Journées du patrimoine : 6 lieux hors du commun à découvrir

Tenez-vous prêts ! Vous avez seulement deux jours pour percer les mystères du patrimoine français qui vous entoure. Eh oui, impossible de manquer les Journées du patrimoine. Elles sont l’occasion de découvertes, de visites approfondies de lieux communs ou moins habituels. Cette année, la 42e édition se place sous le thème du "patrimoine architectural". Alors pour l’événement, voici six lieux insolites qui se dévoilent. Hâtez-vous, certains d’entre eux sont uniquement accessibles sur réservation !

Le patrimoine français ne se limite pas aux châteaux, aux cathédrales et autres ruines ancestrales de notre territoire. Il englobe un univers bien plus vaste : des sites industriels et usines de confection en passant par les institutions publiques, habituellement fermées aux visiteurs. Les Journées du patrimoine, initiées en septembre 1984, sont l’occasion d’enrichir un regard, un esprit sur l’ampleur du patrimoine français. Voilà 6 sites étonnants à découvrir pour l’occasion.

Plusieurs centrales nucléaires françaises participent activement aux Journées du patrimoine, amenant leurs visiteurs à comprendre le fonctionnement d’un tel bâtiment. Mais la centrale de Gravelines, dans le département du Nord, est particulière puisqu’il s’agit de la plus importante de France et même d’Europe de l’Ouest, en raison de sa capacité de production et de son nombre de réacteurs.

Située au bord de la mer du Nord, inaugurée en 1974, la centrale nucléaire de Gravelines occupe une surface de 150 hectares. Elle produit de l’énergie nucléaire grâce à ses six réacteurs (sur les 57 des 18 centrales françaises) de 900 MWe mis en service entre 1980 et 1985. Cette installation permet depuis 45 ans de générer 60 à 70 % de la consommation électrique annuelle des Hauts-de-France.

Les Journées du patrimoine permettent la découverte de ces infrastructures hors du commun, ordinairement interdites au public.

Situé dans le Cher, au centre de la France, Vierzon occupe une position stratégique dans le réseau ferroviaire national, enfin, surtout sa gare ! Son poste d’aiguillage se trouve être un véritable "cœur stratégique" (selon la SNCF) de la circulation des trains.

Mis en service en 1929 par la Compagnie du Paris-Orléans, un des ancêtres de la SNCF, le poste d’aiguillage C de la gare de Vierzon a la particularité de devoir être actionné manuellement. Ce sont donc des aiguilleurs qui s’occupent de diriger la circulation des trains, en véritables chefs d'orchestre du trafic ferroviaire.

Le poste d’aiguillage devrait être changé prochainement, mais pour l’instant, avoir la chance d’aller l’observer pendant les Journées du patrimoine permet aux curieux de comprendre ces métiers techniques qui assurent quotidiennement la sécurité et la fluidité de la circulation des trains.

C’est dans le département de l’Allier que se trouve l'une des huit écoles de gendarmerie de France. Créée le 1er août 1976, elle a été installée sur le site de la caserne Richemont, un espace de 10 hectares dont la capacité d’accueil est de 1 300 élèves en simultanée. Cette ancienne caserne, construite entre 1910 et 1913, a abrité plusieurs régiments d’infanterie de l’Armée de terre française avant d’héberger les élèves gendarmes.

L’école de gendarmerie de Montluçon forme les sous-officiers et les gendarmes adjoints volontaires. Elle se compose de 14 bâtiments identiques et imposants en pierre autour desquels ont été bâties des structures plus modernes.

La participation de l’école de gendarmerie de Montluçon aux Journées du Patrimoine amène le public à la découverte des coulisses de la formation des gendarmes. Vous pourrez participer activement aux animations proposées ce week-end-là en vous formant lors d’un atelier de détection de fraude sur papiers d'identité et billets ou en proposant à vos enfants d’effectuer un parcours commando ou de s’initier aux gestes qui sauvent. Le Peloton de Surveillance et d'Intervention de la gendarmerie dévoilera enfin son savoir-faire avec quelques démonstrations spécifiques.

