1. Accueil
  2. Recherche immobilière
  3. Où acheter
  4. Lille, l’exemple d’une ville transformée qui attire les acheteurs
  1. Accueil
  2. Recherche immobilière
  3. Où acheter
  4. Lille, l’exemple d’une ville transformée qui attire les acheteurs
Où acheter

Lille, l’exemple d’une ville transformée qui attire les acheteurs

/v1612962360/logo/Favicon.svg
Alexandra
Rédigé le 5 septembre 2025
v1757001981/website/highlight/comment-lille-sest-transformee-durant-les-dernieres-annees.jpg

Ancienne ville industrielle, Lille a su se métamorphoser pour devenir une métropole dynamique aux portes de l’Europe. La "capitale des Flandres", autrefois l'un des berceaux de la révolution industrielle française, a su réinventer son identité économique et urbaine. Derrière ses façades de briques rouges et ses places animées, Lille incarne l’exemple d’une reconversion réussie, conservant une part de son héritage tout en réinventant ses quartiers.

Une économie bâtie sur des racines manufacturières

Dès le XIXe siècle, Lille, comme ses voisines Roubaix et Tourcoing, est entrée dans l’ère contemporaine, devenant l’un des fleurons du textile français. Mais elle a également pu se développer grâce à la métallurgie et à la chimie.

Si ses voisines se sont spécialisées dans la laine, les usines de Lille, elles, optent pour le travail du lin et du coton. Cet essor économique l’a amenée à voir son paysage urbain muter. Les quartiers ouvriers, les usines, les courées (ces habitations typiques du Nord) et les infrastructures ferroviaires ont alors dessiné une ville dense - voire surpeuplée et insalubre - organisée autour de ses industries.

Une rue de Lille
Exemple d'une rue typique de Lille et ses courées. © Yanick Folly, Unsplash

Ce développement a conduit les villes de Wazemmes, Esquermes, Fives et Moulins à être absorbées par Lille, triplant sa superficie et doublant sa population. Ces anciennes communes sont désormais des quartiers de la capitale des Flandres. Inspirée par les transformations radicales menées par le baron Haussmann à Paris, Lille a, à la fin du XIXᵉ siècle, engagé elle aussi d’ambitieux chantiers de bâtiments, de places et de boulevards.

Grâce à son industrie diversifiée, Lille est devenue un pôle économique majeur du nord de la France, participant à alimenter l'économie nationale pendant près d'un siècle et demi.

L’architecture lilloise du XIXe siècle et du milieu du XXe

Outre les immeubles et édifices haussmanniens, Lille a vu se construire des maisons bourgeoises en briques, caractéristiques de la région. Souvent constituées de deux étages et de combles, elles ont été érigées avec des matériaux de qualité et se distinguent par leurs fenêtres, celles du 1er étage étant parfaitement alignées avec celles du rez-de-chaussée. Ces demeures bourgeoises contrastent évidemment avec les quartiers populaires et les courées dans lesquelles vivaient les ouvriers.

Dans les années 1930, de nouveaux types d’habitations ont modifié le paysage urbain de Lille. Construites à l’entre-deux guerre, elles devaient répondre à la problématique du relogement dans la métropole. Plutôt étroites, hautes à étages et profondes, elles ont évidemment été construites en briques rouges !

La crise industrielle, la déchéance avant le rebond

La crise des années 1970-1980 a brutalement mis fin à cette ère industrielle qui caractérisait Lille. La fermeture massive des usines textiles a laissé derrière elle de vastes friches industrielles, un taux de chômage élevé et une image malheureusement dégradée. Face à ce défi, les élus locaux ont compris qu'il fallait repenser entièrement l'urbanisme lillois pour inventer un nouveau modèle de développement. La situation économique difficile de Lille a, de fait, été un moteur non négligeable dans sa transformation urbaine.

Filature Le Blan
L'ancienne filature Le Blan de Lille, réhabilitée. © Euratechnologies

En 1993, Lille a vu son quotidien changer avec l’arrivée du TGV. Et pour la métropole, ce changement était essentiel pour son développement. Pierre Mauroy, maire de l'époque, a fortement insisté pour que Lille puisse bénéficier du train à grande vitesse."Notre région avait besoin du TGV. Si on ne lui permettait pas de se développer, si on ne lui donnait pas le TGV, on risquait la catastrophe économique". Il faut dire que le TGV de Lille a permis de rapprocher Paris de Londres et de Bruxelles et a fini par ancrer Lille dans une dimension européenne jusqu’alors inexistante.

