rendre à elle seule autonome financièrement (à moins que l’appart ait vu sur la tour Eiffel). Pour espérer un jour vivre de ses revenus locatifs, il faut donc en posséder plusieurs. Et ne plus être endetté. Cela prend donc du temps. Il est plus sérieux d’envisager de vivre de ses rentes au bout de 20 ans. Un peu moins si on est chanceux ou bien conseillé.

“Très sincèrement, j’ai envie de devenir rentier”, avoue Alexis. “Mais pas forcément que par l’immobilier.” D’autant que l’investissement locatif n’est pas forcément une sinécure.

Investir, c’est aussi avoir affaire à l’humain

Et voilà, vous aviez déjà booké vos billets pour Papeete, convaincu que vos derniers achats immo allaient vous offrir un peu de bon temps, et on vient briser vos rêves. N’annulez pas encore votre résa. Seulement, c’est notre rôle de vouloir dresser un tableau honnête de l’investissement locatif. Surtout quand on voit des gens promettre monts et merveilles sur la Toile à qui sautera le pas.

Investir, c’est comme entreprendre, il y a toujours une part de risque. Il faut rechercher son bien, monter son dossier, gérer parfois des travaux... Et quand tout est prêt, il faut trouver un locataire et s’occuper de la gestion du bien (visite d’entrée/sortie, rédaction des baux, petits travaux etc). “Ça demande énormément d’énergie et de temps”, avoue Julie. “C’est moi qui gère tout, je suis très organisée et bonne gestionnaire. Mais c’est vrai que je ne sais pas comment j’arrive à faire tout ça” rit-elle, elle qui vient d’accueillir un nouvel enfant.

Poke à ceux qui donneraient à croire qu’acheter pour louer serait un long fleuve tranquille où le proprio peut passivement se tourner les pouces pendant que son locataire paie son crédit. Oui, il y a un peu de cela, mais c’est aussi beaucoup de gestion et de stress.

Ses locataires, c’est Julie seule qui les choisit, “au feeling”. Comme cette fois où elle a signé le bail d’un couple dont l’homme venait de perdre son emploi. “Il faut respecter ses locataires. D’ailleurs, je trouve qu’en province ils sont nettement plus sympas qu’à Paris. Dans l’investissement locatif, il faut s’attendre à devoir gérer des galères, mais je n’ai jamais eu de problème avec mes locataires.”

Alexis, lui, le dit tout de go : l’humain, ce n’est clairement pas ce qu’il préfère dans l’investissement locatif. “Gérer les locataires, je n’aime pas ça. Aujourd’hui je préfère valoriser mon temps autrement”. Raison pour laquelle il a délégué la gestion de ses biens. Une aspiration à la tranquillité qui a favorisé le développement de nouveaux acteurs sur le secteur.

Baptisés Masteos, Bevouac ou encore Les Secrets de l’Immo, ces entreprises spécialisées dans l’investissement locatif proposent à leurs clients des solutions clés en main. Recherche du bien, mise en location, supervision des travaux, gestion, tout est délégué, moyennant des honoraires souvent calculés en pourcentage du prix d’achat du bien immobilier. La promesse : accompagner les nouveaux acquéreurs et leur faire gagner “au moins 250 heures de travail”. Une prise en charge qui impacte forcément la rentabilité, mais qui séduit les plus busy.

Les rentiers immobiliers, moutons noirs ?

Se lancer dans l’investissement locatif, c’est aussi s’exposer à quelques critiques. Quand ils ne sont pas accusés de croire au miroir aux alouettes ou d’être des “marchands de sommeil” sur les réseaux sociaux, ces multi-proprios doivent faire face aux craintes de leur entourage.

“On m’a dit que j’étais riche, que j’allais avoir des galères, des locataires qui vont et viennent”, se rappelle Julie. “Personne parmi mes proches n’avait tenté ce type d’investissement, alors mon entourage était inquiet” explique Alexis. “Mon père et mon oncle m’ont mis en garde, ils avaient peur des locataires qui ne paient pas. Pour se lancer, il faut être un peu solide”.

Il arrive aussi que ce soient les politiques qui mettent au ban les investisseurs immobiliers. Ainsi, en février 2017, Emmanuel Macron, alors candidat pour la première fois à l’élection présidentielle, affirmait sur France Inter : “Je transformerai l’ISF en impôt sur la rente immobilière. J’exonérerai tout ce qui finance l’économie réelle”. De quoi faire grincer quelques dents du côté des propriétaires.

