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Historique taux 2025

Bayrou renversé : les taux immobiliers vont-ils flamber ?

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Nelly
Rédigé le 9 septembre 2025
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C’était prévisible, François Bayrou a perdu son pari ce lundi 8 septembre, lors duquel une majorité des députés n’a pas voté la confiance de son gouvernement, désormais démissionnaire. Avec lui, c’est son plan d’économies de 44 milliards d’euros qui tombe à l’eau et la vie politique française qui entre dans une nouvelle zone de turbulences. Mais comment cette nouvelle chute du gouvernement français va impacter vos projets immobiliers ? Spoiler : plus que vous ne le pensez.

Les infos clés
  • Bayrou a été renversé ce lundi 8 septembre à la suite du vote de confiance (364 députés ont voté contre) : il présentera sa démission ce mardi au président, qui “en a déjà pris acte”.

  • Trois scénarios se dessinent : un compromis rapide avec la nomination d’un nouveau Premier ministre, une période d’incertitude prolongée ou une dissolution…

  • L’agence de notation Fitch doit réévaluer la note de la France le 12 septembre : une dégradation est redoutée.

Pourquoi un vote de confiance ?

Fin août 2025, le Premier ministre François Bayrou a tenté un coup de force en soumettant son plan budgétaire à un vote de confiance à l’Assemblée. À la clé, environ 44 milliards d’euros d’économies dès 2026, censés ramener le déficit public de 5,8 % du PIB en 2024 à 4,6 % en 2026. Derrière cette manœuvre, un objectif clair : rassurer Bruxelles et convaincre les marchés financiers que la France garde la main sur ses comptes.

Mais la donne politique et l’absence de négociations rendait la partie quasiment impossible à gagner. Depuis les législatives de 2024, et la dissolution de la fin d’année, l’Assemblée est profondément fragmentée. Devant le budget proposé par François Bayrou, la gauche a dénoncé une austérité « injuste » alors que la droite a critiqué un plan « insuffisant » pour transformer durablement les finances. Quant au RN, il a parlé de « soumission aux règles européennes ». Bref, un concert de critiques impossible à accorder à tel point que François Bayrou n’a pas obtenu la confiance des députés et son gouvernement a été renversé.

L’impact sur les taux

Le contexte actuel n’est pas sans impact sur le marché immobilier car il soulève de nombreuses questions : qui pour Matignon ? Un profil de compromis capable de rassurer les marchés ? Une ouverture vers la gauche, qui risquerait au contraire d’inquiéter les investisseurs ? Ou une dissolution qui renverrait les Français aux urnes ?

Chez Pretto, on constate que cette incertitude politique se ressent déjà sur le terrain immobilier : certains acheteurs « attendent de voir », craignant une remontée des taux ou une situation politique encore plus brouillée. Mais là encore, tout dépend des décisions qui seront prises par Emmanuel Macron dans les prochains jours. À quoi peut-on s’attendre ? Avant de vous exposer les différents scenarii, notons tout de même que la Bourse de Paris n’a pas crashé, preuve que les marchés semblaient s’être préparés à cette situation.

Scénario 1 : stabilisation rapide

Si un accord politique est trouvé rapidement, avec un nouveau Premier ministre rassurant pour les marchés, la situation pourrait se stabiliser. On pourrait alors espérer que l’OAT 10 ans (Obligation Assimilable du Trésor), l’emprunt contracté par l’État français pour financer ses dépenses et qui sert de référence aux banques pour fixer leurs taux de crédit, reste stable, autour de 3,4%. Ce qui encouragerait les banques à ne pas trop les faire évoluer.

En ce mois de septembre, ils sont de 3,12 % sur 15 ans, 3,23 % sur 20 ans et 3,33 % sur 25 ans.

Problème : jusqu’ici, le président de la République a toujours dépassé les délais habituels pour nommer ses ministres et Premiers ministres. Et même s’il a indiqué vouloir donner un nom dans “les tous prochains jours”, certains lui conseillent de jouer la montre.

