Bouilloires thermiques : la loi qui pourrait enfin rafraîchir votre été

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Chaque été, c’est la même chanson : la canicule s’installe, et notre chez-nous se transforme en sauna ! Ces « bouilloires thermiques » (oui, c’est le terme officiel) concernent près d’un tiers des logements français. Résultat ? On sue, on râle, on tourne en rond dans un four à 30-35°C… même la nuit ! Heureusement, un vent de fraîcheur législatif souffle enfin : une proposition de loi veut obliger les propriétaires à sortir les volets et les ventilateurs, histoire de nous sauver la mise.
Bouilloires thermiques, le fléau invisible qui nous brûle
La grande absence : une loi qui nous laisse cuire tranquille
Pour l’instant, la législation protège surtout du froid, pas de la chaleur. Autrement dit, si votre appartement dépasse les 28°C la journée et 26°C la nuit, bonne chance ! Pas de recours, pas d’obligation pour les propriétaires. Et les locataires, parfois en situation précaire, n’ont pas les moyens d’acheter un climatiseur ou d’investir dans pour mieux isoler leur maison et améliorer la situation…
Une révolution estivale en marche
Le 24 juin dernier, sept groupes parlementaires se sont unis à l’Assemblée nationale pour dire STOP à la cuisson lente. Cette initiative législative fait notamment suite à un rapport de la Fondation pour le logement des défavorisés, publié le 26 juin 2025, qui alerte sur la précarité énergétique liée à la chaleur et propose des mesures concrètes pour adapter les logements aux fortes chaleurs. La future loi imposera aux propriétaires l’obligation d’équiper leurs logements de dispositifs visant à protéger leurs locataires contre la surchauffe estivale. Parmi les mesures attendues :
Installer des protections solaires extérieures (volets, stores, brise-soleil) pour bloquer la chaleur dès l’extérieur. Ces solutions peuvent réduire jusqu’à 80 % des apports solaires, sans surcoût énergétique.
Mettre en place des ventilateurs de plafond ou brasseurs d’air, afin d’améliorer la circulation de l’air et d’éviter que la chaleur ne stagne à l’intérieur du logement. (Attention : ces appareils améliorent le ressenti, mais ne refroidissent pas l’air.)
Intégrer un indicateur de confort d’été dans le DPE, visible sur toutes les annonces immobilières, pour informer clairement les futurs locataires du risque de surchauffe.
Interdire progressivement la location des logements dont la température dépasse régulièrement 28°C en journée et 26°C la nuit, afin de protéger les personnes les plus vulnérables.
Les freins à surmonter
Ajoutez à cela les contraintes techniques : la façade peut être classée patrimoine, limiter les modifications extérieures, ou les bâtiments anciens peuvent rendre la pose plus complexe (et chère !).
Sur le plan financier, les coûts peuvent rapidement grimper :
La fourniture et pose de stores extérieurs ou volets roulants peuvent aller de quelques centaines à plusieurs milliers d’euros par logement.
Pour les immeubles anciens, des travaux complémentaires (renforcement de la façade, adaptations électriques pour les volets motorisés) viennent aussi alourdir la facture.
Autant de freins qui peuvent décourager les propriétaires, en particulier ceux ayant des loyers modestes ou des moyens limités…
Des aides pour alléger la facture
Pour accompagner cette transition, plusieurs dispositifs existent, même s’ils restent parfois méconnus ou insuffisants :
- MaPrimeRénov’ Rénovation d’ampleur finance les travaux globaux d’isolation, ventilation et protections solaires visant à améliorer le confort thermique, notamment en période de forte chaleur. Accessible aux propriétaires occupants et bailleurs sous conditions de ressources, cette aide peut couvrir une large part des coûts et nécessite souvent un accompagnement par un professionnel agréé.
→ Attention toutefois : le dépôt de nouveaux dossiers pour ce dispositif est temporairement suspendu depuis le 23 juin 2025, dans le cadre d’un audit visant à lutter contre la fraude et à améliorer la qualité du service. La plateforme devrait rouvrir à la rentrée, vers fin septembre 2025. En attendant, les dossiers déjà déposés avant cette date sont toujours traités normalement, et d’autres aides restent accessibles pour les travaux isolés ou spécifiques.
Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) : obligatoires pour certains fournisseurs d’énergie, ces certificats financent des travaux d’isolation, ventilation ou protections solaires. Ils peuvent représenter plusieurs milliers d’euros selon les opérations, mais demandent un montage administratif précis.
- Aides locales et régionales : certaines collectivités proposent des primes spécifiques ou des exonérations de taxes foncières pour encourager les travaux de lutte contre la surchauffe estivale. Ces dispositifs varient grandement selon les territoires.
Des gestes simples pour se rafraîchir avant la loi
En attendant, quelques astuces peuvent soulager la fournaise :
Fermez volets et fenêtres dès le matin pour garder la fraîcheur.
Aérez tôt le matin ou tard le soir, quand la température baisse.
Utilisez des ventilateurs stratégiquement (fenêtre entrouverte, brumisateur).
Hydratez-vous régulièrement et évitez les activités physiques intenses durant les pics de chaleur.
Si les « bouilloires thermiques » ne sont pas encore pleinement régulées, elles impactent déjà le confort des habitants et la valeur des logements. Mieux vaut anticiper avec des travaux bien financés, accompagnés par un spécialiste, pour un logement plus frais aujourd’hui… et plus attractif demain.