Le projet phare de cette transformation est indéniablement resté Euralille, lancé au début des années 1990. Conçu par l'architecte Rem Koolhaas, ce nouveau quartier d'affaires incarnait la volonté de faire de la capitale des Hauts-de-France une métropole européenne moderne.

Le quartier a été justement construit autour de la gare Lille-Europe et du TGV, révolutionnant la géographie urbaine de la ville. Les constructions réalisées pour Euralille ont habilement mélangé des bureaux, des commerces, des logements et des équipements culturels dans une architecture résolument contemporaine. Les tours Lilleurope, le centre commercial Euralille ou encore la gare conçue par Jean Nouvel ont fini de témoigner de cette ambition architecturale et de la renaissance de la capitale des Flandres.

Cette opération d'urbanisme d’ampleur, véritable métamorphose pour Lille, a permis une continuité urbaine avec les communes limitrophes, mais surtout Paris et l’Europe ! Lille s’est ouverte aux pays voisins, bénéficiant de sa position stratégique située à 30 minutes de Bruxelles, à 1 heure de Paris et à moins d’1 heure et demi de Londres. Un levier important pour développer les coopérations transfrontalières et attirer les talents venus d’ailleurs.

La reconversion des friches industrielles lilloises

Face à la désertification des friches industrielles depuis les années 1970, la municipalité de Lille, mais aussi la région des Hauts-de-France et même l’Europe ont contribué à financer les différents projets de réhabilitation de Lille dès le début des années 1980, suivie d’une autre phase dans les années 2000.

Plutôt que de démolir en faisant table rase du passé, les acteurs des projets de réhabilitation ont choisi de valoriser les témoignages architecturaux de l'époque industrielle en leur octroyant une seconde vie. Une démarche qui a contribué au maintien de l'identité lilloise tout en l'adaptant aux besoins contemporains.

Deux exemples concrets de réhabilitation
  • Première usine à bénéficier d’une seconde vie, la rénovation de la filature Le Blan à Lille a été amorcée dès les années 1980. Son architecture plutôt banale à l’origine a néanmoins reçu une transformation innovante brillamment menée par les architectes Philippe Robert et Bernard Reichen qui, avant-gardistes, ont réemployé les matériaux existants, découpé, écrêté et modifié en conservant l’âme du lieu et ses briques rouges si typiques à la ville de Lille. L’espace est transformé en logements pour les étudiants, artistes et employés municipaux puisque boudé par les ouvriers pour lesquels il était destiné. C’est aussi là qu’a élu domicile EuraTechnologies (surnommé "Le cœur de la French Tech") en 2009, un des plus grands centres d’innovation technologique en Europe et l’un des plus importants incubateurs de startups.

  • L’éco-quartier Fives a débuté sa réhabilitation en 2003 - Lille compte aujourd’hui trois éco-quartiers -, à l’endroit même où l’usine mécanique Fives-Cail-Babcock a donné vie aux ascenseurs de la Tour Eiffel ou aux premières locomotives. Cette friche de 17hectares composée d’immenses halles de briques et d’acier abrite désormais une cuisine collective, des espaces de détente, un lycée hôtelier international, mais aussi 1 200 logements et des locaux commerciaux.

Site Euratechnologies
Le site Euratechnologies, sur l'ancien site de la filature Le Blan à Lille. © Euratehnologies

Un second "gros" quartier, Euralille II, a vu le jour au début des années 2000 sur un terrain d’une vingtaine d’hectares sur lequel était originellement construit le hangar de la Foire commerciale de Lille. Le but de ce projet était de poursuivre le développement entrepris avec Euralille : 720 logements ont été construits, 155 000 m² de bureaux et 3 500 m² d’activités, commerces et services. Mais ce programme d’urbanisme a surtout permis l’implantation du quartier arboré "le Bois Habité".

Et le coût de l’immobilier ?

Les quartiers lillois les plus prisés restent le Vieux-Lille pour son histoire et son architecture flamande, Euralille, moderne et à proximité des commodités (gare et commerces), Wazemmes, dynamique et ayant une identité culturelle forte, Vauban-Esquermes, prisé des famille et des étudiants et Lille-Centre, le cœur de la ville.

En dix ans, l’immobilier lillois a augmenté de 29,4 % selon Meilleurs Agents ! Résultat ? Un mètre carré passé de 2 656 € en juillet 2015 à 3 756 € en juillet 2025 selon Le Figaro Immobilier. De quoi bousculer l’image d’une ville longtemps considérée comme "abordable".

Par exemple, en septembre 2025, Meilleurs Agents estime le prix au mètre carré d’un appartement à 3395 € et celui d’une maison à 3 242 € soit une moyenne de 3 318,5 €/m2.

Mais selon les quartiers, le tarif peut s’élever à 4 700 € environ pour un appartement et jusqu’à 5 400 € pour une maison.

