Immobilier : est-ce encore rentable d’investir en 2026 ?

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Le secteur locatif traverse une vraie remise en question. Entre changements législatifs qui s’enchaînent,contraintes qui se multiplient, beaucoup de propriétaires réévaluent leurs choix et s’interrogent sur la suite. Alors, en 2026, investir est-il encore rentable ? Oui, mais sous certaines conditions. Décryptage.
Pression fiscale accrue, fin du Pinel, réforme du LMNP (Location Meublée Non Professionnelle) : les dispositifs autrefois attractifs le sont beaucoup moins et la rentabilité est directement impactée,
25 % des bailleurs envisagent de se retirer du marché , alors qu’ils étaient seulement 18 % en 2022 selon le dernier bilan de l’observatoire BPCE,
Symboliquement fort, mais jugé trop contraignant (loyer, bien, durée), le statut de bailleur privé n’apporte pas le regain de confiance espéré,
Le marché exige désormais une vision longue : stratégie patrimoniale, régime fiscal plus stable, diversification des modes de location…
Des revenus qui stagnent, des contraintes qui s’accumulent
La fiscalité, premier motif de découragement
Lorsque l’on analyse les freins évoqués par les bailleurs, l’augmentation de la fiscalité est pointée du doigt. D’après le bilan 2025 de l’Observatoire BPCE, 41 % des bailleurs la citent comme un frein à l’investissement locatif, après les craintes de difficultés avec les locataires.
C’est le cas avec le neuf qui, depuis deux ans, n’a pas été épargné. La fin du Pinel en 2024, sans véritable relais, a fait reculer les investissements. Selon le dernier point trimestriel de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), publié le 13 novembre 2025, les ventes de logements neufs à des particuliers pour de l’investissement locatif ont chuté de 55 % par rapport à la même période en 2024.
À ce contexte fiscal déjà serré s’ajoutent de nombreuses contraintes opérationnelles : gestion quotidienne, entretien courant, difficultés avec les locataires, travaux pour rester dans les clous énergétiques…
Au final, obligations plus strictes, revenus moins attractifs, rentabilité qui s’érode : les bailleurs avancent avec l’impression d’un marché qui demande toujours plus pour rapporter toujours moins.
Paradoxalement, l’investissement locatif perd en attractivité alors que la demande de logements n’a jamais été aussi forte. Selon une étude de la plateforme Bien’ici, l’offre locative a chuté de 12,5% en un an au 2ᵉ trimestre 2025, alors que la demande locative a continué d’augmenter (+ 9,5 % sur un an).
Des propriétaires qui envisagent la sortie
Les chiffres sont parlants : 25 % des bailleurs privés souhaitent désormais se désengager, contre 23 % des Français prêts à investir (selon le bilan de l’Observatoire BPCE 2025). En 2022, le rapport de force était tout autre, 30 % déclaraient vouloir poursuivre leurs investissements, contre 18 % qui envisageaient de sortir du jeu.
L’étude montre aussi un écart générationnel assez marqué. Les propriétaires les plus jeunes ont tendance à garder leur bien, tandis que les plus âgés réfléchissent davantage à une sortie progressive. Chez les 75 ans et plus, la tendance est encore plus nette : 36 % envisagent de se retirer du marché, une proportion largement au-dessus de la moyenne.
Selon l’étude de la BPCE, les bailleurs privés représentent 11 % des Français majeurs. Parmi eux : - 39 % disposent d’un patrimoine financier supérieur à 100 000 € ;
-et 23 % des Français aimeraient devenir bailleurs en 2025, surtout entre 30 et 49 ans (45 %).
Des annonces qui ne suffisent pas à rassurer
Le fameux “statut de bailleur privé” a enfin vu le jour. Sur le plan symbolique, c’est un vrai changement : pour la première fois, le Gouvernement affirme clairement qu’il compte sur les propriétaires privés pour remettre des logements abordables sur le marché. Dans les grandes lignes, le dispositif permet d’amortir une partie du prix du logement ou du montant des travaux, pour des biens loués nus, à loyer encadré, à partir du 1er janvier 2026. L’idée, louable, est de créer un cadre fiscal plus stable que les dispositifs successifs qui se sont empilés ces dernières années.
Sauf que, dans la pratique, le mécanisme apparaît très (trop) encadré : conditions strictes sur le bien, sur le niveau de loyer, sur la durée d’engagement… En l’état, le dispositif risque de ne pas suffire à restaurer la confiance ni à relancer massivement l’offre locative.
Et au-delà de ce statut, aucune mesure forte n’a réellement été annoncée pour rassurer les bailleurs.
Investir en 2026 : est-ce toujours une bonne idée ?
Oui, mais pas n’importe comment. Le pays manque de logements, et l’investissement locatif reste indispensable, mais s’engager en 2026 demande de revoir sa stratégie.
Ces derniers mois, on voit de plus en plus d’investisseurs s’orienter vers d’autres stratégies :
privilégier le long terme,
viser un patrimoine pérenne plutôt qu’un rendement immédiat,
- se tourner vers des structures comme la SCI, qui offre une fiscalité plus prévisible que le LMNP et rend la transmission patrimoniale plus simple, à condition de bien anticiper ses implications.
D’autres investisseurs choisissent la diversification : une part en location nue, une part en meublé, parfois un peu de courte durée… Une manière de s’adapter à un environnement exigeant et constamment en mouvement.
Dans tous les cas, investir demande d’être mieux préparé qu’avant. Construire une stratégie solide, capable d’encaisser les évolutions législatives, devient indispensable.
Le contexte joue plutôt en faveur des investisseurs. Les taux restent stables depuis la fin 2025 (autour de 3,25 % sur 20 ans selon Pretto) et cette stabilité change beaucoup de choses. Après deux années mouvementées, on retrouve des conditions d’emprunt plus prévisibles, avec des banques qui recommencent à se battre pour attirer les bons dossiers. Dans un marché locatif sous tension, sécuriser un financement dans ces conditions devient un avantage stratégique.
En 2026, investir reste possible, à condition d’accepter que le jeu a changé. Les dispositifs simples et rentables d’hier n’existent plus ; la fiscalité est moins clémente et le marché impose une vraie préparation. Aujourd’hui, on ne se lance plus pour “faire un bon coup”, mais pour construire un actif solide, transmissible, capable d’affronter plusieurs années de réformes.
Questions fréquentes sur l’investissement en 2026
Statut de bailleur privé : est-ce que je suis éligible et est-ce intéressant ?
Vous êtes éligible si vous louez un bien nu (non meublé), avec un loyer encadré (inférieur au marché local), pour une durée minimum de 6 ans, à partir du 1er janvier 2026. Le dispositif permet d'amortir une partie du prix d'achat ou des travaux, ce qui réduit votre imposition.
Le hic : les conditions sont strictes (niveau de loyer, type de bien, engagement long), et le gain fiscal reste modeste comparé à un LMNP classique. Ce statut peut convenir si vous cherchez la stabilité et un cadre fiscal clair, mais il ne révolutionnera pas votre rentabilité.
Faut-il un apport plus important qu'avant pour investir ?
Que choisir pour 2026 : la location nue, meublée ou courte durée ?
Location nue : stabilité maximale, fiscalité simple, mais rentabilité faible,
Location meublée (LMNP) : meilleur rendement, amortissement possible, mais vous devez prendre en compte les amortissements taxés à la revente.
Courte durée (Airbnb) : rentabilité potentiellement élevée, mais réglementation stricte dans les grandes villes, gestion chronophage, et risque de nouvelles restrictions.
À vous de choisir ce qui vous convient le mieux par rapport à vos objectifs.

