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Actualités 2025

Et si l’achat immobilier, c’était la meilleure assurance vie ?

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Catherine
Rédigé le 10 juin 2025
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L’assurance de prêt est une charge qui pèse lourd dans le coût d’un crédit immobilier. Mais si on la regardait sous un autre prisme ? Car cet incontournable est aussi une réelle protection pour soi et ses proches en cas d’accident de la vie - à condition de bien la choisir et d’éviter les erreurs. Décryptage d’une mal aimée plus utile qu’on ne le croit.

Parmi les impondérables d’un crédit immobilier, il y a l’assurance de prêt. Ne nous leurrons pas à son sujet : une majorité d’emprunteurs ne sait pas bien ce qu’elle couvre et essaie avant tout de réduire son coût. Il est vrai que selon les options choisies (assurance groupe - la version “généraliste” poussée par la banque - ou délégation d’assurance, 50/50 ou 100/100…), l’âge, la santé et les loisirs de l’emprunteur (peut-être fan de parapente à ses heures perdues), elle peut représenter jusqu'au tiers du montant à payer. Alors forcément, elle n’a pas très bonne presse.

Lorsqu’on a commencé nos recherches en prévision de cet article, on est tombé sur une foultitude d’articles insistant sur son coût, sur la meilleure façon de la (re)négocier, mais pas grand-chose sur l'aspect humain de la chose. Pourtant une assurance de prêt, ça peut s’avérer être un vrai parachute en cas de petit - mais surtout de gros pépin - rencontré sur la route.

Assurance groupe, délégation d’assurance : de quoi parle-t-on ?

L’assurance de prêt, c’est aussi un jargon pas toujours facile à comprendre. Pour faire simple, voilà un petit lexique :

  • L’assurance groupe, c’est celle proposée par défaut par la banque. Elle mutualise les risques entre tous les emprunteurs, mais n’est pas toujours la plus adaptée. Et souvent plus chère.

  • La délégation d’assurance permet de choisir un contrat externe, souvent plus personnalisable et économique. Depuis la loi Lagarde (2010), vous êtes libre de choisir votre assurance. Une liberté encore trop peu utilisée, même si elle est en nette augmentation (+80% d’emprunteurs y ont eu recours entre 2021 et le 1er semestre 2023, selon le Comité Consultatif du Secteur Financier (CCSF).

"Et si l’achat immobilier, c’était la meilleure assurance vie ?"

Cette remarque, rendons-la à César - ou plutôt à Renaud Pestre, co-fondateur de Pretto, qui l’a prononcée à l’occasion d’un événement rassemblant candidats au prêt et courtiers, et qui nous est restée en tête depuis. Il faut dire qu’il est rare de présenter l'achat immobilier sous ce jour.

À toujours voir l’assurance comme un poste de dépense - ce qu’elle est, ne nous y trompons pas - on en oublie aussi son versant protecteur. Imaginez ainsi que vous disparaissiez du jour au lendemain. Personne n’aime trop y penser, et c’est normal, mais ces choses là arrivent. Si vous êtes en couple et que vous avez choisi d’être protégé à 100/100 avec votre conjoint(e), l’assurance prendra à sa charge l’entièreté du remboursement de votre crédit. Bien sûr, personne ne souhaite qui lui arrive du mal. Mais cette possibilité existe, et bénéficier de cette couverture offre une véritable tranquillité d’esprit pour certains.

C’est le cas de Jérémy, 37 ans. Après avoir acheté une première maison il y a dix ans, lui et sa compagne ont récemment investi dans une nouvelle résidence principale. "La première fois, on était à l’économie. On cherchait l’option la moins chère et on a opté pour le 50/50. Forcément, on était plus jeunes, moins soucieux qu’il nous arrive quelque chose et pour dire vrai, l’assurance, on n’y comprenait pas grand-chose - au reste du crédit non plus, d’ailleurs (rires). Mais pour ce second achat, on a opté pour le 100/100. Et ça me rassure de savoir que s’il m’arrive quelque chose, ma femme et mes enfants sont protégés et que la maison est payée."

Le quotité, qu’est-ce que c’est ?

Quand on parle de 50/50 ou de 100/100, on évoque la quotité sans la nommer. La quotité en assurance de prêt, c’est la part du prêt que l’assurance couvre pour chaque emprunteur. Imaginons que vous et votre conjoint(e) empruntiez 200 000 €. Vous pouvez décider d’être assurés à 50/50 : dès lors, chacun est couvert pour 100 000 €. Si l’un de vous a un problème grave (comme un décès), l’assurance rembourse sa moitié du prêt.

