Hausse des taux et fin des décotes : la rentrée des emprunteurs se complique
15 ans
20 ans
25 ans
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Sommaire
Les taux immobiliers repartent à la hausse en septembre : +0,10 à +0,20 pt selon les profils.
Les banques resserrent leurs conditions : fin des décotes, objectifs déjà atteints, moins d’offres promotionnelles
Dans ce contexte, les acheteurs bien préparés (apport, stabilité pro, recours au PTZ) gardent un vrai avantage.
À peine les paréos et serviettes de plage remisés au placard, les emprunteurs doivent encaisser une mauvaise nouvelle en cette rentrée : les conditions sur le marché du crédit ne vont pas s’améliorer.
Au programme de septembre, fin des décotes chez plusieurs banques et petit rebond des grilles de taux de crédit immobilier. Il va falloir s’adapter.
Les taux d’intérêt augmentent en septembre
On pressentait un frémissement depuis la fin du printemps, c’est acté en septembre : la baisse des taux d’emprunt immobilier est derrière nous.
À la place, de légères hausses pour tous les profils. Voici les taux immobiliers moyens constatés en septembre 2025 par Pretto :
3,12% sur 15 ans
3,23% sur 20 ans
3,33% sur 25 ans
Taux de crédit immobilier nationaux en septembre 2025 :
Profil 0-40k€ | Profil 40-80k€ | Profil >80k€ | Taux moyen (tous profils) | |
---|---|---|---|---|
15 ans | 3,27% | 3,15% | 2,95% | 3,12% |
20 ans | 3,36% | 3,29% | 3,05% | 3,23% |
25 ans | 3,45% | 3,39% | 3,15% | 3,33% |
Variation des taux de prêt immobilier (en pts) vs août 25
Variation de taux (en pts) vs août 25 | ||||
---|---|---|---|---|
0-40k€ | 40-80k€ | 80k€ | Tous profils | |
15 ans | +0,20 | +0,20 | +0,10 | +0,17 |
20 ans | +0,21 | +0,14 | +0,05 | +0,13 |
25 ans | +0,20 | +0,19 | +0,05 | +0,15 |
Par rapport à mai dernier, le rebond est encore plus important : +0,23 sur 15 ans, +0,24 sur 20 ans et +0,28 sur 25 ans. Pas de doute, les banques ont tendance à réajuster leurs grilles.
Concrètement, un bond de +0,20%, qu’est-ce que ça change ?
Exemple avec un emprunt de 250 000€ sur 25 ans. En mai, la mensualité était de 1 192 €. En septembre, elle passe à 1 229 €, soit +37 € par mois. Résultat : +10 700 € en intérêts de prêt.
Et côté capacité d’emprunt, ça donne quoi ? Avec un salaire de 2 000 euros par mois, on peut emprunter 142 400€ en septembre, contre 146 800€ en mai (soit -4 400€).
Quand le contexte économique et politique nous met du plomb dans l’aile
Alors, pourquoi les taux de crédit immobilier repartent à la hausse en septembre ?
Pour comprendre, il faut s’intéresser au contexte économique européen - notamment à ce qu’il se passe outre-Rhin.
Le 25 juin, le gouvernement allemand, longtemps apôtre de la rigueur budgétaire, a présenté un projet de loi de finances massivement financé par la dette : + 846,9 milliards d’euros de dettes supplémentaires d’ici à 2029. Une vraie rupture avec l’austérité et une aubaine pour les investisseurs, prêts à financer l’économie allemande, jugée plus stable.
Résultat, la dette française est boudée et a vu son coût grimper.
Pour ne rien arranger, le Premier ministre François Bayrou a annoncé qu’il soumettra son gouvernement à un vote de confiance le 8 septembre prochain, suscitant un nouveau sursaut des marchés financiers et de l’OAT 10 ans (le taux auquel l'État emprunte sur les marchés et un vrai indicateur de la santé économique du pays), qui a momentanément passé la barre des 3,5% - son niveau le plus haut depuis l’hiver dernier.
Quel impact pour les emprunteurs ? Les banques se calant sur l’OAT pour calculer leur marge de refinancement (la somme qu’elles gagnent lorsqu’elles prêtent de l’argent) et leurs grilles de taux de crédit immobilier. Si l’OAT grimpe, les taux immobiliers grimpent.
Rien de surprenant donc à voir ces dernières repartir à la hausse en septembre. Et le risque de la chute du gouvernement et de nouvelles législatives n’ont pas de quoi rassurer les investisseurs comme les établissements bancaires.
"Nous sommes dans une zone d’incertitude : ni les emprunteurs ni les banques ne savent vraiment s’il faut accélérer ou attendre. Dans ce contexte, le pire choix pour un emprunteur disposant d’un bon dossier serait l’immobilisme : rester informé et agile permettra de saisir les opportunités qui existent."
Les banques adaptent leur politique commerciale
Les acteurs bancaires n’ont pas tardé à prendre en compte ces nouvelles données pour revoir un peu leur politique commerciale.
Sans oublier que les banques ont pour la plupart atteint leurs objectifs de production de crédit, ce qui ne les encourage pas à proposer des offres promotionnelles pour capter de nouveaux clients.
Attention toutefois, ce constat ne vaut pas pour toutes les banques. Et plusieurs maintiennent leurs offres ciblées, notamment envers les jeunes primo-accédants (celles et ceux qui accèdent à la propriété ou n'ont pas été propriétaires durant les 2 dernières années).
Des taux qui devraient continuer d’augmenter d’ici la fin 2025
Dans ce contexte, miser sur l’attentisme pour décrocher un meilleur taux semble être une mauvaise idée.
En effet, on prédisait un rebond des taux pour 2026 (la prédiction de l’Observatoire Crédit Logement, particulièrement clairvoyant en matière d’analyse du marché) et ce dernier a visiblement pris un peu d’avance.
Pour les emprunteurs avec un dossier solide, attendre est donc contre-productif.
Surtout que des leviers existent pour faire baisser son taux de crédit immobilier :
Avoir recours aux prêts aidés (ex : le PTZ)
Optimiser son apport
Comparer plusieurs établissements via un courtier.
"La remontée (légère) des taux ne signe pas la fin des projets immobiliers. Elle impose en revanche d’être plus stratégique : comparer plusieurs établissements, optimiser son apport, mobiliser les aides disponibles comme le PTZ ou les prêts bonifiés. Dans ce contexte, les emprunteurs les mieux accompagnés conservent un véritable avantage pour obtenir des conditions compétitives", souligne Pierre Chapon.
Ce qu’il faut surveiller en septembre
Baisse des tarifs du gaz
Bonne nouvelle pour les particuliers se chauffant au gaz : le prix du kWh recule en septembre (-2,41%), passant de 0,10801 à 0,10540€. Un recul qui, pour une consommation moyenne (11 200 kWh à l’année), représente une petite économie de 29€. Reste que le prix de l’abonnement annuel, fixé à 330,80€, demeure à un niveau historiquement élevé, suite à la hausse de la TVA actée au mois d’août.
Retour de la taxe foncière (encore en hausse)

