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Gestion de patrimoine

Comment calculer les droits de succession sur un bien immobilier ?

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Alicia Cazaly
Mis à jour le 18 juillet 2025
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Si vous héritez d’un bien immobilier à la suite du décès d’un des membres de votre famille, vous devez nécessairement payer des droits de succession. Il s’agit de taxes dues à l’administration fiscale dont le montant dépend du patrimoine immobilier de la personne décédée.

Néanmoins, en fonction de votre degré de parenté, vous pouvez peut-être bénéficier d’exonérations sur ces droits de succession.

À quoi correspondent les droits de succession en immobilier ?

Suite à un décès, un bilan du patrimoine de la personne défunte est réalisé en vue de le transmettre à ses héritiers. Les droits de succession correspondent aux taxes à payer à l’administration fiscale sur l’ensemble des biens du défunt. En tant qu’héritier, vous êtes tenu de vous en acquitter, et ce quelle que soit la nature du legs.

Quels sont les frais de succession immobiliers ?

Les droits de succession s’appliquent après déduction d’un abattement. Leur montant dépend de la valeur de l’héritage et du lien de parenté que vous avez avec le défunt. Le taux d’imposition augmente à mesure que votre degré de parenté s’éloigne.

Ces droits de succession sont prélevés sur tous les biens reçus du défunt, en France ou à l’étranger, à condition qu’il ait été domicilié en France.

Les frais de notaire

Une succession immobilière fait obligatoirement intervenir un notaire, qui veille à son bon déroulement. Cet officier public va évaluer l’actif net successoral, qui représente la valeur totale du patrimoine du défunt.

Il s’obtient en déduisant de la valeur des biens les dettes éventuelles laissées par leur ancien propriétaire. Il peut s’agir des frais d’obsèques, des impôts, des crédits en cours ou d’autres impayés.

C’est le notaire qui va définir les héritiers. En tenant compte des droits filiaux prévus par la législation, il va attribuer à chacun d’eux leur part.

L’attestation immobilière

Établi par le notaire, cet acte authentique permet de transférer la propriété du patrimoine immobilier du défunt à ses héritiers.

Pour l’établissement d’une attestation immobilière, le notaire perçoit des pourcentages sur la valeur du bien  :

Valeur du bien (€)Taux appliqué (%)
Jusqu’à 6 500 €1,935 %
De 6 501 à 17 000 €1,064 %
De 17 001 à 30 000 €0,726 %
Plus de 30 000 €0,532 %

Ces émoluments sont soumis à la TVA au taux de 20 %.

À cela s’ajoutent :

  • une taxe de publicité foncière (125 €),

  • un état hypothécaire,

  • le salaire du conservateur (0,10 % de la valeur du bien, minimum 15 €).

L’acte de partage

Le patrimoine légué à plusieurs héritiers est soumis au régime de l’indivision. Toutefois, ces derniers peuvent décider de partager le bien et recevoir chacun une portion du bien indivis correspondant à ses droits.

Dans ce cas, le notaire est tenu d’établir un acte de partage, soumis lui aussi à des émoluments assujettis à la TVA. Un pourcentage dégressif est appliqué sur l’actif brut  :

Valeur du bien (€)Taux appliqué (%)
Jusqu’à 6 500 €4,837 %
De 6 501 à 17 000 €1,995 %
De 17 001 à 60 000 €1,330 %
Plus de 60 000 €0,998 %

Ces frais sont également soumis à la TVA au taux de 20 %.

Comment sont calculés les frais de succession ?

Les exonérations et abattements

Selon votre situation en tant qu’héritier, vous pouvez avoir droit à des abattements et des exonérations sur les droits de succession. Ces derniers dépendent de votre degré de parenté avec le défunt.

