Immobilier : que retenir de l'année 2020 ?

2020 est (enfin) finie ! L'occasion pour nous de faire le bilan de cette année écoulée et de revenir sur les faits marquants du marché immobilier.
Des écarts qui se sont creusés en 2020 en fonction des types de projets et de profils
“Il y a eu plusieurs conséquences issues de ces recommandations. Parmi celles-ci, on peut noter la hausse de la durée moyenne d’emprunt, qui est de 21 ans contre 19,9 ans en 2019” déclare Pierre Chapon, président de Pretto.
Une finançabilité dégradée pour les investisseurs locatifs
En effet, en 1 an, l’indice de finançabilité des investisseurs est passé de 59 points en 2019, à 47 points en 2020 (soit -12 points). Seul 1 projet d’investissement locatif sur 2 peut être financé.
Les banques ont mis l’accent sur le financement des résidences principales. Malgré une forte demande d’investissement locatif, de nombreux projets n’ont pas pu aboutir, principalement à cause de la règle des 33 % d’endettement. Ce qui a mené de nombreux investisseurs à viser des biens moins chers et plus petits
Professions indépendantes et profils sans apport : une finançabilité en forte baisse
Enfin, sous l’effet des recommandations du HCSF de décembre 2019, les banques sont plus exigeantes sur les profils financés, ce qui favorise les emprunteurs connus pour être les plus stables (salariés en CDI, médecins, fonctionnaire et contractuels de la fonction publique).
A l’inverse, les profils qui sont traditionnellement considérés comme plus risqués par les banques (indépendants, intermittents, artisans) ont vu la faisabilité de leurs projets plus durement impactée par les restrictions en 2020. Ainsi, l’écart de finançabilité entre les profils peu risqués et le profils plus risqués était de 24 points début 2019, il est désormais de près de 29 points.
En parallèle, les acquéreurs présentant moins de 5 000 € d’apport voient leur finançabilité reculer de 9 points, contre un recul de 5 points seulement pour l’ensemble des projets.
Les demandes des banques de présenter au moins 10 % d'apport pour couvrir les frais a eu un effet très net sur ce type de profils. Dans ce cas de figure, bien que les banques disposent d’une marge de manœuvre, ce sont des projets qui ont dû être reportés ou annulés
Baisse mesurée du marché immobilier et de la production de crédit
Avec le Covid-19 et l'impact des recommandations du HCSF sur les emprunteurs, on aurait pu croire que la production de nouveaux crédits à l'habitat (c'est-à-dire de crédits immobiliers) aurait pris un coup en 2020. En réalité, elle s'est maintenue : elle est de 150 milliards d'euros de crédits sur la période de janvier à octobre 2020, contre 158,3 milliards d'euros de janvier à octobre 2019.
Malgré les conditions de financement durcies, sous les effets des recommandations du HCSF et de la crise sanitaire, les banques ont continué à vouloir prêter pour maintenir leur activité. Le marché immobilier s’est montré résilient : les Français ont continué d’accéder à la propriété et le nombre de transactions approche le million, selon les dernières estimations