Combien de mètres carrés pourriez-vous perdre à cause de la hausse des taux ?

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Malgré nos (nombreuses) prières à la déesse du porte-monnaie, les taux immobiliers reprennent malheureusement un peu de hauteur en cette rentrée des classes. Et qui dit taux qui grimpent, dit budget qui dégonfle, et avec lui, la taille de la maison de vos rêves. Mais de combien exactement ? Faisons le calcul ensemble !
Des taux plus élevés, même pour les meilleurs profils
En cette rentrée, on observe une (petite) remontada des taux moyens : 3,12 % sur 15 ans, 3,23 % sur 20 ans et 3,33 % sur 25 ans.
Si ces niveaux restent bien plus bas que ceux atteints au plus fort de la crise des taux fin 2023, ils marquent tout de même un tournant après plusieurs mois de stabilité. Certaines banques réduisent les décotes qu’elles accordaient jusqu’ici aux meilleurs profils, et d’autres se montrent plus exigeantes sur l’apport personnel, notamment pour les emprunteurs qui veulent maximiser leurs chances d’obtenir les meilleures conditions.
Mais attention : cette tendance n’est pas une règle absolue. Selon le profil de l’acheteur et la politique de chaque établissement, il reste possible de décrocher des conditions attractives. Cependant, pour les ménages qui s’endettent sur vingt ou vingt-cinq ans, l’enjeu reste le même, chaque dixième de point grignote la capacité d’emprunt, et ce sont autant de mètres carrés qui disparaissent…
Quand quelques dixièmes font fondre le budget
Comment mesurer cette hausse concrètement ? Prenons le cas de Louise et Martin, un jeune couple qui gagne 5 000 € net par mois. Ils veulent acheter une petite girondine pleine de charme en périphérie de Bordeaux et envisagent de financer leur projet sur 25 ans. Avec un apport de 30 000€, voici leur budget :
Avec un taux à 3,33 % (taux moyen observé en septembre 2025 sur 25 ans), ils peuvent emprunter environ 356 000 €, ce qui correspond à un bien affiché à 326 619 € une fois les frais déduits.
Si leur taux grimpe à 3,40 % (projection avancée par l’Observatoire Crédit Logement pour 2026 mais qui se concrétisera probablement à la fin de l’année), leur budget descend à 324 163 €, soit 2 456 € de moins.
Et si le taux atteignait 3,60 % ? Ils devraient alors se limiter à un bien autour de 317 292 €, ce qui représente une perte sèche de 9 327 €.
Outre la capacité d’emprunt qui se réduit, le coût total du crédit grimpe aussi : entre 3,33 % et 3,60 %, la différence représente près de 10 167 € d’intérêts supplémentaires sur la durée du prêt. Bref, quelques dixièmes de point suffisent à rogner à la fois le portefeuille… et la surface habitable.
Des mètres carrés qui s’envolent ville par ville
En reprenant cette perte de capacité d’achat, environ 9 327 € dans notre exemple, on peut la traduire en surface perdue en fonction du prix moyen du mètre carré. Prenons l’exemple de Paris (9 751 € le mètre carré), Lyon (4 739 € le mètre carré), Toulouse (3 484 € le mètre carré), Grenoble (2 626 € le mètre carré) et Bordeaux (4 501 € le mètre carré) selon les dernières données de MeilleursAgents en septembre 2025. Concrètement, ce budget en moins représentent :
À Paris : presque 1m² de perdu. Cela ne paraît pas énorme, mais dans la capitale, c’est déjà un bout de placard sacrifié.
À Lyon : près de 2 m² en moins, soit l’équivalent de l’espace nécessaire pour loger un bureau mural. Tant pis pour le télétravail !
À Bordeaux : environ 2 m²de perdu, soit l’équivalent d’un joli coin lecture avec fauteuil.
À Toulouse : 2,67 m² de surface envolée, autrement dit une petite salle d’eau aménagée.
À Grenoble : 3,55 m² en moins, l’espace d’un coin salon avec canapé et table basse.
Ces chiffres montrent à quel point la hausse des taux touche différemment les acheteurs selon la ville : plus le m² est abordable, plus la perte se traduit en surface habitable concrète.
Dans un contexte de taux qui repartent à la hausse, attendre peut coûter cher. Chaque mois qui passe peut réduire votre budget, et donc la surface de votre futur logement. Si votre projet est mûr et que votre dossier est solide, mieux vaut sécuriser son financement sans trop tarder… avant que les mètres carrés ne continuent de filer !