Thibault Chanel dévoile les coulisses de l’émission “Recherche appartement ou maison"
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Figure emblématique de l’émission “Recherche appartement ou maison” sur M6, Thibault Chanel nous ouvre les portes de son quotidien de chasseur immo. Il revient sur les dessous de l’émission qui cartonne depuis près de 20 ans, mais aussi sa vision du marché immobilier.
Les coulisses de l’émission : rien n’est joué d’avance
C’est le programme qui a mis l’immobilier sur le devant de la scène ! Depuis près de 20 ans, “Recherche appartement ou maison” cartonne sur M6 et a été le premier à populariser les agents immobiliers à la télé. Un format devenu culte.
Et contrairement à ce que certains peuvent penser, tout est authentique dans l’émission.
« Ici rien n’est scénarisé », assure-t-il, à la différence d’autres programmes plus “romancés” ou format télé réalité comme L’Agence.
Chaque épisode commence par un casting minutieux réalisé par la production, avec des profils variés (budgets, localisations, âges). Une fois le brief reçu, Thibault vérifie la faisabilité du projet, puis part en quête du bien idéal, en activant son réseau.
En moyenne, les participants visitent 4 à 5 biens… sans les avoir vus au préalable. L’effet de surprise est volontaire, pour capturer des réactions authentiques.
Cela donne parfois des scènes chargées en émotion… mais aussi en déceptions : « Une fois, on rédigeait une offre avec une cliente après un vrai coup de cœur… Et là, je reçois l’appel d’un propriétaire : le bien venait d’être vendu via une autre agence. L’horreur de devoir lui annoncer. »
Quand un bien coup de coeur nous passe sous le nez, difficile en effet d’en faire le deuil…
Un métier humain avant tout
Thibault Chanel s’est lancé dans l’immobilier il y a 19 ans, avec une ambition : faire les choses autrement. Pour lui, être chasseur immobilier, c’est avant tout un métier au service de l’humain.
« Il y a une donnée émotionnelle dans un achat immobilier. On est là pour aider les gens dans un moment fort de leur vie. C’est important d'humaniser cela, de s'intéresser à eux. On n’est pas juste un porte-clés », raconte-t-il.
Pourtant, les agents immobiliers n’ont pas toujours bonne réputation.
« En France, les agents immobiliers font partie des professions les plus détestées, avec les députés et les journalistes ! », lâche-t-il avec franchise.
Une réputation liée à des pratiques douteuses dans le passé : fausses visites, manque de transparence… Mais les temps changent : « Il y a 30 ans, on pouvait bien gagner sa vie sans trop se fatiguer. Les agents immo n’étaient pas dans le conseil comme aujourd’hui.»
Tout le monde ne fait pas appel à un chasseur. Ce profil est plutôt réservé à des personnes qui n’ont pas le temps de gérer les recherches ou basées à l’étranger.
C’est une offre de service qui permet de gagner du temps et d’accéder à des biens “off market”, c’est-à-dire qui ne sont pas encore mis sur le marché.
Ce service a un coût : Thibault Chanel prend 3 % sur le prix de vente. En moyenne, ces honoraires sont compris entre 2 % et 5 % du prix de vente, souvent avec un minimum forfaitaire.
L’agent immobilier, quant à lui, est au service du vendeur mais aussi de l’acheteur. Il joue le rôle d’intermédiaire dans une vente. Un double profil complexe selon Thibault Chanel où il faut pouvoir défendre les intérêts des deux parties, en restant transparent : “C’est important d’être honnête car ce stade du processus est fragile, on ne peut pas rompre la confiance”.
Aux États-Unis, c’est différent : l'acheteur a son propre agent immobilier et le vendeur le sien.
Les stratégies d’un (bon) chasseur immo
Oui, l’expert le reconnaît, il y a une part de stratégie dans les visites pour positionner un bien par rapport à un autre ou pour faire preuve de pédagogie afin de confronter les acheteurs à la réalité, surtout sur des marchés extrêmement tendus.
“8 fois sur 10, la stratégie employée est la bonne stratégie !”, glisse-t-il avec le sourire. Mais il reconnaît aussi que tous les projets ne se déroulent pas comme prévu :
“Parfois, on fait une première visite stratégique et ça ne marche pas, et là il faut s’adapter !”
Achat de cœur ou de raison ?
« Il n’y a pas de règle absolue, cela dépend des personnalités », explique Thibault Chanel.
Tandis que d’autres restent très rationnels (rentabilité, localisation, potentiel de revente...), et le coup de foudre reste secondaire.
Parfois dans un couple, l’un des deux flashe immédiatement et l’autre pas du tout ! Il y en a toujours un qui est plus force de persuasion que l’autre.
Le chasseur immobilier observe aussi que le passage à l’acte peut faire un peu peur chez les primo-accédants, ces personnes qui achètent pour la première fois :
“Toutes les premières fois peuvent faire un peu peur, c’est beaucoup d’argent en jeu, on s’endette sur 20-25 ans. Les primo, il faut beaucoup les rassurer”.
Pour aller plus loin : Pourquoi acheter un bien fait peur ?Marché immobilier : est-ce que c’était mieux avant ?
Mais depuis plusieurs mois, les taux ont bien baissé et se sont stabilisés autour de 3 %.
« C’est un vrai rééquilibrage du marché, plutôt sain », juge-t-il.
Pour aller plus loin : Pourquoi faut-il faire le deuil des taux à 1% ?Ce regard optimiste de Thibault Chanel est confirmé par les perspectives que nous observons à l’heure actuelle sur les marchés. Malgré les soubresauts économiques et géopolitiques récents, la baisse des taux devrait en effet se poursuivre dans les prochains mois, avec des taux anticipés autour de 3% cet été. De quoi redonner le sourire aux emprunteurs et aux agents immobiliers pour se lancer dans cette grande aventure qu’est l’achat immobilier. Ça donne envie de se lancer, pas vous ?
