Avril 2022 : guerre et inflation, la hausse des taux se poursuit
Les taux immobiliers enregistrent une hausse de 0,2%, conséquence directe de l'accélération de l’inflation. Malgré cette poussée, le pouvoir d’achat immobilier des emprunteurs est peu impacté et les taux sont loin d’égaler l’inflation. Le contexte inquiète cependant les ménages et le marché immobilier enregistre ses premiers signes de ralentissement.
Pas de panique, les conditions d’emprunt restent favorables
Taux en avril 2022 | Profil O-40k€ | Profil 40-80k€ | Profil >80k€ |
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sur 15 ans | 1,53% | 1,29% | 1,18% |
sur 20 ans | 1,62% | 1,40% | 1,29% |
sur 25 ans | 1,77% | 1,54% | 1,44% |
Estimations par tranche de revenus
Le taux de l’OAT 10 ans - principal indicateur des taux immobiliers - a dépassé la barre des 1% : les banques sont donc forcées de suivre le mouvement à la hausse.
Mais on vous rassure, cette poussée a un impact limité sur votre pouvoir d’achat immobilier : les taux restent largement inférieurs à l’inflation, qui a atteint 4,5% en mars 2022 selon l’Insee. Si l’on revient huit ans en arrière, à OAT identique, les taux sur 20 ans atteignaient 2,42% (vs 1,44% actuellement).
Pour vous éclairer, voici un exemple de l’impact réel de la hausse des taux immobiliers : pour un couple empruntant 250 000€ sur 20 ans avec des revenus mensuels de 4 000€. La mensualité de leur crédit augmenterait de 48€ en avril.
Estimation des taux moyens sur 20 ans | Mensualités hors assurance | Coût du crédit | Taux d'endettement | TAEG | |
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Janvier 2022 | 1,01% | 1 151€ | 26 240€ | 29% | 1,84% |
Avril 2022 | 1,44% | 1 199€ | 37 760€ | 30% | 2,25% |
Différence | / | +48€ (+576€ par an) | +11 520€ | / | +0,41% |
Calculez votre capacité d'emprunt
Un taux d’usure qui menace la faisabilité des projets
Si les augmentations se poursuivent ce trimestre avec la même rapidité que ces derniers mois, les taux immobiliers se rapprocheront fortement du taux d’usure, ce qui exclura de facto de nombreux ménages. Les établissements bancaires pourraient donc choisir de juguler la hausse, mais cela se ferait au détriment de leur marge et pourrait les mettre dans des situations difficiles, si leurs taux de refinancement continuaient à augmenter.
Vers un marché immobilier au ralenti ?
Les ménages s’inquiètent face à l’accélération de l’inflation en raison de la guerre en Ukraine qui entraine les prix de l’énergie à la hausse. Le moral des ménages enregistre en effet, selon l’Insee, une baisse de 16 points, en particulier en ce qui concerne leur situation financière. Le marché immobilier n’y échappe pas :
Les perspectives d’inflation et le conflit russo-ukrainien poussent les emprunteurs à rester prudents et pour certains à mettre leurs projets en pause. Leur épargne est également mobilisée pour payer les factures, et non sur un investissement.
Dans ce cas de figure, combiné à la hausse des taux depuis février, les conditions de financement de mars sont en baisse d’un point (hormis sur les résidences secondaires). La finançabilité des résidences principales est particulièrement touchée, avec un recul de 2 points. Ces éléments sont de nature à faire craindre un ralentissement du marché, causé par l’incertitude sur l’évolution de l’économie dans les prochains mois.