Mais vous pouvez aussi faire 100/0 ou 100/100 : - En 100/0, un seul est couvert à 100 %. Si c’est lui qui décède, l’assurance rembourse tout.

  • En 100/100, chacun est couvert à 100 %. Si l’un des deux décède, le prêt est remboursé en entier, et l’autre n’a plus rien à payer.

Plus vous êtes couverts, plus ça coûte (forcément), mais plus c’est sécurisant.

C’est là la différence avec le statut de locataire. S’il arrive un accident de parcours, on ne peut compter que sur soi-même pour garder son logement, là où le prêt immobilier, par le biais de l’assurance, se veut plus protecteur, permettant à ses proches de se constituer un patrimoine foncier solide, et de retirer une épée de Damoclès au-dessus de sa tête.

Certains n’ont pas pu en bénéficier, à regret. C’est le cas de Marianne, rencontrée à l’occasion d’une table ronde sur le thème de la gestion des finances au sein du couple, qui raconte : "J’ai perdu mon conjoint lorsque j’avais 40 ans. J’avais des enfants en bas âge, un travail et un crédit immobilier. Lorsque c’est arrivé, ça a été un coup de massue. À l’époque, nous n’avions pas trop fait attention au contrat d’assurance de prêt. Nous étions à 50/50, alors sa partie du crédit a été prise en charge, mais pas la mienne. Ça a été très dur, j’aurais aimé m’arrêter. Mais il y avait les mensualités à payer, alors j’ai dû rapidement retourner travailler. Le deuil a été d’autant plus difficile que je n’ai pas pu prendre le temps dont j’avais besoin pour le faire."

Hélène évoque elle aussi l’aspect protecteur de l’assurance de prêt. Cette trentenaire a perdu son père il y a quelques années. "Dans notre malheur, on était bien content, moi et mes frères, que notre mère soit couverte et puisse garder sa maison".

Toutes les assurances ne se valent pas

Comme pour tout contrat, il convient de bien choisir le sien. Et il n’y a pas que la quotité qu’il convient d’examiner. Lorsqu’on choisit une assurance, il faut également trancher sur son fonctionnement en cas de déclenchement. Rente ou capital ? On vous explique la différence.

Imaginons que Loïc, couvreur, soit victime d’un accident le rendant invalide. Son logement n’étant plus adapté, il souhaite déménager.

S’il a souscrit une assurance en rente, celle-ci prend en charge ses mensualités de crédit. Mais s’il revend son bien, les remboursements s’arrêtent… Le fruit de la vente doit servir à rembourser son prêt, et il ne récupère pas de quoi financer un nouveau logement.

Avec une assurance en capital, le prêt aurait été soldé dès la survenue de l’invalidité. En revendant son bien, Loïc aurait touché l’intégralité du produit de la vente, lui offrant plus de liberté pour rebondir.

Attention
Et en cas d’accident de la route en état d’ivresse ? Vous êtes en infraction du code de la route (article L234-1) et dès lors jugé responsable. Votre contrat d’assurance ne prendra pas en charge le remboursement de votre prêt.

Vous ne savez plus ce que vous avez signé ? Référez-vous à votre contrat d’assurance pour connaître votre niveau de protection.

La zone d’ombre : burn-out et dépression

Quand on pense “accident de la vie”, on songe souvent à un décès ou à des accidents pouvant modifier temporairement ou durablement sa mobilité (et sa capacité à travailler). Mais il y a un autre mal contre lequel l’assurance emprunteur offre malheureusement une trop faible protection : les problèmes de santé mentale.

Depuis le Covid, les burn-out et dépressions ne cessent d’augmenter, bien qu’il soit difficile de quantifier ces troubles “non objectivables”, dans le jargon des assureurs. Selon le cabinet Technologia, 12% de la population active est concernée par une situation de burn-out, soit entre 300 et 500 000 personnes (au sortir de la crise Covid, le cabinet Empreinte Humaine avait sorti le chiffre de 2,5 millions de Français). Or, les contrats d’assurance de prêt ne couvrent pas les arrêts de travail liés aux maladies dites “non objectivables”. Thierry en a fait l’amère expérience.

