Ce taux cache-t-il un risque à venir pour les emprunteurs ?

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En 2022, le taux d’usure avait bloqué de nombreux dossiers, freinant l’accès au crédit pour certains emprunteurs, notamment ceux avec une assurance coûteuse. Aujourd’hui, avec la montée progressive des taux, la question se pose à nouveau : le taux d’usure pourrait-il redevenir un frein pour votre projet immobilier ?
En 2022, le taux d’usure avait bloqué de très nombreux dossiers d’emprunteurs.
Actuellement, le taux d’usure est à 5,08 %, largement au-dessus du taux moyen de 3,23 % sur 20 ans.
-Le taux d’usure ne pourrait à nouveau poser problème qu’en cas de très fortes hausses des taux d’intérêt dans les prochains mois.
C’est quoi déjà le taux d’usure ?
Le taux d’usure, c’est tout simplement le taux maximum auquel une banque a le droit de prêter. Il inclut le taux nominal du crédit, l’assurance emprunteur et les frais divers. Bref, c’est le TAEG (taux annuel effectif global) maximal. Ce plafond est fixé par la Banque de France et révisé régulièrement. L’idée ? Protéger les emprunteurs contre des taux abusifs. Le taux d’usure est encadré par l’article L314-6 du Code de la consommation et les organismes de crédit qui le dépassent s’exposent à d’importantes sanctions.
Pourquoi le taux d’usure a fait tant débat en 2022 ?
On se souvient encore de 2022, quand le taux d’usure est devenu la bête noire des emprunteurs. Les taux d’emprunt augmentaient très vite, mais le taux d’usure n’était révisé que tous les 3 mois. Cela a bloqué l’accès au crédit pour certains profils, notamment les plus âgés (avec une assurance plus chère) ou ceux qui empruntaient sur de longues durées. Des ménages solvables ne pouvaient plus acheter simplement à cause de cette méthode de calcul…
Début 2023, sous la pression des professionnels du courtage, la Banque de France a choisi de réviser le taux d’usure chaque mois. Puis, face à la stabilisation des taux, le rythme est revenu à une révision trimestrielle depuis le 1er janvier 2024.
Est-ce que le taux d’usure va bientôt compliquer les emprunts ?
Même si le taux d’usure ne pose plus de problème depuis plusieurs mois, une forte hausse des taux de crédit pourrait rapidement le remettre sur le devant de la scène. On pourrait alors revivre le casse-tête de 2022, notamment pour les emprunteurs dont l’assurance est coûteuse, comme les seniors ou les personnes présentant des risques médicaux.
Pas de panique cependant, pour l’instant, ce scénario semble peu probable. Au troisième trimestre 2025, le taux d’usure pour les prêts à taux fixe de 20 ans et plus s’établit à 5,08 %. Avec un taux d’emprunt moyen de 3,23 % sur 20 ans en septembre, la marge reste pour l’instant très confortable.
De plus, l’évolution actuelle des taux n’a rien à voir avec celle de 2022. Entre décembre 2021 et décembre 2022, le taux moyen toutes durées confondues avait bondi de 128 points, passant de 1,06 % à 2,34 % en seulement un an (Observatoire Crédit Logement / CSA) ! En 2025, les variations sont beaucoup plus modérées : en janvier, le taux sur 20 ans était de 3,08 %, et il atteint 3,23 % en septembre (données Pretto), soit une hausse de seulement 0,15 %.
Pour éviter que le taux d’usure ne bloque un jour votre projet immobilier, l’anticipation est votre meilleure alliée. La durée de votre prêt joue un rôle central : plus elle est longue, plus le taux d’intérêt grimpe. Réduire la durée de l’emprunt permet donc d’obtenir un taux fixe plus bas. Pensez notamment à augmenter votre apport personnel, par exemple en profitant des prêts aidés comme le PTZ.
Frais de dossier, assurance emprunteur, frais de garantie… tout rentre dans le TAEG et quelques centaines d’euros négociés ici ou là peuvent faire la différence pour le réduire.
Pour l’instant, le taux d’usure reste largement au-dessus des taux moyens constatés sur le marché, offrant une marge confortable aux emprunteurs. Même si le contexte économique et politique peut toujours réserver des surprises, une remontée brutale des taux paraît aujourd’hui peu probable.