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Est-ce que l’on a vraiment le crédit le moins cher d’Europe ?

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Charlotte Papin
Publié le 22 nov. 2023
Est-ce que l’on a vraiment le crédit le moins cher d’Europe ?

Denis Beau, premier sous-gouverneur de la Banque de France, a déclaré à Ouest-France début novembre que la France bénéficie du "crédit immobilier le moins cher d'Europe". Alors, avec la montée en flèche des taux ces derniers mois, on se demande comment ça se passe chez nos voisins européens. Pretto fait le point sur la situation actuelle.

En France : vers une stabilisation des taux

On ne vous apprend rien, depuis un an la hausse des taux d'emprunt a adopté une cadence effrénée, dépassant les 4 %. Les prévisions indiquent même qu'ils pourraient franchir la barre des 5% dans les mois à venir.
Pourtant, Denis Beau, premier sous-gouverneur de la Banque de France, souligne que la situation est plutôt meilleure dans l’Hexagone qu’ailleurs. "En moyenne dans la zone euro, on est à 4,25 %. En France, on est en dessous de 4 %." Si l’on regarde notre baromètre des taux pour le mois de novembre, les prêts sur 15 ans affichent un taux de 3,95 % et ceux sur 25 ans atteignent 4,22 %.

Avant de plonger dans les subtilités propres à chaque pays, rappelons qu’en France, une écrasante majorité d'acheteurs de biens immobiliers (95 %, selon l’Observatoire Crédit Logement) ont des prêts d'une durée moyenne de 20 ans, le tout à des taux fixes. Cette configuration, bien que populaire, a une particularité : elle entraîne des intérêts plus conséquents, puisqu’étalés sur une période plus longue.
Le saviez-vous ?
On a beaucoup parlé du taux d’usure ces derniers mois, attendant patiemment qu’il augmente. Mais en quoi consiste-t-il ?

En France, les emprunteurs bénéficient de la protection du taux d'usure. Ce mécanisme n'est pas de la dernière nouveauté car il a été instauré dans le Code Civil dès 1804. Mais à quoi sert-il exactement ? Il a pour mission de vous préserver d'éventuels abus de la part des banques, en fixant un plafond légal que les établissements de crédit ne peuvent dépasser lorsqu'ils accordent un prêt.

Le calcul de ce taux d'usure est effectué par la Banque de France selon une formule définie. En réalité, plusieurs formules sont utilisées, car il existe un taux d'usure spécifique pour chaque type de prêt, englobant les prêts à la consommation, les prêts immobiliers, et même les prêts relais. Au sein de chaque catégorie, le taux d'usure varie en fonction du montant du prêt et de sa durée.

Revenons à l'actualité. En cette période de crise où les taux s'emballent, les banques optent logiquement pour les dossiers les plus robustes. A savoir ceux qui présentent un risque d'insolvabilité faible et un taux d'endettement inférieur à 35%. Par conséquent, on observe actuellement une diminution significative des prêts accordés, avec une baisse de 20 % des transactions enregistrées en 2023.

La Banque de France a même annoncé, en juillet 2023, que le volume d'emprunts immobiliers est tombé à 12 milliards d'euros, atteignant ainsi son niveau le plus bas depuis 2014. Une tendance qui touche également les autres pays d’Europe, qui subissent eux aussi une crise de l’immobilier.

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Carte de l’Europe

Dans le reste de l’Europe, ça donne quoi ?

La fièvre espagnole

L'Espagne n'échappe pas aux secousses de la crise immobilière, comme en témoigne l'Institut National des Statistiques Espagnol (INE), qui a enregistré une chute de 18,8 % des prêts entre juillet 2022 et juillet 2023.

Côté taux, en septembre dernier, l'INE a rapporté des taux moyens de 4,5 % sur 30 ans pour les prêts à taux fixe et de 6 % sur 30 ans pour les prêts à taux variable. La durée moyenne d’emprunt y est de 24 ans.

