Paris pris d’assaut : comment les Américains dopent les prix de l’immobilier ?

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C’est officiel, les Américains affluent en nombre dans la capitale française depuis la réélection de Donald Trump, faisant ainsi grimper la côte immobilière de certains quartiers parisiens… Alors quels sont ceux ultra prisés par nos amis d’outre-Atlantique ? On vous dit tout.
Conséquence : l’impact se fait déjà sentir sur le marché immobilier de la capitale, où les agences spécialisées rapportent une multiplication de demandes et de visites de la part de clients venus du pays de l’Oncle Sam. Qui plus est, au début de l’année 2024, les notaires parisiens relevaient aussi qu’un quart des acquéreurs étrangers dans la capitale venaient des États-Unis.
Outre la politique controversée du locataire de la Maison-Blanche, cette vague d’achats s’explique aussi par un contexte financier (plus) favorable : la vigueur du dollar rend l’immobilier parisien plus accessible et compétitif par rapport à des villes telles que New York ou Londres. À cela s’ajoute la force de frappe des imaginaires concernant “la plus belle ville du monde” : art de vivre, gastronomie, fashion, culture… bref, Paris restera toujours Paris !
Les (riches) américains font flamber les prix !
Inutile de dire que cette nouvelle vague d’acheteurs provoque un effet bien concret sur le marché de l’immo parisien, à savoir la hausse des prix de vente dans les quartiers les plus recherchés. Le site Capital revient sur le phénomène et explique que “le bond de la demande portée par les investisseurs américains crée une tension supplémentaire sur le marché immobilier parisien, déjà réputé pour ses prix élevés”. Ainsi, dans le 6ᵉ arrondissement, le prix moyen du mètre carré a progressé de 3 % sur un an, tandis que dans le 7ᵉ et le 8ᵉ, où les acheteurs américains sont particulièrement présents, on observe également une nette accélération de la hausse.
En tête du palmarès ? L’Odéon (6ᵉ arr.), la Sorbonne (5ᵉ arr.), la Madeleine (8ᵉ arr.), Montparnasse (14ᵉ arr.) et Monnaie (6ᵉ arr.). Le Marais (3ᵉ et 4ᵉ arr.) reste encore prisé avec ses petits cafés branchés et ses bistrots de quartier qui côtoient des adresses incontournables de la mode et de la culture. La plus fashionista des expatriées américaines, Emily (In Paris) n’y est sans doute pas pour rien…
Toutefois, la clientèle américaine actuelle ne recherche pas uniquement le « Paris carte postale » tel qu’on le voit dans les films (de Woody Allen). Beaucoup privilégient désormais des zones moins courues, synonymes d’authenticité et de vie parisienne « à la française ». Ainsi, la Nouvelle Athènes (9ᵉ arr.), avec ses petits musées, ses commerces de proximité et ses rues colorées, attire de nombreux artistes, auteurs. La rue des Martyrs poursuit également son irrésistible ascension auprès d’une clientèle éprise de diversité culturelle.
Enfin, à Montparnasse (14ᵉ arr.), l’équilibre entre les grands appartements haussmanniens côté nord et les rues vivantes et commerçantes autour de la rue Daguerre plaît particulièrement. Cet arrondissement offre à la fois verdure, espaces de respiration, nombreux théâtres et une histoire artistique riche, ce qui séduit aussi bien les jeunes familles que les retraités en quête de sérénité.
Immobilier haut de gamme : la ruée américaine redessine la carte de Paris
Mais c’est à l’ouest de la capitale que se joue les achats immobiliers les plus onéreux : dans le 7ᵉ, 8ᵉ, 16ᵉ et 17ᵉ les acheteurs américains sont en quête d’une atmosphère plus résidentielle et familiale : grandes surfaces, écoles bilingues (comme la réputée École Jeannine Manuel), et proximité des célèbres parcs et squares séduisent les expatriés motivés par la scolarisation de leurs enfants ou un projet de vie sur le long terme.
Le Triangle d’or du 8ᵉ (Madeleine, Europe, Champs-Élysées) incarne le Paris du luxe, avec ses hôtels particuliers, ses grands hôtels et ses boutiques de prestige. Pour certains Américains, c’est le summum du chic urbain… mais encore faut-il avoir les moyens ! Depuis quelques mois, la présence accrue des acquéreurs américains dans le Triangle d’Or tire les prix vers le haut, avec une moyenne autour de 14 000 euros le mètre carré, et des records régulièrement battus sur des biens d’exception. Pour les agents immobiliers interrogés par Capital, “l’effet Trump” transforme durablement la dynamique du marché haut de gamme à Paris.”
Si “l’effet Trump” fait couler de l’encre, il rebat aussi, à sa manière, les cartes de l’immobilier parisien. Entre exil politique et opportunités financières, les ressortissants d’outre-Atlantique sont décidés à s’offrir une place sous les toits de Paris. Reste à savoir comment cet intérêt impactera les prix de l’immobilier dans la capitale…