Degré de parenté ou lienAbattement (€)Taux progressif des droits de succession
Conjoint survivantExonération totale0 % (exonération totale)
Partenaire de PacsExonération totale0 % (exonération totale)
Enfant100 0005 à 45 % (barème progressif ci-dessous)
Parent100 0005 à 45 % (barème progressif ci-dessous)
Petit-enfant (par représentation)100 000 (à partager)5 à 45 % (barème progressif ci-dessous)
Frère ou sœur15 93235 % (jusqu’à 24 430 €), puis 45 %
Neveu ou nièce7 96755 %
Oncle, tante, cousin(e) (jusqu’au 4ᵉ degré)1 59455 %
Autre personne (au-delà du 4ᵉ degré ou sans lien)1 59460 %

Les droits de succession

Pour le calcul des droits de succession sur les héritiers directs, le notaire prend en compte la valeur de la quotité disponible et y applique un pourcentage progressif :

Part taxable (€)Taux applicable (%)
Jusqu’à 8 072 €5 %
8 073 – 12 109 €10 %
12 110 – 15 932 €15 %
15 933 – 552 324 €20 %
552 325 – 902 838 €30 %
902 839 – 1 805 677 €40 %
Plus de 1 805 677 €45 %

Cas particulier : exonération pour frères et sœurs

  • Exonération totale possible pour un frèreou une sœur s’il/elle est célibataire, veuf(ve) ou divorcé(e), a vécu avec le défunt les 5 dernières années, et a plus de 50 ans à l’ouverture de la succession.

  • À défaut, l’abattement de 15 932 € s’applique et les droits de succession sont calculés selon le barème spécifique aux frères et sœurs (35 % puis 45 %).

Exemple

Prenons le cas d’Élodie, qui vient d’hériter de la maison de ses parents à Toulouse. Le bien est estimé à 300 000 €. Élodie est fille unique, elle hérite donc de l’intégralité. Bonne nouvelle : en tant qu’enfant, elle bénéficie d’un abattement de 100 000 €. Seuls 200 000 € sont donc soumis aux droits de succession. Ensuite, on applique le barème progressif. Concrètement, cela donne :

Tranche taxable (€)TauxDroits dus (€)
Jusqu’à 8 072 €5 %403,60€
De 8 073 à 12 109 €10 %403,70€
De 12 110 à 15 932 €15 %573,45€
De 15 933 à 200 000 €20 %36 813,60 €
Total estimé 38 194 €

Une fois tout additionné, Élodie devra verser environ 38 194 € à l’administration fiscale. Une somme importante, certes, mais qu’elle peut anticiper si elle connaît les règles du jeu. Et pourquoi pas envisager une donation à l’avenir, pour éviter ce genre de choc fiscal à ses propres enfants ?

Bon à savoir
Ce calcul ne tient pas compte des frais de notaire ni d’éventuelles donations antérieures qui pourraient être réintégrées dans la succession.

Comment éviter les droits de succession sur un bien immobilier ?

Il n’existe pas de solution miracle pour échapper totalement aux droits de succession, mais certaines stratégies permettent de réduire la facture, voire de les éviter dans certains cas :

1. La donation de son vivant

  • Donation en nue-propriété : vous gardez l’usufruit (droit d’usage) et transmettez la nue-propriété à vos enfants.

  • Donation-partage : permet de figer la valeur des biens au moment de la donation, ce qui évite les conflits et limite l’impact fiscal à terme.

Chaque parent peut donner 100 000 € tous les 15 ans à chaque enfant, sans impôt.

2. L’assurance-vie

L’assurance-vie échappe en grande partie aux droits de succession, dans la limite de 152 500 € par bénéficiaire, pour les primes versées avant 70 ans. C’est un outil très utilisé pour transmettre de manière optimisée.

3. L’indivision ou la SCI familiale

Créer une SCI (Société Civile Immobilière) permet de transmettre un bien progressivement sous forme de parts sociales, plus faciles à donner que l’immobilier en direct.

FAQ

Quels sont les frais de succession pour un bien immobilier ?

Ils comprennent : les droits de succession (calculés selon votre lien avec le défunt et la valeur du bien), les frais de notaire, l’attestation immobilière, et parfois un acte de partage. Tous sont détaillés dans l’article.

Comment se calculent les droits de succession sur un bien immobilier ?

On applique un barème progressif à la part de l’héritage qui dépasse les abattements (100 000 € pour un enfant par exemple). Plus le lien de parenté est lointain, plus le taux est élevé.

Comment éviter les droits de succession sur un bien immobilier ?

Plusieurs solutions existent : donations, assurance-vie, transmission via SCI, ou encore le démembrement de propriété. L’objectif est d’anticiper pour alléger (ou neutraliser) la fiscalité.