Scénario 2 : l’incertitude prolongée

Si les discussions pour trouver un nouveau Premier ministre s’éternisent, les marchés pourraient s’impatienter. En août dernier, les investisseurs avaient déjà privilégié la dette allemande, jugée plus sûre et l’écart de confiance entre la France et l’Allemagne (appelé  « spread ») avait déjà augmenté fin août.

Dans ce climat, le coût de la dette française pourrait grimper autour de 3,6 à 3,7 % et les banques répercuteraient alors ce surcoût sur les crédits immobiliers.

Autre facteur d’interrogations : la couleur politique du prochain chef de gouvernement. Une arrivée de la gauche à Matignon, avec un programme jugé trop dépensier par les investisseurs, raviverait les craintes d’un déficit hors de contrôle. Dans ce climat, les banques pourraient redoubler de prudence.

Scénario 3 : dissolution et sanction des agences

Si Emmanuel Macron décidait de dissoudre l’Assemblée, rien ne garantirait que cela règle quoi que ce soit, au contraire. Le Parlement pourrait rester très fragmenté, toujours sans majorité claire.

Le 12 septembre, l’agence de notation Fitch rendra son verdict sur la note de la France. Aujourd’hui classée AA-, elle pourrait être reclassée à A+, ce qui enverrait un signal négatif aux investisseurs. Concrètement, certains fonds d’investissement et fonds de pension seraient obligés de revendre leurs obligations françaises, car ils ne peuvent pas garder dans leurs portefeuilles des titres jugés trop risqués.

Résultat : plus personne ne se bouscule pour prêter à la France, ce qui oblige l’État à proposer des taux d’intérêt plus élevés pour trouver des acheteurs. Et quand l’État paie plus cher pour emprunter, les banques suivent le mouvement… et ce sont les crédits immobiliers qui deviennent plus coûteux.

Le 10 septembre, la rue entre en jeu

À la veille du verdict de Fitch, l’agenda politique français sera marqué par une autre date clé : le 10 septembre, jour de mobilisation sociale. Plusieurs syndicats ont appelé à manifester contre le plan d’économies de 44 milliards d’euros.

Pourquoi c’est important ?

Si la mobilisation est massive, elle pourrait renforcer l’idée d’un pays difficile à réformer et ajouter une dose de nervosité sur les marchés.

Dans ce cas, on se rapprocherait plutôt des scénarios 2 ou 3 : incertitude prolongée ou dissolution, avec une pression accrue sur les taux.

À l’inverse, si la contestation reste limitée, cela donnerait des arguments à ceux qui plaident pour un compromis politique rapide, rassurant ainsi les investisseurs (scénario 1).

En clair : l’issue du 10 septembre ne changera pas tout, mais elle pèsera dans la balance au moment où la France doit convaincre qu’elle garde le contrôle de sa trajectoire budgétaire.

Et pour les emprunteurs, ça change quoi ?

  • Vous avez un projet en cours ? Mieux vaut ne pas trop attendre. Signer dès maintenant, c’est se protéger contre un éventuel rebond des taux si les marchés se tendent dans les prochaines semaines.

  • Vous hésitez encore ? C’est le moment pour consolider votre profil, augmenter votre apport, réduire votre taux d’endettement en soldant des crédits à la consommation, soigner vos comptes en banque car les banques seront sensibles aux dossiers stables.

Inutile de céder au catastrophisme pour autant, les banques françaises demeurent enclines à prêter. Les bons dossiers continuent d’être financés et certaines enseignes ayant déjà bouclé leurs objectifs de production pour 2025 se tournent désormais vers les projets qui seront financés en 2026. De quoi rappeler aux emprunteurs qu’il y a encore de belles marges de manœuvre… à condition d’avoir un dossier bien préparé !