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C'est le bon moment d'emprunter, dixit le patron de la Banque de France, mais pour qui ?

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Catherine
Rédigé le 10 juin 2025
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Le gouverneur de la Banque de France est formel, “*c’est le bon moment pour emprunter*”. Un optimisme appuyé par la récente baisse des taux directeurs (la 8ᵉ) décidée par la Banque Centrale Européenne, qui pourrait pousser les banques à tirer leur taux de crédit vers le bas. Alors, est-ce que les signaux sont véritablement au vert ? Et pour qui l’avenir semble le plus radieux ?

Après la pluie, vient le beau temps, comme dit le dicton. En matière de crédit, on peut aussi dire que le climat est plutôt favorable ces temps-ci. Exit les mois de flambée des taux qui ont donné des sueurs froides à plus d’un candidat au prêt, voyant son pouvoir d’achat immobilier fondre à vue d’oeil - quand il ne trouvait pas simplement porte close, face à des banques s’étant retirées du prêt immobilier.

Voilà un an et demi que les choses s’améliorent, et à en croire les experts, on vit actuellement le climax, un moment où les voyants sont enfin passés au vert et où tout indique qu’il faut sauter le pas de l’achat. Le dernier en date n’est autre que François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France. Au micro de la matinale de France 2 la semaine dernière, l’énarque a dressé l’inventaire des bonnes nouvelles sur le marché du crédit.

"On est en moyenne à un peu plus de 3,1%. Au début de l’année 2024, au plus haut, on était à 4,2%". Si on épluche nos articles de l’époque, on se situait même un peu plus haut, à 4,47% en décembre 2023, pour les prêts sur 25 ans (4,35% sur 20 ans).

Une capacité d'emprunt en hausse de 15% depuis début 2024

Clairement, le patron de la Banque de France dit vrai quand il parle de "baisse très sensible" des taux. Et quand on fait le calcul, l’impact sur le portefeuille est notable. Ainsi, début 2024, un ménage gagnant 4 000 euros nets mensuels avant impôts pouvait espérer emprunter 252 650 euros. Quelques mois plus tard, en juin 2024, cette capacité d’emprunt était passée à 274 000 euros (+18 300€). Ce mois-ci, avec le même salaire et un taux moyen aux alentours des 3,10% sur 25 ans, elle est de 292 300 euros, soit une augmentation de +15% en l’espace de dix-huit mois.

Clairement, les conditions d’accès au crédit se sont nettement améliorées. D’autant plus que voilà plusieurs mois que les banques ont fait leur retour sur le marché, se tirant la bourre afin d’attirer les meilleurs profils et de signer de nouveaux clients. Pour cela, elles peuvent surfer sur l’entrée en vigueur du PTZ version élargie, et n’hésitent pas à proposer décotes et prêts bonifiés "maison".

Alors, tout va au mieux dans le meilleur des mondes ? Si on peut aisément détromper les plus pessimistes qu’on entend encore sur les plateaux télé (ou à la machine à café) et arguer qu’il n’a jamais été aussi peu rentable d’être proprios, il y a quelques nuances à apporter.

Un profil d'emprunteur qui évolue

Oui, décrocher un crédit est beaucoup plus facile aujourd’hui qu’hier. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs qu’on voit la production de crédit repartir à la hausse. Au mois de mars, elle a atteint 12 milliards d'euros (+71 % par rapport à mars 2024), selon la Banque de France. Même accélération observée chez Pretto, avec +50 % de clients devenus propriétaires au premier trimestre 2025, par rapport au premier trimestre 2024.

Néanmoins, à bien observer les clients, leur dossier et leur typologie, certains paramètres ont évolué. Dans les grandes lignes : ils empruntent plus qu’en pleine flambée des taux (mais moins qu’avant), pour une mensualité plus élevée. Ils affichent aussi des revenus plus importants. Petite synthèse ci-dessous, pour observer l’évolution avant, pendant et après la crise des taux :

1er semestre 20221er semestre 20241er semestre 2025
Montant emprunté314 463€261 638€303 013€
Taux moyen1,13%4,05%3,23%
Durée de prêt (en années)23,222,923,1
Surface acquise (en m²)90,5484,4593,26
Revenus annuels60 190€69 150€76 900€
Âge32 ans34,3 ans33,9 ans
Et il reste l’éléphant dans la pièce : les prix de l’immobilier. S’ils ont baissé pendant quelques mois, du fait du manque d’acquéreurs solvables quand les taux étaient au plus haut, la reprise des transactions devrait amener certains propriétaires à tenter de vendre un peu plus cher. Au premier trimestre 2025, on observe déjà un léger sursaut des prix (+0,5%), dixit les notaires. Et c’est à n’en pas douter là que cela coince le plus, quand on sait qu’il faut aujourd’hui gagner 132% de plus qu’il y a 20 ans pour devenir propriétaire à Paris, par exemple. Au-delà de la fluctuation des taux, c’est bien la spéculation immobilière (en partie due à un manque cruel d'offres) qui impacte l’accès à la propriété.

En définitive, si le marché du crédit immobilier retrouve indéniablement des couleurs, il faut garder à l'esprit que nous sommes dans une période de transition. Les taux plus attractifs et le retour des banques sont de véritables opportunités, mais il est crucial de bien préparer son dossier et d'adapter son projet aux nouvelles réalités du marché.

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