Pourtant, c’est mal connaître le parc immobilier privé, détenu à 97 % par des personnes physiques. Ces bailleurs privés étaient 7,5 millions en 2021, contre 5,4 millions en 1984. Des Français qui ont pour la plupart investi il y a longtemps, ou qui voient dans l’investissement locatif un levier d'optimisation fiscale (notamment encouragé par le dispositif Pinel, depuis critiqué par le ministre de l’Économie et bientôt abrogé). Ou ont tout simplement hérité d’un bien.
Des graphiques montrant qui sont les bailleurs privés
Source : Extrait du baromètre BPCE/Audirep publié en juin 2022.
13% des Français possèdent un logement placé en locatif, selon le baromètre BPCE / Audirep publié en juin 2022. Et 20% des interrogés aimeraient sauter le pas.
Pointés du doigt par certains, ils sont pourtant indispensables dans un marché du logement résidentiel dont les grosses entreprises se sont désintéressées. Il faut dire que, comme le rappelle Pierre-François Gouiffès, maître de conférences à Sciences Po Paris et auteur du livre Le Logement en France, “L’immobilier, ça s’use. Il faut investir en permanence”. Ce n’est pas la dernière réforme du DPE qui fera dire le contraire. Selon une récente étude Pretto dédiée au sujet, les passoires thermiques représentaient 20 % des transactions immobilières au second trimestre 2022. Des biens qui, pour continuer d’être loués, devront nécessairement passer par la case rénovation.

Une occasion à saisir, si l’on en croit les investisseurs en herbe, qui vantent l’intérêt (avéré) d’acheter, moyennant une sérieuse négociation, ces biens à bon prix, pour les rénover et les mettre en location.

Portrait robot de l’investisseur immo chez Pretto

Chez Pretto, on accompagne ceux qui souhaitent acheter pour louer. Ainsi, sur les 5 031 projets d’investissement locatifs accompagnés ces 6 derniers mois, voici les infos à retenir :

Le portrait-robot de l'investisseur locatif Pretto
Et quand on sait que la majorité du parc locatif est détenu par une minorité (selon les chiffres de l’Insee, les ménages propriétaires de 5 logements ou plus représentent seulement 3,5 % des ménages, mais détiennent 50 % des biens en location possédés par des particuliers), il y a fort à faire pour démocratiser l’investissement locatif - notre souhait chez Pretto.

L’investissement immo, on fonce ou pas ?

Ce qu’on retient de nos récents échanges, c’est que l’investissement immobilier, c’est surtout une question d’état d’esprit. Il faut oser sauter le pas et entreprendre. C’est la fameuse différence entre votre beau-frère qui vous explique ce qu’il ferait avec ses millions gagnés au Loto et votre ex-collègue qui a lancé sa boîte. “J’ai des amis qui ont la capacité d’investir mais qui ne le font pas. C’est une question de tempérament”, affirme Julie. “Je ne suis ni riche ni pauvre, j’ai juste bluffé et dit ‘Allez, on se lance !’”

Même son de cloche du côté d’Alexis. “Aujourd’hui, je peux me permettre de prendre des risques, je n’ai pas le couteau sous la gorge.”

On ne va pas se mentir, on est sorti de ces entretiens pris d’une soudaine envie de parcourir les annonces immobilières. Un peu comme à chaque fois qu’on tombe sur une personne inspirante qui a tout quitté pour se réinventer (ou qui a fait construire sa tiny house dans le Perche). Ça donne envie. Reste à savoir si cela correspond réellement à son profil, à ses ambitions et à ses capacités, tant du point de vue gestion que financier (car même si c’est le locataire qui paie le crédit, il faut toujours prévoir les aléas de la vie, qui peuvent avoir de gros impacts sur le porte-monnaie - travaux non prévus, vacances de location…).

Dans le contexte actuel, entre des taux qui se stabilisent aux alentours des 4 % et des prix de l’immo qui tardent à baisser, est-ce qu’Alexis et Julie se verraient étoffer un peu plus leur patrimoine immobilier ? Pas sûr pour le premier, qui songe plutôt à revendre dans quelques années pour racheter plus grand. Oui pour Julie, qui ne jure que par la pierre. “Je serais capable de racheter mais les taux actuels sont trop élevés. Et là ma priorité c’est l’achat d’une maison. Mais à l’avenir, c’est sûr, je vais me relancer !”

À retenir

Pour finir, on vous donne quelques recos en plus, issues de nos multi-proprios :

  • Acheter plutôt de petits appartements en province : les prix sont plus abordables, la rentabilité meilleure et les locataires plus respectueux.
  • Chiffrer les travaux à la hausse, pour ne pas se retrouver coincé avec des frais imprévus.
  • Emprunter le plus possible pour bénéficier de l’effet de levier.
  • Privilégier la location de longue durée, plus simple à gérer.
  • Se mettre en LMNP et au régime réel, pour déduire tous ses frais et éviter d’être imposés sur ses revenus locatifs.
  • Éviter Paris et les villes où les prix de l’immobilier sont trop élevés.
  • Bien se faire entourer : un courtier vous aidera à bien choisir votre banque. Il faut qu’elle vous suive sur votre premier projet avec des conditions attractives, mais aussi sur les projets qui suivront !
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