Le marché immo du luxe en berne : la famille Kretz a-t-elle du mouron à se faire ?

Alors que monsieur et madame tout le monde peinent à décrocher leur crédit avec la hausse des taux, qu’en est-il pour le marché immobilier du luxe ? Les millionnaires sont-ils impactés par la hausse des taux ? Est-ce la fin de la famille Kretz, agence spécialisée dans les biens d’exception ? Petit tour d’horizon du marché immobilier au pays des ultra riches.

Qui dit moins d’acheteurs, dit moins de ventes (sans blague ?). À Paris, en 1 an, on a observé une chute de 17 % du nombre de transactions. Selon le Président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), Loïc Cantin, c’est la plus forte baisse de volume sur un an depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Rien que ça ! Vous pourrez dire à vos petits enfants : “j’y étais”.

Mais si la pression inflationniste pèse sur le marché immobilier “classique”, qu’en est-il pour le secteur du luxe ?

Justement, les clients de cette agence immobilière spécialisée dans les biens de prestige (dont on adore suivre les aventures immobilières sur Netflix), sont-ils eux aussi impactés par la hausse des taux ? La prochaine saison de leur télé-réalité “L’Agence”, va-t-elle faire pleurer dans les chaumières avec des célébrités en pleine bataille pour décrocher leur prêt ? On en tremble d’avance.

Trêve d’ironie. Si on pose la question, c’est que tout n’est pas forcément rose pour l’immobilier haut de gamme. Le marché immobilier de luxe parisien, en archi forme ces dernières années, subit lui aussi la montée des taux.

Eh oui. Les agences immobilières spécialisées ont du mal à écouler leurs logements “d’entrée de gamme”. Ces biens familiaux d’une superficie moyenne de 80-150 m2 et dont le prix plafonne entre 1,2 et 2,  millions d’euros, se vendaient pourtant comme des petits pains avant la hausse des taux.

D’ailleurs, même dans le haut de gamme, on négocie fort les prix en ce moment. Les temps sont durs pour tout le monde, ma pauvre Lucette !

La clientèle aisée ne serait donc pas épargnée par le durcissement des règles de l'accès au crédit. La famille Kretz risque-t-elle se retrouver avec des loft et châteaux sur les bras ?

Ce pitch ferait une intrigue assez palpitante pour la prochaine saison de l’Agence, on vous l’accorde, sauf que, ça ne risque pas vraiment d'arriver. Le contexte inflationniste et la hausse des taux pèsent sur l’entrée de gamme... mais absolument pas sur le très haut de gamme.

Pour vous donner un peu de contexte, le très haut de gamme concerne des biens à partir de 5 millions d’euros, pour des prix allant de 20 000 € à 40 000 € le mètre carré. C’est un peu comme pour les yaourts : il faut distinguer le yaourt nature premier prix (avec le pouce en l’air) des crèmes desserts onctueuses et aériennes aussi sophistiquées que le dernier iPhone.

C’est pourquoi sur le marché de la crème de la crème de l’immo de luxe : todo bem. Les ventes en France se maintiennent en pleine forme, notamment grâce au retour de la clientèle étrangère depuis l’été 2022. Une clientèle principalement américaine, suivie de près par de nouveaux investisseurs chinois et taïwanais. Paris reste d’ailleurs la ville de cœur des ultra-riches, qui jettent leur dévolu sur des quartiers historiques comme Saint-Germain-des-Prés, l’Île Saint-Louis ou encore le Triangle d’Or. Sans surprise, Porte de la Chapelle ne figure pas dans ce classement.

Bref, la famille Kretz a encore de beaux jours devant elle. Elle rempile d’ailleurs pour une saison 4 au cœur de la grosse pomme. On a hâte de s'inviter dans les penthouses et lofts new yorkais pour épier les grosses fortunes américaines depuis notre canapé. Can’t wait comme on dit outre-Atlantique !