Chez nos voisins espagnols, emprunter est quelque peu différent. On dirait bien que les Espagnols ont un faible pour les montagnes russes, car 44 % des prêts immobiliers sont à taux variable, tandis que 56 % sont à taux fixe. Cela signifie que le montant des intérêts mensuels des crédits s'ajuste en fonction d'un taux de référence, lui-même fluctuant en fonction des taux directeurs. Des montagnes russes financières, on vous l'a dit !

Au Royaume-Uni ça grimpe, ça grimpe

La situation actuelle du marché immobilier au Royaume-Uni s'apparente à un épisode d'American Horror Story, plutôt effrayant. En effet, bien que 78 % des emprunteurs optent pour des taux fixes, ces taux ne sont garantis que sur une période déterminée, généralement entre deux et cinq ans. Cela implique que pendant cette période, le taux reste constant, mais au-delà, une renégociation est inévitable… des rebondissements dignes d'une série d'horreur financière !

Selon la Banque d'Angleterre, près de 2 millions de ménages se retrouveront dans l'obligation de renégocier leur crédit d'ici fin 2023, générant une préoccupation majeure. Environ 80 % de ces ménages avaient initialement obtenu des taux inférieurs à 2,5 %, mais la situation s'annonce délicate. La note risque d'être salée pour ces emprunteurs, avec des mensualités de remboursement pouvant augmenter de plusieurs centaines d'euros. Désormais, les emprunts à taux fixe s'obtiennent à des taux supérieurs à 6 %, selon le média Moneyfacts.

Face à un marché qui peine à respirer, certaines banques proposent alors des crédits d'une durée de 40 ans pour tenter de stimuler l'activité. On doute que même un mariage princier puisse raviver l'espoir chez les Britanniques.

La Belgique tient le choc malgré la hausse des taux

Chez nos voisins belges, la situation est plus réjouissante et se rapproche sensiblement de la nôtre. D'après les données de la plateforme de comparaison de prêts simulationpret.be, les taux d'intérêt moyens pour les acheteurs empruntant entre 80 et 100 % de la valeur de leur bien en novembre 2023 oscillent autour de :

  • 4,32 % pour un prêt de 10 ans ;
  • 4,59 % pour un prêt de 15 ans ;
  • 4,30 % pour un prêt de 20 ans ;
  • 4,40 % pour un prêt de 25 ans.

Bien que ces taux soient légèrement plus élevés que les nôtres, ils restent tout de même plus ou moins semblables.

En matière de marché immobilier, la Belgique a connu des impacts moins marqués. De janvier à septembre 2023, le nombre de transactions immobilières a enregistré une baisse de seulement - 3,1 % par rapport à la même période en 2022. Une chute bien loin de l'ampleur observée en France avec une diminution de - 20 %.

Les pays européens tentent de sauver le bateau

En Pologne, confronté à la crise, le gouvernement cherche à dynamiser son économie en réduisant ses taux directeurs, les faisant passer de 6,75 % à 6,0 % et rendant ainsi les emprunts moins coûteux. Cependant, malgré cette initiative, les prix de l'immobilier connaissent une hausse fulgurante en raison de la Guerre en Ukraine et de l'inflation, ce qui rend l'achat d'un logement difficile pour de nombreux ménages.

Dans cette période de crise, les pays où les emprunts sont principalement à taux fixes, tels que la France, l'Allemagne et les Pays-Bas, semblent mieux résister. En revanche, les pays où les taux variables sont plus répandus, comme la Grèce ou la Suède, sont durement touchés par la rapide augmentation des taux d'intérêt.

Bien que la situation en France ne soit pas actuellement des plus réjouissantes, le marché immobilier s'en sort mieux que dans le reste de l'Europe. Et si l'achat immobilier est dans vos projets, sachez que chez Pretto, nos courtiers experts sont à pied d'œuvre pour vous dénicher les meilleures offres, même dans ce contexte délicat.

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