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Sécuriser son logement

Même le Louvre n’est pas inviolable : que vaut la sécurité de nos logements ?

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Nelly Deflisque
Rédigé le 21 octobre 2025
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Difficile de passer à côté de l’info du week-end : plusieurs joyaux du Louvre, liés à l’histoire de la monarchie et du second Empire, ont été dérobés en plein jour. Ce braquage spectaculaire, dans l’un des lieux les plus protégés (et emblématiques) du monde, nous interroge sur la sécurité de nos propres logements : jusqu’où faut-il aller pour protéger son petit nid douillet, et surtout, à quel prix ? Zoom sur le marché de la sécurité, en pleine expansion.

  • Un casse historique a eu lieu au Louvre le 19 octobre : une dizaine de bijoux liés à la monarchie française ont été dérobés en plein jour, malgré un dispositif de sécurité parmi les plus sophistiqués du monde.

  • Plus de 218 000 cambriolages de logements en France en 2024, selon le ministère de l’Intérieur : soit près de 6 logements sur 1 000 touchés chaque année.

  • Un marché de la sécurité en plein essor : alarmes, caméras et télésurveillance pèsent plus de 3 milliards d’euros.

Le Louvre, dernier casse d’une longue série

Si ce vol au cœur de Paris, de surcroît en plein jour, nous semble particulièrement audacieux, rappelons que de nombreux braquages ont secoué de grands établissements au cours de ces dernières années.

Prenons par exemple le casse de la bijouterie Harry Winston, en 2008. Située dans la très chicissime avenue Montaigne, la boutique a été dévalisée en une poignée de minutes à peine par quatre hommes déguisés en femmes. Le butin ? Près de 80 millions d’euros de bijoux !

Autre braquage à la française ? En 2005, à Anvers, des cambrioleurs ont vidé les coffres du Diamond Center, emportant avec eux la coquette somme de 100 millions de dollars de pierres précieuses. Leur signature : alarmes neutralisées, murs subtilement percés et des clés copiées… le tout sans aucun coup de feu ! Ces opérations millimétrées, presque cinématographiques, rappellent que même les forteresses les mieux gardées ont aussi leurs failles… En somme, (et tremblez jeunesse), en matière de sécurité, le risque zéro n’existe pas !

Les cambriolages en France, un fléau qui nous concerne tous !

Selon les chiffres du bilan statistique SSMSI de la police et la gendarmerie, en 2024 la France dénombrait près de 218 200 cambriolages de logements de particuliers. À ces cambriolages de domiciles s'ajoutent 67 400 cambriolages de locaux industriels, commerciaux ou financiers et 45 200 cambriolages d'autres lieux. Ramené à la population, cela représente 5,9 cambriolages pour 1 000 logements à l'échelle nationale !

En creux, ces chiffres dressent un constat assez préoccupant : les grandes villes restent les terrains privilégiés des cambrioleurs. Eh oui, la densité urbaine, l’anonymat et les déplacements constants des habitants y rendent les repérages plus faciles et les interventions plus discrètes. Autre donnée alarmante : à peine 7 % des cambriolages sont élucidés dans l’année qui suit, un taux qui plafonne depuis 2017. Autant dire que le marché de la sécurité se frotte les mains (et se flatte le portefeuille !)

L’insécurité : un business fructueux ?

Comme toutes les choses qui font trembler du genou, la sécurité a ses industriels, bien décidés à transformer ce sentiment de peur en argument de vente redoutable. Parmi les offres du marché plébiscitées par les foyers ? Alarmes connectées, visiophones, caméras Wi-Fi, détecteurs de mouvement, gardiennage à distance… Le secteur pèse aujourd’hui plus de 3 milliards d’euros en France, et croît de 5 à 7 % par an selon Xerfi.

Mais au-delà des chiffres alarmants, la sécurité se joue surtout dans les foyers, au quotidien. À Savigny, Laurie et Antoine en savent quelque chose. Chez eux, le sujet est arrivé presque par hasard, au cours d’une simple discussion :

« C’est vraiment mon conjoint qui en a parlé en premier, raconte Laurie. Moi, je ne me posais pas vraiment la question de sécuriser notre maison. »

Lui, en revanche, est du genre prévoyant. Plutôt que de faire appel à une société spécialisée, il a bricolé son propre système, avec deux caméras solaires fixées à la main — une dans le salon, l’autre à l’extérieur. Pas d’alarme ni d’abonnement, juste de quoi garder un œil sur la maison pendant les vacances.

« Ça le rassure, explique-t-elle. Il aime bien voir ce qu’il se passe, surtout quand on est loin. Et puis, s’il y a un souci, il peut toujours appeler un voisin ou la police. »

Leur expérience est loin d’être isolée. Le collègue d'Antoine a connu une situation qui l’a fait changer d’avis :

« Sa compagne trouvait ça cher d’investir dans des systèmes de sécurité, jusqu’au jour où les parents de ce collègue ont vu, via leurs caméras, un inconnu qui rôdait devant chez eux. Rien de grave finalement, mais ça leur a permis d’éviter une mauvaise surprise ! »

Les chiffres clés du cambriolage en France
  • 3 cambriolages sur 4 ont lieu en pleine journée, le plus souvent entre 14h et 17h, selon le ministère de l’Intérieur et l’Observatoire national de la délinquance (ONDRP).

  • Moins de 10 minutes : c’est la durée moyenne d’une effraction, d’après les données des assureurs (Verisure, MAAF, Allianz). Les intrusions sont rapides, ciblées et opportunistes.

  • 8 fois sur 10, les cambrioleurs passent par les ouvertures les plus accessibles : porte d’entrée, fenêtre du rez-de-chaussée ou baie vitrée, selon la Fédération française des métiers de la sécurité (FFMS) et l’Observatoire de la sécurité des foyers (Verisure/Ipsos).

Sécurité et assurance : un duo rentable

Installer une alarme, une caméra ou une porte blindée, c’est bien. Mais pour être vraiment protégé, encore faut-il que l’assurance suive. Dans de nombreux contrats d’habitation, le niveau d’équipement du logement influe directement sur le montant de la prime :

  • une alarme connectée,

  • une porte ou une serrure certifiée A2P,

  • ou encore un service de télésurveillance, peuvent donner droit à une réduction de 10 à 15 % selon les compagnies.

En revanche, le diable se cache dans les clauses. En cas de cambriolage, l’indemnisation dépend du respect strict des conditions prévues au contrat :

  • type de serrure exigé,

  • dispositif déclaré,

  • et surtout… activé au moment des faits.

Malheureusement, si l’un de ces éléments manque à l’appel, l’assureur peut réduire ou refuser la prise en charge.

Autre piège fréquent : le vol sans effraction (porte restée ouverte, fausse visite technique, etc.) ou le vol par ruse n’est pas toujours couvert. Pour être indemnisé dans ces situations, il faut que la garantie figure explicitement au contrat, souvent via une formule multirisque ou une option spécifique.

3 bons réflexes à retenir
  • Conserver les factures, photos et certificats du matériel installé.

  • Vérifier régulièrement les conditions de sécurité exigées par son contrat.

  • Demander à son assureur si les équipements certifiés A2P permettent une réduction de prime ou une meilleure couverture.