Taxe foncière : pourquoi certains propriétaires paient 3 fois plus d’impôts que les autres

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Impôt local incontournable pour les propriétaires, la taxe foncière ne présente (vraiment) pas le même visage selon que vous habitiez en Corse ou dans la Creuse. Une analyse approfondie récemment dévoilée par la Direction générale des finances publiques révèle ainsi que certains propriétaires paient jusqu'à trois fois plus que d'autres en fonction de leur lieu d’habitation. On vous dit tout !
Creuse ou Essonne… Faites vos jeux !
29,3 millions : c’est le nombre d'avis d'imposition sur la taxe foncière qui ont été envoyés en 2024, selon les récentes données publiées pour la Direction générale des finances publiques (DGFiP). Ce que nous apprend également cette institution rattachée au ministère de l’Économie, c’est que les montants moyens de ladite taxe foncière varient considérablement d'un département à l'autre !
Maintenant, fermez les yeux et priez très fort le dieu Porte-Monnaie pour que votre département ne soit pas l’un de ceux-ci, à savoir ceux où la taxe foncière moyenne par habitation est aujourd’hui la plus élevée :
Mayotte, avec 3 646 euros de taxe foncière moyenne sur 13 000 avis,
Seine-Saint-Denis (3 642 euros d'impôt sur 422 000 avis)
Val-de-Marne (2 949 euros, 441 000 avis)
Guyane (2 931 euros, 43 000 avis)
L'Essonne (2 767 euros, 441 000 avis).
À l'inverse, vous pouvez souffler si vous êtes de ceux dont les montants sont les plus faibles, à savoir l'Indre (565,17 €), la Creuse (579,88 €), la Haute-Corse (596,84 €), la Vendée (587,15 €) et la Haute-Saône (601,88 €).
Cet impôt local s'adresse à tous les propriétaires d'un logement au 1er janvier de l'année d'imposition. L'échéance annuelle de paiement est chaque année en octobre. En 2025, la date limite est fixée au 20 octobre si vous payez par paiement en ligne par internet, smartphone ou tablette, ou le 15/10 si vous payez via un autre moyen de paiement.
Comment expliquer ces fortes disparités territoriales ?
Bien sûr, plusieurs éléments expliquent ces (grands) écarts :
- La valeur locative cadastrale : c’est une base de calcul de la taxe foncière qui reflète la valeur théorique de location du bien. Les zones urbaines denses, avec des biens immobiliers de grande valeur, ont des valeurs locatives naturellement plus élevées, entraînant une taxe foncière plus importante. La réforme de la taxe foncière prévue pour 2026 vise à réviser ces valeurs locatives cadastrales pour qu'elles reflètent plus fidèlement la réalité économique actuelle. Cette révision devrait entraîner des changements dans le montant de la taxe foncière pour de nombreux propriétaires.
Taux d'imposition locaux : chaque collectivité fixe ses propres taux. Ainsi, des départements comme l'Essonne appliquent des taux plus élevés que d'autres, augmentant la charge fiscale pour les propriétaires. Pas de chance pour nos amis du 91 !
Politiques fiscales locales : les besoins budgétaires des collectivités influencent les taux d'imposition. Des départements avec des infrastructures développées ou des services publics étendus peuvent imposer des taxes plus élevées pour financer ces dépenses. À noter également : les rentrées des collectivités ont chuté ces dernières années avec l’abrogation de la taxe d’habitation, ce qui a pour conséquence de faire augmenter la taxe foncière dans certaines communes…
La DGFiP rappelle que si l’année dernière, certains départements ont connu des augmentations spectaculaires – jusqu’à +41% à Paris entre 2022 et 2023 –, la tendance pour 2024 se révèle un poil plus modérée. Ainsi, la revalorisation des valeurs locatives cadastrales, qui sert de base au calcul de la taxe foncière, ne s’élève en 2024 qu’à 3,9%, contre 7,1% en 2023. Cela n’empêche toutefois pas certains territoires d’enregistrer une envolée de la taxe foncière. Par exemple, dans les Alpes-Maritimes, elle grimpe de 8,62% pour atteindre 1 713 euros en moyenne. Mayotte (+7,58%) et la Meurthe-et-Moselle (+7,47%) figurent également parmi les départements affichant les plus fortes hausses cette année. Une question se pose donc… mais qui en veut aux proprios ?
Quel impact sur vos finances ?
Sans surprise, ces disparités ont des conséquences directes sur le budget des propriétaires. Dans les départements à forte taxation, la charge fiscale peut représenter une part significative des revenus, notamment pour les ménages modestes. À l'inverse, dans les zones à faible taxation, les propriétaires bénéficient d'une pression fiscale allégée.
Quoi qu’il en soit, la taxe foncière est un élément déterminant lors d’un achat immobilier ou d’un investissement locatif. S’informer en amont sur la fiscalité locale, intégrer ces coûts dans ses simulations et anticiper les hausses éventuelles permet d’éviter les mauvaises surprises au moment de recevoir l’avis d’imposition. Finalement, cette fiscalité locale, trop souvent négligée dans les calculs préalables, fait pleinement partie de l’équation patrimoniale — et peut parfois faire la différence entre un projet viable… ou non.
Comme on dit souvent, “le savoir, c’est le pouvoir !” Ainsi, que vous soyez déjà propriétaire ou que vous envisagiez de le devenir, les variations de la taxe foncière ne doivent plus être une source de stress ou de mauvaises surprises. Les experts Pretto sont là pour vous guider : analyse personnalisée de votre situation fiscale, estimation de votre future charge foncière et accompagnement dans votre projet d’achat.
Durée | Meilleurs taux | Taux ordinaires | Tendance |
---|---|---|---|
10 ans | 2,70 % | 3,05 % | |
15 ans | 2,85 % | 3,21 % | |
20 ans | 2,95 % | 3,35 % | |
25 ans | 3,04 % | 3,35 % |