Le marché immobilier est-il en passe de basculer en 2026 ?

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Prix de l’immobilier en légère hausse, taux d’intérêt stables, climat politique toujours confus… À l’approche de 2026, le marché immobilier avance sur une ligne de crête. Les indicateurs s’améliorent, mais les incertitudes restent nombreuses. Faut-il craindre un basculement l’an prochain ou assiste-t-on plutôt à un retour progressif à l’équilibre ? Décryptage.
Les taux immobiliers se stabilisent autour de 3,25 % sur 20 ans (selon Pretto).
Le marché du crédit offre davantage de visibilité aux emprunteurs.
Près de 9 Français sur 10 se déclarent pessimistes face au contexte politique, dont 46 % très pessimistes (étude Capifrance, décembre 2025).
Malgré ce climat, 40 % des Français envisagent un projet immobilier dans les deux prochaines années, dont 24 % un achat (étude Capifrance, décembre 2025).
Des signaux de reprise du crédit, malgré un climat encore incertain
Après deux années de fortes turbulences, le marché du crédit immobilier commence enfin à se tranquilliser. Les taux se stabilisent, les banques retrouvent peu à peu un réel appétit commercial et la rentabilité de l’achat des Français s’améliore. Elle n’est plus que de 6 ans et 9 mois aujourd’hui, selon MeilleursAgents. Sur le papier, 2026 coche donc plusieurs cases favorables aux acheteurs.
Pour autant, établir des projections précises pour 2026 reste délicat, le marché immobilier ne se lit pas encore dans une boule de cristal. Les taux immobiliers, eux, dépendent encore de paramètres économiques et politiques mouvants. Et surtout, le ressenti des ménages reste largement pessimiste.
Qu’est-ce qui pourrait réellement faire basculer le marché ?
Dans le contexte actuel, plusieurs grains de sable pourraient gripper la mécanique :
l’instabilité politique,
la dette publique de plus en plus élevée,
les tensions internationales qui fluctuent d’un mois à l’autre,
ou encore échéances électorales, avec les municipales de 2026 en ligne de mire.
Toujours selon le sondage Capifrance, les principales sources d’inquiétude pour les projets immobiliers sont claires :
- La situation économique (85 %)
C’est légitime, car, selon la Cour des Comptes (février 2025), le déficit public a atteint 175 milliards d’euros en 2024, soit 6 % du PIB. La dette publique frôle désormais les 3 300 milliards d’euros, tandis que les charges d’intérêts ont grimpé à 59 milliards d’euros.
- La situation politique (79 %)
L’instabilité institutionnelle, combinée à l’approche des élections municipales de 2026, entretient un climat d’attentisme.
- Le niveau des prix de l’immobilier (81 %)
Après une hausse modérée de +0,8 % sur un an selon l’indice IPI, les projections tablent sur une augmentation contenue de 2 à 3 % en 2026 (MeilleursAgents).
Le marché semble donc plus rationnel, mais exposé à de nombreuses micro-secousses qui peuvent influencer, à la marge, la confiance et les conditions de financement.
Faut-il concrétiser son projet d’achat en 2026 ?
Malgré ce climat anxiogène, l’envie d’acheter ne faiblit pas. 40 % des Français déclarent avoir un projet immobilier dans les deux prochaines années, dont 24 % un projet d’achat.
Pour les ménages dont le projet est bien défini et le budget solide, 2026 apparaît nettement plus favorable qu’il y a deux ans. Le marché du crédit est devenu plus lisible : là où les taux évoluaient presque chaque mois entre 2023 et 2024, les emprunteurs disposent aujourd’hui d’une base plus stable pour concrétiser leur achat immobilier. Les banques de leur côté affichent des objectifs de production ambitieux et une volonté claire de financer les projets des Français.
Et signe que les marchés semblent, pour l’instant, absorber les tensions sans emballement : l’impact sur l’OAT (obligations assimilables du Trésor, le taux d’intérêt auquel l’État français emprunte sur 10 ans) après les dernières secousses politiques et économiques reste limité.
Plus de la moitié des Français ayant un projet d’achat espèrent encore une baisse des prix (51 %) ou des taux plus attractifs (43 %). Un raisonnement compréhensible, mais qui n’est pas sans risque. Les projections tablent sur une remontée progressive des prix de l’immobilier, ce qui signifie qu’attendre peut aussi conduire à acheter plus cher demain. À cela s’ajoute un autre facteur d’incertitude : une décision politique ou un événement international majeur peut, à tout moment, rebattre les cartes et inciter les banques à adopter une attitude plus prudente.
Autrement dit, attendre pour « grapiller quelques points » peut parfois coûter plus cher que prévu. Si votre projet est mûr, votre apport solide et votre capacité d’emprunt cohérente, le contexte actuel reste favorable pour avancer.
Le marché immobilier pourrait-il réellement basculer en 2026 ? À ce stade, rien n’indique un retournement brutal. En revanche, l'équilibre reste fragile et exposé aux aléas économiques et politiques. Plus qu'un retournement brutal, 2026 sera l'année d'un marché sélectif, où la réussite dépendra avant tout de la préparation du projet et du bon accompagnement.

