Il pensait pouvoir attendre... il perd 300 000 € sur la vente de son bien

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Il pensait qu’il aurait d’autres offres et qu’il pouvait attendre. Résultat ? Trois ans plus tard, son bien a perdu 300 000 € de valeur. Dans un marché immobilier en reprise, où les acheteurs restent prudents, mal préparer sa vente peut coûter très cher. Alix Martin, agent immobilier à Bordeaux, partage les erreurs les plus fréquentes des vendeurs – et surtout, comment les éviter.
La plus grosse erreur à ne pas faire : "Je suis vendeur, mais j’ai le temps"
Le vendeur est-il toujours en position de force ? C’est ce qu’a pensé ce vendeur bordelais, il y a trois ans, quand il a refusé une première offre à 1 150 000 €.
Une très belle proposition, qui était dans son budget, malheureusement il n’était pas prêt. Ce n’était pas le bon moment pour lui et a donc préféré prendre son temps.
Résultat ? Trois ans plus tard, son bien n’est toujours pas vendu. Pire, il ne vaut plus que 850 000 €. 300 000 € envolés pour un simple refus.
Pour Alix Martin, cette situation est due à un état d’esprit en particulier : il n’était pas vraiment vendeur.
“Quand mes clients me disent qu’ils ont le temps, moi j’entends “je veux perdre de l’argent”.
Eh oui, les vendeurs pensent souvent qu’attendre leur permettra de vendre mieux. Mais l’agent immobilier est catégorique : c’est faux, le marché ne vous attend pas.
Elle partage même une règle d’or primordiale en immobilier : si vous n’êtes pas prêt à vendre, ne mettez pas votre bien sur le marché.
Pour l’agent immobilier, 3 mois, c’est le délai idéal pour vendre. Au-delà, elle considère qu’il s’agit d’une vente longue.
La clé pour vendre : une bonne préparation
- Vous êtes là pour vendre, pas pour “tenter”
Mettre un bien en vente “pour tester” le marché ou “voir s’il plaît” est une erreur stratégique majeure. C’est comme lancer un produit et le retirer : cela affaiblit la perception de valeur du bien.
Le cas du vendeur bordelais en est l’exemple parfait :
Il avait une très belle offre.
Mais il n'avait pas anticipé sa fiscalité, son projet futur ni ses contraintes financières.
Résultat : il a refusé, paniqué… et le marché a dévissé.
3 ans plus tard, même bien, aucune nouvelle offre sérieuse. Et une perte sèche à six chiffres.
- Ayez un projet clair
Pourquoi vendez-vous ? Que ferez-vous après ? Vous partez à la retraite ? Vous changez de ville ? Vous achetez plus petit ? Plus grand pour votre famille ?
C’est LA question que vous devez vous poser selon Alix Martin. Tant que cette réponse n’est pas claire pour vous, cela signifie que vous n’êtes pas vraiment prêt. Et vous risquez, comme ce vendeur, de refuser une bonne offre… pour le regretter amèrement ensuite.
Qu’est-ce qu’une bonne vente ?
On imagine toujours qu’une bonne vente se résume à un bon prix. Mais cela est trop réducteur. Alix Martin rappelle 3 facteurs majeurs qui conditionne une transaction réussie :
- Le bon prix : défini avec un professionnel, sur la base de comparables réels (pas des rêves sur Le Bon Coin). D'autant plus que la partie estimation par un agent est gratuite, alors autant ne pas s’en priver !
Selon un sondage SeLoger de 2017, 65% des personnes ayant acheté un bien sur les 3 dernières années avaient fait confiance à une agence immobilière. Un intermédiaire qui se veut rassurant en effet quand on se lance dans un tel projet.
- Le bon timing: quand votre projet est prêt et votre bien valorisé.
- Le bon état d’esprit : vous êtes décidé, organisé, transparent.
Ne confondez jamais "intérêt" et "intention". Le fait que votre bien suscite de l’intérêt ne veut pas dire qu’il y aura une offre. Et une offre faite aujourd’hui ne veut pas dire qu’il y en aura une autre demain.
L’offre au bon prix, au bon moment, est parfois la seule. La refuser par manque de préparation ou par égo cela peut coûter très cher (300 000 € comme dans le cas de ce vendeur bordelais…).
Bref, vendre c’est décider, pas improviser ! Alors avant de vous précipiter pour publier votre annonce, préparez-vous à ces 4 étapes pour ne pas risquer de passer à côté de la seule vraie opportunité :
1.Clarifiez votre projet
Pourquoi on vend ? Et comment met-on cette vente en place ?
2.Rassemblez vos documents en amont
Collectez les différentes pièces obligatoires (titres de propriété, diagnostics techniques obligatoires, mesurage loi Carrez - pour un appartement -, autorisation d’urbanisme en cas de travaux effectués…).
Il faut pouvoir les rassembler, mais aussi et surtout les comprendre, car ce seront des éléments clés pour la négociation.
Ne cachez rien ! Il vaut mieux être transparent avec les acheteurs pour éviter de la méfiance du futur acquéreur.
3.Préparez votre bien
4.Soyez prêt à accepter une bonne offre
Saisissez la bonne opportunité quand elle se présente.
En immobilier, attendre, hésiter ou improviser coûte souvent très cher. Le marché n’attend personne, mais il récompense toujours les vendeurs prêts et décidés. Alors prêt à vous lancer ?