La Monnaie de Paris est la plus ancienne institution française puisqu’elle a été créée en 864 par le roi Charles II dit le Chauve. Elle n’a depuis jamais cessé son activité. L’atelier de Pessac en Gironde a été inauguré bien des siècles plus tard, en 1973, pour seconder les ateliers parisiens. La ville d’Aquitaine a été choisie stratégiquement en raison de son emplacement géographique et de son accès aisé aux matières premières.

L’usine de Pessac frappe aujourd'hui la majorité des pièces de monnaie françaises et européennes et plus de 40 pays lui ont accordé leur confiance. Ce sont ainsi plus d’1 milliard de pièces de monnaie par an qui sortent de l’atelier (et 57 milliards depuis 1973) dont 50 % sont des euros et 50 % des monnaies courantes étrangères.

Sous haute sécurité (et sur inscription), vous pourrez visiter l’usine de Pessac qui ouvre exceptionnellement ses portes au moment des Journées du patrimoine. L’occasion de comprendre l’organisation de la chaîne de production des monnaies, de découvrir le bâtiment créé par l'Atelier Salier-Courtois-Lajus-Fouquet (héritier de Le Corbusier) et de comprendre les nouveaux enjeux de l’atelier pessacais.

Sous la ville de Rennes se cache un patrimoine hydraulique remarquable : le réservoir d'eau souterrain des Gallets et ses 196 piliers de schiste et de granite. Cette infrastructure de style roman est construite en 1889, alors que Rennes est toujours approvisionnée en eau potable grâce à des porteurs.

Ce "réservoir cathédrale" de six mètres de haut témoigne de l'ingénierie française d’antan en matière de gestion et stockage d'eau potable. Il pouvait stocker 20 millions de litres d’eau, soit l’équivalent de six piscines olympiques.

Hors service depuis 2012 et habituellement inaccessible, ce lieu se révèle au public exceptionnellement (et sur réservation) lors des Journées du patrimoine, pour le plus grand bonheur des curieux. Vous pourrez y accéder en petit groupe grâce à un escalier en colimaçon et assisterez à une démonstration de réparation de fuite.

Parmi les joyaux patrimoniaux qui s'ouvrent exceptionnellement au public, le Palais de l'Élysée occupe une place à part. Construit en 1718 sur un terrain marécageux parisien acquis par le comte d'Évreux, cet hôtel particulier est devenu la propriété du prince Joachim Murat et de sa femme Caroline, sœur de Napoléon Ier à la fin du XVIIIe siècle, puis la résidence du premier Président de la République française en 1848.

Avoir la possibilité d’arpenter les couloirs de l'Élysée est synonyme de véritable voyage au cœur du pouvoir républicain. Le parcours emmène les visiteurs du parc à la cour d’honneur où le Président reçoit ses invités, puis à travers une enfilade de pièces dont le prestigieux bureau historique des Présidents de la République et la salle des fêtes.

Cette immersion permet aux citoyens de comprendre concrètement le fonctionnement institutionnel français en côtoyant les personnels qui œuvrent au sein de la Présidence de la République.

L’Élysée reste le monument public le plus prisé des Français en ces Journées du patrimoine et la réservation est indispensable. Cette année, neuf photographes ayant suivi le Président dévoileront leurs clichés. Une exposition immersive permettra également de revivre les temps forts de la cérémonie du 14 Juillet, comme si vous y étiez. Et si vous souhaitez conserver un souvenir de cette visite, la boutique de l’Élysée sera accessible.

Ces six lieux, par leur diversité, illustrent la richesse du patrimoine français, qu’il soit industriel, souterrain ou urbain. Leur ouverture exceptionnelle, lors des Journées du patrimoine, les transforme en espaces de découverte et de partage. Ainsi la mission originelle de ce week-end culturel qui est de "montrer au plus grand nombre la richesse extraordinaire de notre patrimoine au travers de rendez-vous inédits, de visites insolites, et d’ouvertures exceptionnelles" enrichit notre regard sur les trésors qui nous entourent, qu’ils soient industriels, républicains, souterrains ou simplement urbains.