Actuellement, une maison de 120 m2 en briques rouges entièrement rénovée et possédant le charme des habitations typiques de Lille est en vente au prix de 384 000 € (soit 3 200 €/m2). Avec un apport de 38 000 €, un couple qui gagne 5 000 €/mois devrait rembourser un crédit de 1 895 €/mois avec un taux de 3,45 % sur 25 ans. Le crédit leur coûterait au total 187 940 €.

Et aujourd’hui ?

Lille poursuit son développement. En l'espace de quelques décennies, cette ancienne citadelle industrielle est devenue une métropole européenne moderne, attractive et dynamique. Élue "capitale européenne de la culture" en 2004 puis "capitale mondiale du design" en 2020, elle n’a, depuis, jamais cessé d’investir dans ces domaines, même si les écoles phares se situent en périphérie : l’Ecole Supérieure des Arts Appliqués et du Textile (ESAAT) à Roubaix, et l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Tourcoing (ESAD), sans oublier le secteur du numérique.

La braderie : vitrine de Lille

Chaque année, un week-end suffit pour faire de Lille la star des médias ! Éphémère mais incontournable, la braderie attire chaque année les chaînes de télévision.

Impossible d’évoquer la capitale des Flandres sans ses célèbres moules-frites, plat phare de tout bradeur et chineur qui se respecte !

La toute première trace de ces festivités remonterait au Moyen Âge, en 1127. Ville reconnue pour la qualité de ses textiles, les tissus de laine et de lin, les soieries, les cuirs et les fourrures, mais aussi les vins et les céréales faisaient l’objet d’une vente qui durait trois jours.

Peu à peu, la braderie a évolué et elle ressemble aujourd’hui davantage à une immense brocante qu’à un marché de tissus. Il s’agit, en outre, de la plus grande braderie d’Europe avec ses plus de 50 kilomètres d’étals ! En 2025, environ 5 200 exposants ont installé leurs stands pour accueillir les 2,5 millions de visiteurs, qu’ils soient chineurs, curieux ou simples festoyeurs. Une immersion totale dans l’ambiance du Nord !

La braderie de Lille
La braderie de Lille dans les années 1900. © Wikipedia

Face au succès des implantations d’Euralille 1 et 2, Euralille 3 000 est en plein essor. La métropole lilloise explique "Les 250 000 m² à construire, dont les deux tiers permettront d’offrir de nouvelles réponses aux besoins de l’économie métropolitaine et le tiers restant accueillera un millier de logements, des commerces et des loisirs, renforceront la place d’Euralille sur l’échiquier national et européen."

Le quartier de Lille-Sud, le plus peuplé avec ses 20 000 habitants, mais aussi le plus vaste de la métropole (300 hectares), fait l'objet de plusieurs projets de renouvellement urbain avec pour objectif l’amélioration des conditions de vie des habitants tout en poursuivant le développement de ses activités économiques.

Le projet des "Rives de la haute Deûle" s’organisera autour du quartier EuraTechnologies et a été pensé pour être résidentiel, paisible et avec une grande variété de logements. Il réunira tous les nouveaux standards de l'aménagement urbain durable : maîtrise de l’eau, mobilité douce, attention axée sur les énergies renouvelables, parcs arborés, mixité sociale, entre autres. En somme, il s’agira d’un nouvel éco-quartier…

Les nombreux chantiers en cours témoignent de la vitalité retrouvée et de la confiance en l’avenir. Mais Lille n’échappe pas au phénomène de gentrification avec les jeunes actifs, les classes moyennes et supérieures qui n’hésitent pas à investir dans les nouveaux quartiers réhabilités dont les prix grimpent…

Phénomène incroyable, l’industrie textile reprend quelques couleurs et quel meilleur endroit que Lille et sa région pour s’installer ? Plutôt que de concurrencer les productions de masse, les entreprises textiles lilloises misent sur la spécialisation technique, l’innovation et… le savoir-faire français !

Malgré ses progrès, Lille et sa région restent marquées par un point noir : le chômage. Il reste élevé avec 8,9 % début 2025, contre 7,3 % en France métropolitaine. Un taux qui, selon France Travail, n’en demeure pas moins l’un des plus bas enregistrés depuis quarante ans.

La transformation remarquable de Lille reste un exemple français de reconversion réussie, démontrant qu'une ancienne région industrielle peut non seulement surmonter la crise de son modèle économique traditionnel, mais également se réinventer pour devenir un territoire d'avenir. Le succès lillois ouvre ainsi de nouvelles perspectives pour tous les territoires engagés dans des mutations économiques et urbaines similaires.