À 39 ans, ce restaurateur a traversé une mauvaise passe qui a duré de longs mois, l’obligeant à se mettre en arrêt maladie. "Je me suis tourné vers mon assureur pour le remboursement du crédit de notre appartement. Malheureusement, j’ai appris qu’il ne prenait pas ce cas en charge. Par chance, on avait emprunté à deux, alors on a pu continuer à payer les mensualités, mais il a fallu puiser un peu dans nos économies…"

Sans compter que la dépression est considérée comme une source de risque aggravé par les assureurs. En plus de faire l’objet d’une exclusion de garantie, cela peut en outre vous coûter plus cher côté mensualités. Quand on sait que, selon l’OMS, près d’un Français sur 5 risque d’être touché, on comprend l’ampleur de l’enjeu.

Éviter les erreurs pour être mieux protégé

Ah, l’assurance de prêt et ses nuances. Difficile de tout comprendre sans être un véritable pro du sujet. Ça tombe bien, on en a un sous le coude, aka Guillaume, expert assurance senior. "La plupart du temps, mes clients ne comprennent pas ce qu’ils ont comme protection. Le premier conseil que je leur donne, c’est de poser des questions". Son point d’honneur : leur faire comprendre pourquoi ils payent.

Exit la signature à la va vite, mieux vaut s’attarder à parcourir les critères de couverture pour éviter les mauvaises surprises. Et à relire son contrat avec un expert, pour tous ceux qui ne lisent pas le klingon.

Non, l’assurance de prêt, ce n’est pas la meilleure assurance vie, mais…

Voilà qu’en une phrase, l’expert vient contredire l’angle de notre article, et il s’en explique : "Non, l’assurance de prêt, ce n’est pas la meilleure assurance vie. Avec une assurance vie, tu capitalises, alors que là, il s’agit d’une prévoyance à fond perdu, une assurance qui vient couvrir un objet précis en prévision de quelque chose de non-prévisible." On avait tout faux alors ? Pas complètement.

"Si on emprunte seul, l’assurance est plus une charge qu’autre chose. Mais en couple ou en famille, en revanche, ça vient créer une protection".

Ouf, on n’est pas complètement à côté de la plaque. Pour Guillaume, l’important est de choisir le bon niveau de protection. "Je suis partisan du 100/100. C’est ce que j’ai moi-même choisi. Je n’ai pas d’enfant, mais si demain je perds ma compagne, je ne sais pas dans quel état je serai. Alors mieux vaut se protéger et sécuriser son patrimoine."

Les conseils du pro pour être bien protégé

On l’a déjà dit, il n’y a pas que l’histoire de quotité à observer. On l’a vu plus haut, il faut aussi choisir entre rente et capital (entre les deux, notre expert a une préférence pour la seconde option). Et il y a également des erreurs à éviter. "Je conseille de ne pas prendre l’option “perte d’emploi”*. Elle coûte chère chaque mois et elle est difficile à déclencher, il y a une foule de critères à respecter, beaucoup de délais etc.*"

Il faut aussi faire attention aux mensualités d’assurance, qui peuvent être modulables ou fixes. "Si vous avez le projet de vendre assez rapidement, une mensualité fixe, c’est plus intéressant". Car avec une mensualité modulable, le montant est plus important en début de prêt, puis dégressif. En vendant vite, vous paierez un surcoût d’assurance.

"L’autre grosse erreur, c’est de ne pas tenter de faire ‘une Lagarde’", dixit Guillaume, qui fait là référence à la loi Lagarde, entrée en vigueur en juillet 2010, et qui permet aux emprunteurs de choisir une assurance de prêt autre que celle proposée par la banque. "Rappelez-vous que c’est vous, le client."

En résumé :

  • Posez des questions : trop d’emprunteurs ignorent ce qu’ils ont signé.

  • Lisez votre contrat : avec un professionnel si besoin.

  • Méfiez-vous de l’option perte d’emploi : chère et difficile à activer.

  • Privilégiez une mensualité fixe si vous pensez revendre rapidement (les modulables coûtent plus au début).

  • Et surtout, comparez ! Grâce à la loi Lagarde, vous avez le choix. </Blockquote>

L’assurance de prêt n’est pas une assurance vie au sens strict — elle ne capitalise rien. Mais en cas de coup dur, elle peut éviter bien des drames financiers et humains. Bien choisie, elle permet de protéger ses proches et de sécuriser son patrimoine.

Et ça, ça n’a pas de prix.

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