Copropriété : peut-on réconcilier les Français avec leurs syndics ?

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On les accuse de tous les maux : trop chers, pas assez transparents, voire carrément invisibles en dehors de l’assemblée générale annuelle… Les syndics de copropriété traînent une image peu flatteuse. Pourquoi tant de méfiance ? Une récente étude éclaire nos zones d’ombre et montre aussi que l’image du syndic peut - et doit - évoluer.
Des copros mal aimées
“Copro, mon amour”… Un titre qui sonne comme une déclaration, mais qui, à la lecture des résultats de l’étude IPSOS réalisée pour l’UNIS et Plurience en avril 2025, s’apparente davantage à un appel à renouer le dialogue. Car si 86 % des copropriétaires déclarent savoir à quoi sert un syndic, ils ne sont que 52 % à vraiment comprendre ses missions. Plus frappant encore : 40 % ignorent ce qu’ils paient chaque mois pour sa gestion.
Bref, le syndic souffre d’un déficit d’image, entre accusations d'inefficacité ou d'opacité financière. Pourtant, 62 % des sondés se disent tout de même satisfaits de leur syndic, preuve que tout n’est pas à jeter. Mais alors, pourquoi tant de défiance ? En partie à cause d’un manque de pédagogie, d’un lien distendu avec les copropriétaires, et d’un métier souvent mal compris...
23 millions de Français vivent en copropriété.
Des actions pour redorer l’image du syndic
Julien Vandewalle, Directeur régional chez Sergic, le reconnaît : « La satisfaction client dans notre métier constitue un levier essentiel sur lequel nous pouvons encore progresser » Pas de grande surprise pour lui dans cette étude : cela reflète ce que l’entreprise mesure en interne depuis 2014. Le vrai problème ? “Une *méconnaissance du rôle du syndic et la difficulté à faire savoir ce qu’on fait*.”
Les syndics sont donc à la recherche de solutions pour redonner confiance au quotidien. “Chez Matera, nous proposons un *modèle du syndicat coopératif où le président du conseil syndical est le président-syndic. Le président du conseil syndical et l’ensemble du conseil syndical œuvrent ensemble pour gérer la copropriété, pour faire économiser des charges à l’ensemble des copropriétaires et pour faire avancer les projets de l’immeuble*”, explique Amandine Peyre, Head of Brand & Communication chez Matera.
Certaines structures, comme la filiale 100 % digitale de Sergic, proposent de gérer entièrement à distance des petites copropriétés. Pas de présence physique, mais une interaction continue grâce à des outils numériques. Le vote en ligne et l’AG permanente apparaissent comme des pistes prometteuses.Pour renforcer le lien, certains syndics misent sur des applications mobiles permettant de signaler des incidents en temps réel ou de suivre les dépenses budgétaires. L’objectif : “être le plus transparent possible !”, précise-t-on chez Sergic.
Les Assemblées Générales, reflet de la copro
Reste un défi de taille : mobiliser les copropriétaires. Quand on gère une résidence de 500 logements et que seuls 80 copropriétaires se déplacent en AG, difficile de construire une vraie dynamique collective. “Souvent, on constate que les copropriétaires se sentent davantage propriétaires de leur appartement que co-propriétaires, ce qui est bien sûr complètement normal. Assister en assemblée générale, c’est* l’occasion d’être au courant des projets de l’immeuble, de connaître leur impact sur votre pouvoir d’achat et sur l’augmentation potentielle des charges, mais aussi de faire entendre sa voix !*”, estime Amandine Peyre.
Souvent mal aimé, parfois mal compris, le syndic n’a pas une tâche facile. Mais à travers des efforts de pédagogie, d’innovation numérique et d’accompagnement énergétique, il se donne une mission : reconquérir peu à peu la confiance des copropriétaires.