Au mois de mars, la hausse des taux immobiliers s’accélère avec l’inflation

Avec la hausse de l’inflation conjuguée à celle de l’OAT 10 ans, difficile pour les banques de ne pas répercuter la situation sur les taux immobiliers. Ces derniers sont de nouveau en hausse de 0,1% et pourraient encore augmenter au cours du mois de mars.
Selon les premières grilles des banques reçues, les taux immobiliers moyens sont évalués à 1,12% sur 15 ans, 1,24% sur 20 ans et 1,40% sur 25 ans. Pour les meilleurs profils, les conditions d'emprunt restent plutôt favorables malgré la hausse : 0,96% sur 15 ans, 1,09% sur 20 ans et 1,22% sur 25 ans. Et la hausse des taux immobiliers pourrait bien atteindre +0,2% en mars, d’après nos estimations.
Une hausse qui reste modérée
Les banques vont mécaniquement répercuter la hausse sur les taux immobiliers, même si elle n’est, pour le moment, que partiellement reflétée puisque les taux de marché augmentent plus vite que les taux immobiliers. C’est le reflet de leurs objectifs élevés et du fort niveau de liquidités disponibles.
Taux en mars 2022 | Profil O-40k€ | Profil 40-80k€ | Profil >80k€ |
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sur 15 ans | 1,31% | 1,08% | 0,96% |
sur 20 ans | 1,42% | 1,21% | 1,09% |
sur 25 ans | 1,60% | 1,35% | 1,22% |
Estimations par tranche de revenus
Le taux d’usure, le véritable frein pour les emprunteurs
On le voit, l’impact de la hausse des taux reste à la marge. La véritable problématique en mars est celle posée par le taux d’usure - 2,41% pour les prêts de 20 ans et plus - qui pourrait concerner certains d’entre vous.
Le taux d’usure correspond au taux maximum légal que les banques sont autorisées à pratiquer lorsqu'elles accordent un crédit. Il inclut les intérêts, les frais mais aussi l’assurance. Il est fixé à la fin de chaque trimestre pour le trimestre suivant par la Banque de France.
En effet, la remontée des taux ne sera prise en compte dans le calcul du taux d’usure qu’au prochain trimestre, pouvant dès lors provoquer un effet ciseau (caractérisé par la hausse des taux immobiliers d’un côté et la baisse du taux d’usure de l’autre), qui pénaliserait avant tout les plus fragiles et les acheteurs au-delà de 45 ans.
Une finançabilité en hausse en février
Malgré cette hausse progressive des taux immobiliers, les conditions de financement sont en hausse d’un point en février (hormis sur les résidences secondaires). Preuve que la hausse des taux a un impact limité. En particulier, la finançabilité des investisseurs locatifs augmente de 4 points, conséquence des banques qui intègrent un peu plus les revenus locatifs.